Une seconde chance

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Devant sa coiffeuse, Malia contemplait avec ennui sa réflection dans le miroir, jetant quelques coups d'œil de temps en temps à la bonne qui la coiffait, tout en tournant et retournant un petit objet entre ses doigts.

"Pauline," dit Malia soudainement, en posant délicatement son jouet, "que faites-vous lors de vos temps libres?

"Je sors, je vais à Paris généralement."

Malia hocha la tête.

"Connaissez-vous le comte d'Artois?

"Oui, Mademoiselle! Il est très connu à Paris! Très aimé de ses serviteurs, m'a-t-on dit, et de ses frères d'armes.

"Vraiment?" Dit Malia étonnée en levant un sourcil.

Pauline hocha la tête avec un sourire.

"Mais," ajouta-t-elle en fronçant les sourcils, "il est très mystérieux et peu apprécié de la gente féminine, dit-on.

"Pourquoi dont?

"Il n'est pas un homme ordinaire, qui flatte, et fait la court aux femmes. Bien au contraire, il les évites. Mais il ne les méprise pas du tout, bien au contraire! Il les respecte d'une manière telle qu'on en oublierai son mauvais caractère, et la distance qu'il place entre lui et le sexe opposé, avec son air sobre, quelques fois, froid.

"Intéressant...

"C'est un homme très bon, et très étonnant, m'a dit une de ses servantes.

"Étonnant?"

Pauline haussa les épaules.

"Les femmes sont particulièrement attirées par lui, et refont le monde en lui faisant la court plutôt que l'inverse. Elles cherchent toutes, désespérément ses faveurs, un regard, un sourire... je crois que je comprend pourquoi il met tant de distance entre lui et les femmes..." ajouta Pauline d'un air pensif. "C'est un comportement qui ne mérite aucune attention particulière, sinon le mépris!" Dit-elle avec conviction. "Et cependant, il ne les méprise pas! C'est l'homme dont rêvent toutes les femmes à la cour!"

Malia sourit, amusée par le discours de Pauline. Elle ne pût répondre quoique ce soit, car déjà on toquait à la porte. Pauline alla ouvrir.

"Madame," dit-elle en faisant la révérence de coutume.

"Vous pouvez disposer, Pauline, merci," dit une voix connue de Malia.

Pauline se retira, et entra Hélène, l'élégante et très belle épouse du Duc d'Anjou. Malia sourit en la voyant. Hélène s'approcha de la coiffeuse, et se saisissant de la brosse abandonnée par Pauline, elle coiffa la chevelure épaisse et soyeuse de Malia qui se laissa faire.

"Je vois que vous êtes extrêmement heureuse de revoir votre frère," commença Hélène avec un sourire.

Malia lui sourit en retour.

"Cependant," continua la jeune femme, "il me semble, d'après ce que j'ai vu, que vous n'appréciez point le comte d'Artois..."

Malia se raidit, et fronça les sourcils.

"Certes," dit-elle.

"Y a-t-il quelque chose que je devrai savoir?" Questionna la duchesse en posant la brosse sur la coiffeuse.

Elle passa les mains dans les cheveux de Malia et les torsada, de manière à en faire une longue tresse.

"Vous savez que vous pouvez tout me dire, Malia.

"Oui, je le sais." Répliqua la jeune fille.

Hélène haussa un sourcil et alla s'assoir dans le fauteuil près de la cheminée, où Malia la suivit.

"J'ai rencontré le comte au bal du Roi," commença la jeune fille, "il y a de cela un mois maintenant."

Hélène écouta attentivement le récit de la fille de son mari. Lorsqu'elle eut fini, Hélène sourit.

"Je comprend ce que vous ressentez. Mais vous ne devez pas laisser vos premières impressions vous guider. Apprenez à le connaître. Les préjugés sont le pire ennemi de la relation. Tâchez de les mettre de côté, et vous découvrirez que l'on peut quelquefois se tromper sur la personne en question."

Malia hocha la tête, et bien malgré elle, se résigna à donner au comte d'Artois une seconde chance.

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(A/N) alors certes, ce chapitre est particulièrement court, mais il est fait sous l'inspiration du moment, ne m'en voulez pas! Continuez à lire, commenter et bien sûr, voter! 😊
Bonne nuit, mes chers petits lecteurs!
xoxo
Anella

Princesse et AssassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant