ғᴀʟʟ ᴅᴏᴡɴ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

²| << Je N'ai Pas Peur >>

<< tu es sûr ? >>

<< oui Jungkook, sûr et certain... >>

<< tu n'as pas l'air, pourtant. >>

Affirme-je en détournant la tête de l'affiche de pub collée à la porte d'entrée de la boutique. Ton regard rencontre alors calmement le mien.

Voilà maintenant deux mois que je suis sorti de prison, voilà trois semaines que nous sommes officiellement en couple et que Jin a trouvé un logement définitif, te voyant toujours au boulot.

De mon côté, je commence à m'épanouir dans le métier de serveur qui me plaît finalement beaucoup.

Tu me souris doucement et je fais de même avant que tu ne viennes attraper mon bras des tiens, te postant à côté de moi. Ton souffle se mélange au mien dans la brise légère.

<< j'ai hâte et j'appréhende en même temps... >>

Ton aveux est similaire à mon propre état d'esprit, et en soufflant une dernière fois d'un coup sec nous entrons dans le salon de coiffure.

Rapidement, je suis pris en charge par un coiffeur qui m'a l'air d'origine étrangère alors que tu prends un siège pour lire un magazine à mes côtés.

<< c'est dommage, la couleur est encore bonne pour au moins deux semaines, vous êtes sûr de vous ? >>

<< oui, allez-y. >>

Il hoche de la tête positivement en versant une lotion épaisse dans sa main gauche, puis il commence à l'appliquer sur mes cheveux.

En une demi-heure, je passe du miroir au lavabo puis il me laisse patienter, moi fermant les yeux en profitant de ce moment de détente.

Je sens la pulpe délicate de tes doigts passer sur les courbes de mon visage alors que je garde les paupières closes, souriant légèrement.

<< tu as peur... ? >>

J'ouvre mes yeux à ta question et tourne ma tête vers toi, rencontrant tes orbes doux glissant sur ma peau avant de se stabiliser dans les miens.

<< un peu. J'ai peur de ce que ça peut produire sur toi. >>

Tu pinces les lèvres, l'air un peu perdu, un peu anxieux, avant qu'un sourire ne vienne illuminer tes traits. Tu passes ton pouce sur ma paupière, me faisant fermer les yeux.

<< nous ne devons plus avoir peur, Jungkook... >>

Cette affirmation ainsi murmurée fait naître un feu sucré dans le creux de mon ventre, me faisant sourire à l'aveugle.

Tes doigts quittent mon visage puis le coiffeur vient retoucher à ma coupe, lavant mes mèches. Je garde les yeux clos alors qu'il les sèche, venant structurer ma coupe.

Quelques bruits, des mains étrangères qui me débarrassent des cheveux tombés sur ma nuque, puis j'ouvre avec appréhension mes yeux sur mon reflet en entendant le coiffeur me dire que c'est fini.

De suite, mon image me fixe droit dans les pupilles et je tourne en peu le cou pour observer ma couleur. Puis mon regard dévie vers le tien, qui m'observe à travers le miroir.

Tu cliques follement des paupières comme pour chasser une quelconque émotion, une expression étrange sur le visage.

Je me lève avec lenteur, venant te prendre dans mes bras, nos mentons se nichant dans nos cous, et mes mèches de nouveau brunes venant caresser ta peau. De suite, tes mains s'accrochent à moi avec force.

<< tu es beau Jungkook... >>

Chuchotes-tu, le souffle larmoyant. Tes doigts sur ma nuque sont tremblants alors que ton torse se fait fébrile, comme parcouru d'un sentiment trop important.

Tu te redresses de mon épaule en venant prendre mon visage en coupe et de suite je remarque tes yeux humides dont vient tout juste de s'échapper une larme. Tes lippes semblent partagées entre joie et tristesse, tremblottantes d'indécision.

<< c'est toi... >>

Souffles-tu, parcourant mon visage du regard. Je reste muet, observant tes réactions avec une sorte de tendresse inquiète.

Cette coupe de cheveux qui est mienne, celle que j'avais il y a plus d'un an, celle que j'avais lorsque je t'ai vu pour la dernière fois.

Je ressemble soudainement bizarrement à celui qui t'a embrassé pour la dernière fois avant de te dire adieu. Je me souviens encore parfaitement de mes paroles.

<< Taehyung, c'est fini, oublie-moi. >>

<< je suis un monstre en cage et toi un ange en liberté, je t'en supplie ne remets jamais un pied ici. >>

<< vas-t-en, je reviendrai dans un an, ne m'oublie pas. >>

<< je t'aime. >>

Je ressemble beaucoup à celui que tu as enlacé avec désespoir dans ta petite chambre d'hôpital, celui qui t'a nourri de ramens pendant plusieurs semaines, celui qui t'a forcé à boire l'eau douteuse de cette bouteille, celui qui a failli te noyer et celui qui t'a repêché.

Je suis celui qui te détruit et celui qui te réparera.

C'est ce que l'on dit, n'est-ce pas ?

Pourtant, j'ai l'impression que c'est toi qui me répare.

Oui c'est toi qui répare les blessures que l'on m'a infligées.

C'est toi qui recouvre de ta tendre innocence les méandres rances de mon cœur blessé.

<< je n'ai pas peur... >>

Et à cette affirmation telle une confidence qui scelle notre amour, je laisse un sourire timide orner mes lèvres, les yeux humides.

<< tu veux te faire coiffer toi aussi ? >>

Propose-je à voix basse, toi ouvrant la bouche de surprise. Tu ne semblais pas t'attendre à cette proposition de ma part, mais finalement tu acquiesces.

Et lorsque tu rouvres les paupières face au miroir, mes yeux rencontrent ceux d'un beau brun, sublime garçon à la peau de miel et de mousseline, aux orbes sombres où brillent les plus beaux comme les plus obscures moments d'une vie de misère.

Tu es ma misère, et je suis la tienne, puisque l'amour est la plus grande faiblesse et la plus grande force de chaque être humain.

Et puisque je t'aime je te montrerai mes faiblesses encore un peu, je te donnerai ma force toujours plus, pour que chaque jour un peu plus ton sourire s'agrandisse et tes cauchemars se dissolvent.

N'oublie jamais que si certains ne font pas la différence entre mon moi du présent et mon moi du passé, je suis pourtant bien changé du monstre que j'étais.

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☽ ʟᴇ ᴘʟᴜs ɪᴍᴘᴏʀᴛᴀɴᴛ ɴ'ᴇsᴛ ᴘᴀs ᴄᴇ ǫᴜᴇ ᴛᴜ ᴠᴏɪs, ᴍᴀɪs ᴄᴇ ǫᴜᴇ ᴛᴜ ɴᴇ ᴠᴏɪs ᴘᴀs. ☾