30 - Retrouvailles

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Incrédule, je cligne bêtement des yeux.
Ce n'est pas possible, ils ne peuvent pas être ici... Elladan et Elrohir d'Imladris.
Mais qu'est-ce qui font ici ?
Alors que je n'en reviens toujours pas, ils se mettent à rire. Je souris puis l'angoisse m'enserre le cœur, et si Elrohir m'en voulait ?
Il doit voir mon inquiétude car il avance d'un pas mais soudain Le Warg me passe à côté telle une flèche et bondit sur l'Elfe.

– Non !

Mon cri m'écorche la gorge mais Le Warg obéit et se couche à quelques pas d'Elrohir qui, dans la surprise, a tiré son épée. Le Warg ne cesse de grogner, les yeux braqués sur lui.

– Je suis navrée, m'excusai-je en avançant. Il est pas méchant, juste un peu protecteur.

– C'est un étrange animal de compagnie, relève Elladan alors qu'Elrohir range son épée.

– Jusqu'à présent il n'avait jamais été intéressé par de la viande d'Elfe, commente Legolas amusé.

– C'est qu'il n'avait jamais été tenté par le persillé d'Imladris, se moque Gimli.

Elrohir lui lance un regard étonné.

– Qu'est-ce que vous faites ici ? Osé-je alors.

Elrohir se retourne vers moi et je sens mes joues s'empourprer. Pourquoi j'attire son attention aussi ?

– On visite la région.

Je comprends l'absurdité de ma question mais la nonchalance d'Elrohir m'amuse toujours autant.

– Et elle vous plaît ? Répondis-je du tac au tac.

Elladan rit, vite imité par son jumeau.

– Vous n'avez rien perdu de votre sens de la répartie, reprend Elrohir avec un sourire.

Je lui souris bêtement alors qu'Elladan se tourne vers Legolas.

– Savez-vous où se trouve Aragorn ? Demande t'il avec un soudain sérieux.

– Tout à l'heure il était avec le roi Théoden, répond Legolas. Peut-être y est-il encore ?

– Nous avons une chose importante à lui donner, ajoute Elrohir en se détournant de moi.

Ça m'étonne mais j'en suis presque contente. En même temps, on ne peut pas dire qu'on se soit séparé de la meilleure façon qu'il soit...

–Qu'est-ce donc que cette chose ? Demande Gimli curieux.

Elladan interroge son jumeau du regard avant de tirer un long objet enroulé dans du tissu. Lentement, avec des gestes solennels, il retire le tissu dévoilant une épée luisante.

– Narsil, souffle Legolas ébahi. Elle a été reforgée...

– Pour le roi du Gondor, termine Elrohir avec calme.

Soudain je comprends pourquoi ils sont venus jusqu'ici, pour Aragorn, pour lui rendre l'héritage de sa lignée. Je les observe alors qu'ils parlent avec Legolas et Gimli.
Pour quoi d'autre seraient-ils venus jusqu'ici ?
Pas pour moi, c'est idiot ne serait-ce que de l'envisager...
Alors que je rêvasse ils se mettent à la recherche d'Aragorn. Je vais pour les suivre quand Le Warg me bloque le chemin. Il m'envoie sa méfiance et je lui réponds par mon calme. Je les connais, je ne crains rien d'eux, enfin... presque rien, même si je redoute la discutions que je vais irrémédiablement avoir avec Elrohir.
Alors qu'on se dirige vers l'extérieur du camp, là où se trouve à présent Aragorn selon les gardes, Équinoxe vient saluer les jumeaux. Il est content de les voir et de retrouver leurs chevaux aussi.
Je tique alors. Les deux cavaliers Elfes... Il s'agissait donc bien d'eux.
Je souris, comment aurais-je put deviner cela ?



On parvient à dénicher Aragorn en contre bas d'un aplomb rocheux en compagnie du roi Théoden et Gandalf.
Les jumeaux sont surprit de voir le magicien et moi que l'annonce de sa mort leur soit parvenue. Ça veut donc dire qu'ils sont aussi au courant de mes débords en Lothlorien ?
C'est pas forcément une bonne chose... surtout pour moi.

– Un problème à Imladris ? S'enquit Aragorn après les avoir chaudement salué.

– Non, tout va bien de ce côté là, répond Elrohir avec douceur. Nous sommes porteur d'un tout autre message.

Elladan prend l'épée enroulée dans le tissu avec reprendre.

– Nous vous avons mené ceci, Aragorn. Il est temps pour vous.

Le rôdeur fronce les sourcils, partagé entre curiosité et appréhension. Un peu en retrait, je le regarde prendre le paquet de tissu puis l'ouvrir avec des gestes lents. Aragorn tire l'épée, anciennement Narsil, puis la tend devant lui.

– Elrond l'a fait reforger, souffle t'il sans quitter la lame de yeux.

– Il le faut, intervient Gandalf. Nous en avons plus que jamais besoin, nous avons besoin de vous.

Soudain je comprends l'importance de ce moment. Ce n'est pas juste une épée reforgée, c'est un emblème, celui du Gondor et de son Roi. Aragorn doit prendre en main son destin comme il tient cette épée. Il doit accepter sa destinée, comme je l'ai fait. Il doit devenir Roi.

– Le Gondor a besoin d'un roi, continue Gandalf. Et aussi d'un allié.

Il jette un regard à Théoden qui reste impassible, captivé par ce moment.

– Je le sais mais...

Tome 2 - La Lune Ardente de FangornOù les histoires vivent. Découvrez maintenant