ғᴀʟʟ ᴅᴏᴡɴ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

³| << Promis >>

Ce qui me reste en souvenirs, existe-il toujours ?

<< Jungkook ? >>

Mon appel résonne dans la chambre. C'est le silence qui me répond et je tourne la tête vers le réveil pour y lire l'heure, tirant sur les draps pour recouvrir mon torse nu.

6h18.

Mais nous sommes dimanche, ce n'est pas normal que tu ne sois pas là à mes côtés d'aussi bonne heure. Tu es peut-être allé aux toilettes ? Allé boire un verre d'eau ? Est-ce que c'est parce que tu t'es levé que je me suis réveillé ?

<< Jungkook...? >>

Je me redresse, me sentant étrangement lourd, et me hisse doucement jusqu'au bord du lit. Mes pieds nus se posent sur le parquet, et lorsque je me lève, mes doigts se crispent sur le drap et je me rassois, chouinant. J'ai mal aux reins, et aux fesses.

Ça me stresse soudainement et mon cœur palpite dans ma poitrine, mes mains ramenant nerveusement le tissu blanc qui recouvrait le lit sur mon entre-jambes pour me cacher pudiquement, lançant un regard perdu vers la porte entre-ouverte.

<< Jungkook ! >>

Appelle-je plus fort de ma voix rauque du réveil, presque avec reproche. Je n'aime pas me réveiller comme ça, surtout après ce qu'il s'est passé hier soir. On s'est embrassé, comme tous les jours, mais cette fois-ci, on a fait l'amour.

J'ai fait l'amour avec toi, Jungkook.

Et en prendre conscience avec le recul de la nuit me laisse étrangement vide de mots. L'esprit libéré. Je me sens bien, et rapidement des sensations reviennent dans ma mémoire. En particulier, celle de ta bouche vive sur ma gorge et mon torse juste avant que j'atteindre l'extase.

Littéralement.

Cette explosion, cette implosion. Ça avait été si puissant, presque destructeur, j'avais cru mourir, et c'était délicieux. J'avais donné mon amour et tu m'avais donné le tien, à ce moment précis, je m'étais abandonné à toi.

Maintenant, là, seul, le contraste me fait bizarre. Je me sens froid, presque abandonné, mais pour de vrai. Une sensation désagréable se met à remplir mon cœur, et je sens une nausé louche monter jusqu'à me piquer le nez. Et si tu étais parti ? Et si tu m'avais laissé ?

Laissé tomber ?

Il n'y a aucune raison, alors pourquoi ça me semble possible, tout de suite... Pourquoi l'appartement me semble vide ? Pourquoi je ressens ma poitrine se vider rapidement comme s'il y avait une brèche de laquelle s'écoule tout mon bonheur...

<< mon cœur...? >>

Je relève la tête, t'observant rentrer doucement dans la chambre, un verre d'eau à la main. Étrangement, je ne suis pas rassuré de te voir, j'ai l'impression que tu es loin de moi, qu'entre le lit et la porte, il y a dix mille kilomètres et un mur infranchissable.

<< mais pourquoi tu pleures ? >>

Fais-tu, inquiet. Tu te rapproches rapidement, posant le verre sur la table de chevet. Ton parfum court dans l'air et tes mains se posent sur mes joues, balayant les larmes que je n'avais même pas senti coulé.

<< je ne me sens pas bien... >>

Souffle-je, la voix vibrante d'émotions, de douleurs, de peurs inavouées. J'agrippe mes mains à ton torse nu, mes doigts glissant sur les muscles tracés de ton ventre, et tu viens rapidement t'asseoir sur le lit, me tirant contre toi.