Châtiment

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« NOOOOOON!! NON! S'IL VOUS PLAÎT!! »

...

« MALIA!! NON!! »

« EMMENEZ-LA! »

« COMTE! »

« ARRÊTEZ-LE! »

~~~~

Malia se réveilla en sursaut, essoufflée et en nage, tentant de reprendre sa respiration. Elle regarda autour d'elle. Le noir était presque complet, seule une petite fenêtre en hauteur laissait passer un léger filet de lumière, et le froid et l'humidité faisaient trembler la jeune fille. Sa robe blanche était tachée, déchirée par endroit, ses cheveux étaient en bataille, son visage, ses bras et ses mains étaient sales. Ses larmes avaient laissé des traces brunes sur ses joues, et ses yeux étaient rouges et gonflés. Elle soupira, et finit par se lever, mais elle ne pouvait pas aller très loin, aussi décida-t-elle de se rasseoir, attendant que quelque chose se passe. Depuis deux jours, elle n'avait aucune nouvelle de qui que ce soit, elle était restée seule, et personne n'était venu. Deux jours d'attente dans l'incertitude, dans l'angoisse, malgré qu'elle s'empêchât d'avoir peur. Je n'aurai pas peur. Cette phrase qu'elle se répétait chaque jour, tout fort, dans un murmure, lorsqu'elle sentait que la peur commençait à s'emparer d'elle. Ses bras entourant ses jambes, le menton sur ses genoux, elle se répétait la même phrase, encore et encore, jusqu'à ce que le bruit d'une clé dans la serrure de fer, la fasse sursauter et se lever. La grille grinça en s'ouvrant, et un garde entra, suivi d'un autre homme.

« Vous avez dix minutes, » annonça le garde avant de se retirer en claquant la grille de fer.

Malia se tenait debout, le dos collé contre le mur, et lorsque le garde fut parti elle leva les yeux sur l'homme qui se tenait devant elle et malgré l'obscurité, elle le reconnut immédiatement et courut à lui et se jeta dans ses bras.

« Comte! » s'écria-t-elle.

« Malia, » murmura le jeune homme en la serrant fort contre lui. « Sa Majesté m'a accordé quelques instants avec vous. »

Malia s'écarta et regarda le jeune homme dans les yeux.

« Que vont-ils faire? Où est Louis-Joseph? » demanda-t-elle d'un ton suppliant.

« Je ne sais pas, » avoua le Comte en baissant la tête. « Le Roi refuse de parler à qui que ce soit, mis à part son conseiller. J'essaie d'avoir des informations, mais personne n'en a... »

Malia se détourna, retenant ses larmes, et resta un instant en silence.

« Malia, » l'appela le Comte doucement. « Nous aurons des nouvelles rapidement. Et je fais tout ce qui est possible pour savoir ou pour empêcher le pire, je vous le promets. »

La jeune fille le regarda à nouveau, pleine d'espoir, et le Comte la prit dans ses bras à nouveau.

« Je n'aime pas voir dans quel endroit ils vous ont placée..., » dit-il. « Ce n'est pas digne de vous— » Il s'interrompit, car la colère montait en son cœur, les gardes n'étaient pas loin et ils pourraient l'entendre.

« Merci, Comte, d'être venu, » dit Malia. « Pourquoi n'êtes-vous pas venu plus tôt? »

« J'en avais l'interdiction... j'ai tout essayé. »

Malia hocha la tête.

« Je vous crois. » Elle marqua une pause. « J'ai peur... » murmura-t-elle.

« Je suis là, » répondît le Comte en lui prenant la main. « Nous nous protégeons mutuellement, n'est-ce pas? » ajouta-t-il en souriant. Il passa ses doigts dans les cheveux de la jeune fille, mais il se ressaisit rapidement. « Restez forte, » dit-il enfin. « Je suis certain que nous trouverons un moyen pour que les choses s'arrangent. Et— »

Princesse et AssassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant