Tome 2 - La Lune Ardente de Fangorn

23 - Après les combats

Elladan et Elrohir galopèrent à brides abattues.
Ils arrivèrent rapidement au gué qu'ils franchirent sans même ralentir. Ils furent presque surprit d'arriver à sortir des terres de leur père.

– Voilà déjà ça de fait, lança Elladan en s'arrêtant pour regarder en arrière.

– Je m'attendais à ce qu'il tente de nous en empêcher...

– Moi aussi, mais Arwen a tellement dû le surprendre qu'il a la tête ailleurs.

Les jumeaux rirent à l'unisson avant de repartir, prenant la direction de la trouée du Rohan.
La route fut longue, ils devaient ménager leurs montures mais l'adrénaline les aidait à tenir. Leur but était simple : rejoindre Aragorn pour lui donner son épée et retrouver Isil.


Après quelques jours de voyage, ils arrivèrent au camp des Dunedains chargés de surveiller les barricades d'Isengard.

– Tout va bien ? S'enquit un des rôdeurs.

– Oui, apaisez-vous, fit Elrohir en descendant de cheval. Des nouvelles ?

– On allait justement vous envoyer un message, on a entendu comme une grande armée quittant Isengard pour partir vers les terres du Rohan.

– Sûrement vers le gouffre de Helm, souffla Elladan. Comment allons-nous les rejoindre ?

Il se tourna vers son jumeau qui regardait l'horizon d'un air songeur.

– Nous n'avons trouvé aucune faille dans les barricades, reprit le rôdeur après un temps. Le seul moyen va être d'en attendre une ou que l'on nous ouvre un passage.

Elrohir acquiesça. Il n'aimait pas cela mais il n'avait pas le choix, il devait attendre.
Les Dunedains les accueillirent avec joie et les deux Elfes prirent un repos bien mérité.
Lorsque la lune fut à son apogée, ils allèrent voir les barricades. Quelques Orques y patrouillaient mais dans l'ensemble elles étaient peu protégé.

– On dirait que l'Isengard s'est vidé, souffla Elladan.

– L'armée en marche sur le gouffre d'Helm doit être titanesque, répondit Elrohir inquiet.

– Ils s'en sortiront, mon frère. Il faut avoir confiance en eux.

– J'ai confiance mais mon cœur ne peut s'empêcher de redouter le pire.

Elrohir recula puis redescendit vers le camp. Elladan le regarda s'éloigner avant de le suivre.
L'attente fut longue pour les deux Elfes qui trépignaient d'impatience. Le temps semblait s'écouler au ralentit, mais un matin l'agitation gagna le camp des Dunedains.

– Il y a du mouvement aux barricades, vint avertir l'un des guetteurs. On dirait des combats.

Alertés, ils se pressèrent d'y aller. Le chemin de ronde avait été déserté et d'étranges grincements s'élevaient.

– Qu'est-ce que cela ? S'étonna Elrohir.

– J'ignore quelle créature peut bien faire ce bruit, répondit Elladan tout aussi surprit. Mais il y a un combat, c'est certain.

Elrohir allait répondre quand soudain un coup sourd fit trembler le sol.

– Et quoi que ce soit c'est puissant ! S'alarma un Dunedain.

– On devrait aller chercher les chevaux, fit Elladan en se redressant. Juste au cas où.

Le Dunedain acquiesça avant de faire signe à d'autres qui repartirent vers le camp. Elrohir se relevait quand tout à coup les barricades cédèrent. Des éclats de bois volèrent sur plusieurs mètres, dévoilant une bien étrange scène.
Des Orques s'enfuyaient, prit d'une panique sans nom, tandis que des arbres se déchaînaient contre le reste de la muraille montées par les monstres. Incrédule, les Dunedains et les deux Elfes regardèrent les arbres en mouvement tout détruire sur leurs passages.

– Quelle est cette magie ? S'enquit un Dunedain.

– Serait-ce là des Ents ? Se questionna Elrohir.

– Ça y ressemble, répondit Elladan. En tous les cas, ils nous ont ouvert un passage. Allons s'y !

Elrohir hocha la tête, souriant.
Les Dunedains revinrent avec les chevaux et ils se mirent en selle.

– Restez ici et empêchez les Orques fuyant de se répandre sur ces terres, lança Elladan en faisant face aux rôdeurs.

Ceux-ci acquiescèrent d'un même mouvement puis les jumeaux s'élancèrent. Ils parcoururent à toute vitesse la distance les séparant des barricades éventrées.
Ils les franchirent sans mal, les arbres étant trop occupés à tout détruire pour les voir.
Elrohir frissonna, enfin il passait à l'action. Il était à la fois excité à l'idée d'enfin retrouver Isil mais aussi inquiet. Entre lui et elle marchait une gigantesque armée qui pourrait très bien anéantir le peuple du Rohan, et la jeune Elfe par la même occasion.
Elrohir secoua la tête, il devait rester concentrer, et surtout confiant.