𝐁𝐚𝐧 𝐱 𝐎𝐜 {𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞}

21

Le soir venu, Merlin rejoignait Elizabeth et Diane en tant que serveuse à la taverne. Cette dernière était d'ailleurs pleine, nombreux étaient les clients venus voir à quoi ressemblait la nouvelle serveuse, qui ne le restait pas bien longtemps. Elle démissionnait et sortait de la taverne seulement quelques minutes après avoir commencé. Je sortais ensuite changer d'air et trouvais Gowther, l'air pensif.

  -tu penses à quoi?
  -je me disais seulement que les humains sont étranges, leurs sentiments sont bien trop complexes pour être compris. Mes efforts finiront-ils par payer un jour?
  -à qui le dis-tu.
  -n'es-tu pas humaine?
  -vois-tu, il y'a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir. Le seul conseil que je puisse te donner est de ne pas trop chercher à tout comprendre, si quelqu'un ne veut pas te dire quelque chose ou te mens à ce propos c'est que la vérité n'est pas assez belle pour être dévoilée. Laisse le temps faire naturellement les choses, c'est ce qu'ils font tous ici.
  -aujourd'hui j'ai rencontré un enfant qui me suivait car je lui rappelais sa mère, décédée il y'a peu. Pour lui faire plaisir j'ai donc pris son apparence, mais il avait l'air triste lorsqu'il m'a vu, il fondu en larmes alors que je pensais pourtant lui faire plaisir.
  -il vient de perdre sa mère, sa plaie n'est pas encore cicatrisée et la revoir si soudainement a dut être éprouvant. Ne t'infiltres plus dans les pesées des gens, ils n'apprécient pas le geste et tu ne découvriras pas que des belles choses.
-tu as sûrement raison, merci.

Puis Meliodas venait me chercher, je laissais Gowther réfléchir à ce que je lui avais expliqué et suivais Meliodas.

  -Inna, tu voudrais bien me faire le plaisir de travailler en tant que serveuse pour ce soir? Merlin est partie au dernier instant.
Demandait-il.
  -je ne le referais pas, ce sera exceptionnel.
  -merci! S'exclamait-il.

Je partais me changer pour mettre la tenue de la taverne et me présentais aux clients, qui m'acclamaient. Je remarquais alors l'absence inhabituelle de Ban. Lorsque les clients se décidaient à enfin partir, je remettais ma tenue.

-dites, vous n'auriez pas vu Ban?
-je crois l'avoir vu sortir tout à l'heure. Se rappelait Elizabeth.
-oui, si je ne dis pas de bêtise il était sensé aller s'entraîner dans la forêt, pas loin d'ici. Ajoutait King.
-bien, merci.

Je m'y rendais alors, je scrutais chaque recoin de la forêt et le retrouvais finalement assit au sommet d'un arbre, à contempler le ciel éclairé par la lune et les quelques étoiles l'accompagnant. Je le suivais ensuite en me tenant sur une branche proche de la sienne.

-Inna, qu'est-ce que tu fais ici aussi tard?
-je te retourne la question.
-ne t'en préoccupes pas. Disait-il simplement.
-que fais-tu seul à regarder les étoiles, je ne te pensais pas si pensif.
-j'ai juste pensé à quelque chose.
  -qu'est-ce que c'est?
  -c'est jusque que je n'arrive même pas à te protéger, à l'inverse c'est toi qui nous protège la plupart du temps. Ça me rend malade.
  -je pensais que protéger quelqu'un était un signe d'affection, et j'apprends que ça lui déplaît? Pourquoi est-il frustré? Je ne comprends vraiment pas. Pensais-je.
  -je t'ai perdue, on dirait. Relevait Ban.
  -je te l'accorde. Je ne comprends pas ce que tu me reproches, protéger une personne témoigne de l'affection alors pourquoi ça te met dans cet état?

Ban relevait le regard vers la lune et soupirait.

  -je veux jouer le rôle du protecteur, être une figure rassurante à tes yeux, mais tu n'as pas besoin de protection. Je serai toujours là pour empêcher qui que ce soit de t'approcher, naturellement. Néanmoins, tu n'as pas besoin de mon aide, toi.
  -tu n'as pas besoin de te torturer l'esprit ou essayer de changer, rien de ce que tu as avancé ne me dérange. Je n'ai jamais eu l'impression de te protéger. Je t'ai toujours vu comme l'idiot qui me devance à chaque fois, se lançant sur notre adversaire avant moi. Tu as toujours été le premier à ouvrir les hostilités et nous laisser derrière, le premier à combattre lorsque ma sécurité était menacée. En plein combat, je ne vois que ton dos et jamais ton visage.

Ban bondissait ensuite sur ma branche et finissait par se tenir face à moi. De sa grande main, il m'agrippait la joue et plantait son regard sévère dans le mien. En présence des autres, il ne cessait de jouer le rôle du comique. Cependant, lorsque nous étions seuls, son masque tombait. Il était autoritaire, et sérieux. Il était aussi autoritaire que mon grand frère par moment, je ne me voyais pas lui tenir tête trop longtemps.

  -un jour, je te sauverai la vie. Les rôles s'inverseront, et encore une fois, tu me laisseras sagement faire.

Son regard avait quitté le mien depuis un moment, il contemplait mes lèvres. Il s'en approchait, et étrangement, j'en avais envie. Je voulais y goûter aussi. Je répondais à ses avances mais alors qu'il était près de mes lèvres, il reculait finalement.

  -c'est vrai, j'avais promis d'être patient. J'attendrai que tu sois prête à m'aimer.

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