Chapitre 12

204 13 8
                                    

Hier j'ai sortis les poubelles, je l'ai vu sortir de l'ascenseur. Il m'a ignoré, comme deux voisins inconnus sans passé en commun. Si les autres savaient. Ma tête répète en boucle ce court monologue qu'il m'a fait il y a deux jours. Ma tête ne cesse de penser à ce qu'aurait pu être ma vie si j'étais parti avec lui à Paris. Si jamais nous nous étions quittés. Il m'a proposé de partir avec lui, il m'a assuré qu'il m'aimerait... Je revois son visage déformé par la colère suite à la révélation. Je revois ses yeux humides lorsqu'il m'a vu vivante. Pourquoi a-t-il eu autant peur de me perdre ?

-Eh, Lou. Tu es d'accord ?

Je sors de mes rêveries et je regarde Sébastien en fronçant les sourcils.

-Euh oui, bien sûr... Répondais-je sans savoir de quoi on parlait

Mon copain prend un air grave, et se tourne vers moi en s'accoudant sur le canapé

-Quelque chose ne va pas ? Demande-t-il

-Si, si, ne t'en fais pas mon amour, je suis juste fatiguée.

La télécommande à la main, Sébastien hausse les épaules et je retourne pour regarder la télé quand soudain, la télécommande tombe. Pendant que Seb se baisse pour la ramasser, j'essuie vite fait une larme qui roule sur ma joue contre mon gré. Lorsque celui-ci ce relève, je prends un certain temps avant de voir qu'il tient, en plus de la télécommande, un papier plier dans ces mains. Je fronce les sourcils en me posant la même question que lui

-C'est quoi ? Demande-t-il en le dépliant

Alors qu'il ouvre la feuille, j'aperçois le début «Sébastien, mon amour... » Mon cœur fait un bond et je me jette sur lui pour arracher la lettre de ces mains. Interloqué, mon copain hausse en sourcil

-C'est moi, où il est écrit mon prénom ?

Une excuse, vite. Je ne me vois pas lui expliquer que ceci est une fausse lettre de suicide qui a permis de voir que mon voisin a encore des sentiments pour moi.

-Euh ouai, une vielle lettre que j'ai écrit en déclarant ma flamme. Bref, un truc pathétique.

Le visage de Sébastien s'adoucit et d'un sourire il me dit :

-Oh trop chou mon cœur, montre moi ? Je me promets que je ne me moquerais pas

-Non, non. Insistais-je. Ce n'est vraiment pas mignon, c'est mal écrit et maladroit. Je t'écrirais une lettre mieux si tu veux hein ? Mais ne lit pas cette horreur, tu serais juste déçus.

Alors que je me lève pour aller cacher cette maudite lettre, mon copain me l'arrache des mains et s'enfuit en courant tout en riant. Comme dans un réflexe de survie, je me mets à lui courir après en criant de me rendre la lettre.

-Aller laisse-moi la lire ! S'exclame-t-il tout en continuant à m'éviter. Je ne ferais aucune remarque. Je suis sûr en plus que c'est super mignon !

-Seb rend-la moi tout de suite !

Alors que je suis à quelques centimètres de lui, prête à me jeter sur lui, il s'enferme dans les toilettes, la lettre à la main.

A ce moment dans ma tête, je me mets à panique. Comment vais-je justifier cette fausse lettre de suicide ? Je me recule de la porte sans un mot. Mon cœur, ainsi que le temps, semble s'être arrêté. Je me recule encore, jusqu'à heurter le mur derrière moi. Mes yeux se remplissent de larmes en n'entendant rien. Il est en train de la lire. Il est en train de s'énervé. Je suis en train de le perdre. Je sursaute lorsque la porte se déverrouille et qu'apparait devant mes yeux un Sébastien incompris

Mon voisin [Tome 2]Where stories live. Discover now