La chasse

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Le lendemain matin, Malia rejoignit son père pour le déjeuner, et le trouva en compagnie de Baudouin, discutant de la guerre que menait le Roi en Espagne. Malia alla embrasser son père, puis son frère, et allait s'assoir lorsque le comte d'Artois fit son entrée dans la grande salle à manger. Malia se retint de regarder le comte de travers, et s'obligea à lui sourire. Le comte fut surpris, et au grand étonnement de Malia, il lui rendit son sourire. Elle ne sut pourquoi à ce moment, elle se sentit contente. Elle prit place aux côtés de son père, et tous commencèrent à discuter. Baudouin devait se rendre à Paris, pour accompagner le Roi à une chasse à courre, à laquelle le comte n'était point convié: le Roi avait été formel: seulement les membres de sa famille du sexe masculin pouvaient y participer. Le comte avait alors décidé d'organiser une chasse lui-même.

"Monsieur le duc," dit-il, "serait-il possible de chasser sur vos terres?

"La forêt de Saint-Germain vous est ouverte!" Répondit le duc en souriant. "Vous êtes comme mon fils, mon ami. Que pourrai-je vous refuser?"

Le comte sourit et sembla très touché de cet aveu.

"Mademoiselle," dit le comte en se tournant vers Malia, "savez-vous tirer et monter à cheval?"

Trop surprise pour répondre, la jeune fille hocha la tête.

"Viendriez-vous chasser en notre compagnie?" Demanda le jeune homme en souriant.

"Je... Oui, bien sûr!" Répondit-elle. "Avec plaisir!" Sourit-elle.

"Nous partons dans deux heures," expliqua le comte d'Artois. "Nous nous rejoindrons dans la cour."

Malia fit un signe de tête pour montrer qu'elle avait compris, et qu'elle y serait. Le déjeuner s'acheva dans la bonne humeur.

En montant dans ses appartements pour s'y changer, Malia rencontra Hélène qui descendait, accompagnée de sa fille Bertille. La jeune fille s'approcha d'Hélène, un sourire triomphal sur ses lèvres.

"Je pars à la chasse!" S'écria-t-elle après lui avoir souhaité le bonjour.

"Avec le comte?

"Absolument! Il a invité ses compagnons d'armes.

"J'en suis heureuse!" Répliqua Hélène, réellement contente. "Passez une bonne matinée, et soyez prudente!" Ajouta-t-elle avec un regard d'avertissement.

Vêtue d'une longue et fluide robe cramoisie, les cheveux relevés en une grande couronne de tresses, un chapeau, de la même couleur que la robe, surmonté de quelques plumes blanches, une cravache à la main, Malia était fin prête. Elle avait envoyé faire sceller son cheval, et descendit dans la cour, attendre le reste des invités. A son étonnement, la plupart était déjà là, riant, se saluant, quelques-uns déjà à cheval. Le valet arriva bientôt, tirant un magnifique pur sang noir, une tâche blanche sur le frond. Malia accueillit le serviteur d'un sourire et d'un remerciement, et s'empara des rennes de son cheval qu'elle caressa un instant. Une voix derrière elle l'a fit sursauter.

"Mademoiselle de Gemmecie?"

Malia se retourna vivement pour faire face à un visage familier.

"Monsieur le marquis d'Aubagne!" S'écria-t-elle avec un sourire. "Je ne pensais point vous trouver ici!

"Et moi donc!" Répliqua le marquis. "Êtes-vous une amie du comte d'Artois?"

Malia ouvrit la bouche pour répliquer mais se ravisa.

"Oui, une amie," répondit-elle.

"Vous êtes la première à me dire cela!

"Que voulez-vous dire?

Princesse et AssassinWhere stories live. Discover now