Chapitre 3

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Après avoir salué Seb qui part de chez moi, je retourne en silence dans ma chambre. Alors que je m'affale sur mon lit, mon regard se porte sur la petite poubelle en plastique. La pochette dépasse et je ne peux m'empêcher de me lancer dans un conflit intérieur. La jeter ou la garder ? Je sais que je lui ai dit que j'allais la jeter, mais ces souvenirs sont si précieux pour moi. Malheureusement, je ne peux pas trahir ma parole, encore moins une parole donné à mon petit ami. Alors je détourne les yeux, et abandonne la possibilité de reprendre cette pochette.

**

Trois jours étaient passé depuis la petite dispute avec Seb, et depuis nous n'avons plus parlé de cela. De bon matin, je sors de chez moi pour pouvoir aller faire quelques courses. Comme toujours, j'essaye d'acheter le plus de chose dans l'épicerie de ma mère bien que la patronne soit la mère de Jeremy. Chaque fois que je la croise, elle me donne de ces nouvelle, persuadé que cela maintenant ne me fait ni chaud, ni froid. Mais comment pourrais-je ne pas souffrir en entendant que celui qui m'a abandonné pour son métier n'y arrive pas ? En effet, pleins de fois, Madame Ferrari pleurniché comme quoi son fils chéri avait beaucoup de mal pour se faire une place dans le métier, et souffrait de problème d'argent. Alors, comme à chaque fois, j'encaisse en souriant faussement, et me lamentant intérieurement que cette séparation a était un vrai gâchis. Pourtant, malgré mon envie de ne pas croisé cette dame, je ne peux faire autre chose que de faire mes courses dans cette épicerie. Eh oui, ce petit commerce est sur le point de fermer, et ma mère travaillant là, je n'ai nullement envie qu'elle se retrouve sans rien. Les temps sont durs dans Charleville Mézières et je ne sais quoi faire pour arranger cela. Lorsque je rentre dans la petite boutique, ma mère accourt presque en me voyant. Un grand sourire, elle m'enlace et commence :

-Tu veux quoi aujourd'hui ?

Alors que je fais ma liste, je guette du coin de l'œil l'arrivée de la patronne. Sans la voir, mes pensées s'écartent et je ne peux m'empêcher de demander :

-Murielle n'est pas ici ?

-Non, elle a eu une urgence. Elle revient d'ici une demi-heure environ.

Je sourie sincèrement. Enfin je pourrais être tranquille. Alors sans perdre de temps, j'achète ce que j'ai besoin, et rentre tranquillement chez moi.

C'est les bras chargés que je galère à ouvrir la porte de chez moi, sans faire tomber toutes mes courses. Alors que je lâche ma baguette de pain, je lâche sans me retenir une injure

-Merde !

-Besoin d'aide ? Surgit une voix derrière moi

Sans pouvoir me retourner je déclare en rigolant un peu nerveusement

-Oh, merci c'est gentil. Mes clés sont... Ici. Dis-je en les tendant sur le côté. Pouvez-vous ouvrir ?

-Bien sûr. Répond l'homme dont la voix ne me dit rien

-Excusez-moi, je n'arrive pas à vous voir avec tous ces cartons de nourriture, vous êtes ?

Alors que je vois le haut de ma porte s'ouvrir, l'homme déclara :

-Un nouveau voisin. J'entre rapidement et pose à l'entrée les cartons. Lorsque je me retourne pour faire face à ce nouveau voisin, ma respiration se coupe et la terre cesse de tourner. Mon nouveau voisin semble lui aussi choqué, et n'ose parlé.

Devant mes yeux, un homme aux cheveux court, noir, redressé, formant une petite touffe bien coiffé. Au fond, il n'a pas tant changé que ça en 6 ans. Bien que sa barbe ait poussé un peu, laissant des traces irrégulières sur son jeune visage, on pouvait le reconnaitre facilement sans le moindre doute. C'est bizarre de ce retrouvé face à une scène dont on a toujours rêvé. Bizarrement, cette scène devait être remplie de joie, d'émotion et de larmes de joies. Du moins c'est ainsi dont j'imaginais les choses. Mais ce fut tout le contraire. A l'instant même, j'espéré juste que cette scène soit juste un rêve, et qu'il ne devienne jamais réalité.

Mon voisin [Tome 2]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن