Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn

37 - Tout

Au fur et à mesure que j'avance, je sens mon angoisse s'alourdir.
Je sais que c'est idiot mais j'ai peur, peur de décevoir, peur du jugement...
Mais lorsqu'on arrive, ils me sourient.
Aragorn, Legolas, Gimli, Gandalf, Elladan, Elrohir, le Roi Théoden et quelques-uns de ses Hommes. Ils sont contents de me voir. Ça chasse toutes mes inquiétudes.

– Salut, fis-je rassérénée. Vous avez fait bonne route ?

– Plutôt oui, me répond Gandalf. Et cette route est très pratique, une nouveauté ?

Je ris devant son ton faussement innocent.

– On dira plutôt une antiquité remise à neuf.

Une aura de détente s'installe tandis que je m'arrête, tenant toujours Anar par la main. Le Warg fait des fêtes à Aragorn, Legolas et Gimli qui le caressent comme s'il n'était qu'un simple chien affectueux. Je note tout de même le coup d'œil méfiant envers les jumeaux, il lui faudra encore du temps pour les accepter dans son entourage proche.
Je remarque alors l'absence d'Erwin. Je le cherche du regard dans la file d'Homme qui émergent encore de la forêt. Je ne le vois pas, j'espère que tout va bien. Soudain Anar me tire le bras.

– Tu nous présente ? Demande t'il tout bas.

Je tique avant de sentir le rouge me monter aux joues, je manque à tous mes devoirs. Je me rattrape aussitôt en présentant mon frère à mes compagnons. Je suis à nouveau surprise par Anar, il est sociable et avenant.

– Je suis réellement honoré de faire la connaissance de vous qui avez cheminé avec ma sœur. Au nom de tous les habitants des dépendances, soyez les bienvenus sur nos terres. Bienvenus à Fangorn.

Je souris, un peu bêtement, puis je croise le regard d'Elrohir. A nouveau mes joues s'empourprent, je ne sais plus comment me comporter avec lui. On est plus ou moins ensemble mais la séparation a peut-être tassée les choses ? Elrohir ne veut peut-être pas s'afficher devant les autre, encore moins devant mon frère ?
Je ne sais pas quoi en penser...
J'en ai marre de toutes ces hésitations et ces doutes, les choses ne pourraient pas être simples pour une fois ?
Soudain le convoi se met en marche. Je mets un temps à comprendre qu'Anar vient de les inviter à aller aux dépendances pour se reposer du voyage. Je vais pour rejoindre mon frère quand Gimli me coupe la route et se plante devant moi.

– Excusez moi d'intervenir ainsi, les dépendances m'intéressent mais je dois avouer que je suis très curieux de voir ce fort dont vous nous avez tant parler.

– Je dois avouer que moi aussi, ajoute Legolas en se tournant.

– Serait-il possible de faire un crochet par votre fort ? Reprend Gimli plein d'espérance.

Je leur souris, je reconnais bien là la curiosité de mes amis. J'interroge Anar du regard, ce qui le fait sourire.

– C'est vous les invités, vous pouvez aller où bon vous semble, fait-il, amusé. Isil, conduit les donc au fort pendant que je mène le Roi et ses Hommes aux dépendances. Vous nous rejoindrez ensuite.

Je me contente de hocher la tête, je ne sais pas quoi répondre mais je suis contente qu'Anar prenne ainsi les choses en main.
Je fais signe à Gimli et Legolas de me suivre et sans surprise Aragorn et les jumeaux nous emboîtent le pas.
Le fort est un élément majeur de mon passé, presque une entrée dans mon intimité, mais je suis contente de leur faire découvrir.

– C'est une sacrée construction, souffle Gimli ébahi. Je ne l'imaginais pas si haut.