Chapitre 8

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Ma sonnerie retentit, et je me jette à la porte. J'ai envoyé un message à Sébastien et il m'a promis de venir. J'ouvre la porte et effectivement c'est lui. Je l'embrasse sans le laisser le temps de parler. Celui-ci ne me repousse pas, et m'enlace même. Je le laisse entrer et claque la porte derrière nous. Hors de question de laisser une occasion à Jeremy de nous embêter. Je me détache de lui, et lui attrape les mains en baissant la tête. J'ai honte.

-Je suis désolée... Murmurais-je sans le regarder

Ces doigts agrippent mon menton et me soulève la tête pour que je le regarde.

-C'est moi qui suis désolé chaton. J'ai réagis excessivement.

-Ce n'est pas de ta faute. C'est ce que Jeremy voulait : te provoquer. Et il a réussi. Enfin il pense avoir réussi, car au fond c'est nous qui avons gagné et tu sais pourquoi ? Car nous on s'aime, encore et pour longtemps. Nous il nous en faut beaucoup plus pour se quitter. Nous on forme qu'un. Alors que lui, il est seul et désespéré même sous ces airs de mec qui s'en fou. On a gagné mon chat, on est les vainqueurs, et il ne peut rien contre notre amour.

Sébastien ce jette sur moi en m'embrassant amoureusement. Je l'aime, et juste pour ça je ne lui dirais jamais que pour Jeremy c'était seulement la première manche.

**

Assise confortablement sur mon canapé je sirote un chocolat chaud tout en regardant la télé. Rien de bien intéressant mais suffisamment pour rester fixé dessus et faire passer l'ennuie. Cette journée particulièrement froide me donne de plus en plus envie de rester blottie dans mon lit avec une douce couverture. Mes yeux se détournent de la télé de temps en temps pour se porter sur mon téléphone. Mes mains tapent un message pour poursuivre la conversation que j'ai avec Sébastien. Au bout d'un moment, la sonnerie de mon appartement retentit. Dieu qui ose me déranger dans un moment pareil ? Je soupire en poussant la couverture posé sur moi qui me tenait tant chaud. Toujours ma tasse de chocolat chaud à la main, je me lève sans motivation pour aller ouvrir

Avec nonchalance j'ouvre la porte et devant moi se dresse un homme inconnu à mes yeux. Je fronce les sourcils en voyant la silhouette et je lâche un "oui ?". L'homme montre ces mains et je remarque seulement à cet instant qu'il porte un coli ainsi qu'une enveloppe.

-Votre voisin n'est pas là. Explique-t-il en montrant la porte du diable. Il a reçu un coli. Pouvez-vous le lui prendre ?

Je prends un certain temps avant de réagir et en balbutiant je réponds

-euh, oui bien sûr.

-Veuillez signer ici, s'il vous plait.

Sans perdre de temps il me tend un stylo et sa feuille où je signe perplexe. A peine fait, l'homme tourne les talons et lançant un "au revoir" poli et je me retrouve devant chez moi avec le coli de mon ennemi. Oui aujourd'hui je crois pouvoir dire que Jeremy est mon ennemi. Avant je n'osais pas, je ne le connaissais pas vraiment. Puis j'ai appris à le connaître, a l'aimé mais depuis son retour il est pire. Il a perdu son cœur, sa gentillesse et cette fausse méchanceté est devenu réalité.

Je rentre chez moi en posant sur mon buffet le carton. Qu'est-ce que ça peut bien être? La curiosité reste toujours mon plus gros défaut. Le poids est assez lourd, et ça semble être quelque chose d'assez fragile. Une vase ? De la verrerie ? Non Jeremy ne serait pas du genre à acheter ce genre de chose. Malgré la tentation de savoir, je détourne mon regard de l'objet et me rassoit sur le canapé. La télé ne me donne maintenant plus envie. Je me lève en marchant un peu dans mon appartement pensif. Comment oser frapper à sa porte après avoir commencé officiellement la guerre? Depuis l'incident je ne lui ai plus reparlé, et lorsque je le croisais dans le hall ou les escaliers je me contentais de lui envoyer un regard noir avant de partir. Même une fois je suis monté dans l'ascenseur et avant que les portes ne se renferment il est monté dedans. Être enfermé avec lui me semble à présent impossible. Alors je suis sortie en vitesse et j'ai pris les escaliers. Alors là, je dois me confronter directement à lui. Je cesse de faire les cents pas et m'assois à un bureau. J'ai besoin de décompressé, de m'évader et pour ça une seule solution : dessiner. J'attrape un crayon à papier, un carnet de croquis neuf ayant terminé le dernier la semaine dernière et je laisse mon cœur guider ma main.

Je n'ai jamais cessé de dessiner, et même un peu après le départ de Jeremy j'ai continué à vendre des dessins dans la rue. C'était surtout des gentilles vieilles femmes qui faisaient leurs bonnes actions de la journée en donner un peu de sous à une étudiante, mais quelques autres personnes m'en acheté en faisant sans cesse des compliments. J'ai même rencontré un artiste qui m'a proposé d'afficher quelques dessins dans une expo de jeune artiste qu'il avait lui-même crée. Quand j'y repense, j'aurais dû accepter, mais timide et encore trop affaibli par le départ de Jeremy je n'ai pas accepté.

3 heures plus tard, je regarde l'heure : 19 heures. Aie que le temps est passé vite. Alors que je me dirige vers la cuisine pour boire un verre d'eau et commencer à me préparer a mangé, j'aperçois du coin de l'œil le carton. Et merde je l'avais oublié. J'ouvre ma porte d'entrée et j'essaye de savoir si Jeremy est là ou non. En effet j'aperçois de la lumière sous sa porte. Courage Louane, il ne va pas te bouffer. Je donne le carton et je pars. Je prends le carton et ouvre la porte sans oublier de soupirer. Si je pouvais, je déposerais son carton sur son pallier, je sonnerais et je partirais en courant. Mais je me dois de réagir comme une adulte. A peine 5 pas et me voilà devant sa porte. Je reste planté devant un moment avant de me lancer et d'appuyer sur la sonnerie. Peu de temps après la clenche se baisse et Jeremy apparaît. Ses yeux se posent sur moi et il fronce les sourcils de surprise en me voyant. Je le comprends, moi-même je suis surprise d'être ici. Son visage se ferme et il me regarde de la tête au pied en montrant un certain dégoût.

-Toi ici ? Dit-il simplement d'un ton sec.

-Calme toi, ce n'est pas pour faire une visite de courtoisie. Tu n'étais pas là tout à l'heure, tu as reçu un coli. Je te l'apporte. Je tends le carton en tapotant du pied, impatiente de partir loin de lui. Enfin "loin"... Juste en face mais au moins je ne le vois pas.

-Tu as mis une bombe dans le carton ? Détruit ce qu'il y avait dedans ? Mit une boule puante ? Interroge d'un air méfiant Jeremy

-Hein ? Demandais-je incomprise

-Je ne sais pas, les voisins qui se font la guerre se font des sales coups non ? C'est une bonne occasion pour toi. A ta place j'aurais sauté dessus.

Jeremy croise les bras en me regardant un petit sourire amusé sur son visage.

-Tu vois Jeremy, je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas encore prête à m'abaisser à ton niveau et à faire ce genre de gaminerie.

Voyant qu'il n'attrape pas de lui-même le carton, je lui colle brusquement contre son torse et lâche sans prendre le temps de voir s'il le tient bien. Sans attendre je tourne les talons sans jeter un regard et rentre chez. Une fois la porte fermé je lâche un long soupire pour évacuer ce stresse. Mon cœur bat encore à mille allures. Comment j'ai pu aimer cette personne si détestable? Je l'appelais le diable, je devais au fond de moi me douter que trainer avec lui m'apporterai que des souffrances. Je secoue ma tête comme pour effacer ce mauvais moment et je vais dans ma cuisine continuer ma soirée tranquille.

« 30/03 cher journal,

Je ne supporte de moins en moins Jeremy. Je ne sais pas ce que je lui ai fait pour qu'il me déteste ainsi. Mais bon, je vais devoir me faire à l'idée. Le principal est que j'ai retrouvé Sébastien, et que maintenant : Jeremy ne pourra plus jamais nous séparer.

Lou. »


XXX

Tout semble rentrer dans l'ordre (enfin, ça dépend comment vous trouvez les relations hihi). Alors, votre avis sur Sebastien a-t-il évolué depuis sa première apparition au chapitre 2 ?

Bisouuuuus

 

Mon voisin [Tome 2]Where stories live. Discover now