Mon voisin [Tome 2]

Chapitre 22

Je soupire nerveusement. C'est la première fois que ma mère va rencontrer les parents de Seb, et nos deux familles sont assez différentes. Avec ma mère aucun sujet tabou : on a appris à vivre sans secret, ou complexe. Pour la famille de Seb il est hors de question de parler de sexe, d'alcool, de politique ou autre sujet dit « tabou ». J'espère simplement que ma mère ne va pas lancer une conversation du genre en plein milieu du repas.

Mon cœur fait un bond en entendant l'interphone sonner. En voyant ma tête, Seb s'empresse de me faire un clin d'œil pour me rassurer et va ouvrir la porte.

Quelques secondes plus tard, voilà les parents de Seb qui entrent dans mon appartement avec sa grande sœur : Loana, 31 ans. Je ne l'ai jamais vue, enfin si une fois rapide à un dîner chez ses parents où elle était passée en coup de vent récupérer je ne sais plus quoi. Elle s'entend bien avec son frère, même trop bien et est surprotectrice avec lui. Ce qui fait que si je fais la moindre erreur avec Seb, je risque de l'avoir sur le dos un bon moment. Rapidement ma mère arrive et nous passons à table.

Rien de contrariant ne s'est encore passé. Pour tout dire, les deux familles semblent bien s'entendre. Ma mère discute beaucoup avec sa mère, tandis que j'apprends à faire un peu plus connaissance avec Loana. Alors que Seb débarrasse l'entrée, j'entends sonner à l'interphone. Je fronce les sourcils, me demandant bien qui ça pourrait être. Je m'excuse auprès des deux familles, et je vais répondre.

- Oui ? Dis-je sceptique en plaçant l'interphone à mon oreille.

- Il parait que tu as quelque chose à me dire.

Mon cœur fait un bond. Je reconnais sa voix aussitôt. Je ne pensais pas qu'il viendrait... Je suis partagée entre la joie, la colère et la rancune. Finalement je lui ouvre et m'en vais dans la cuisine prévenir Seb.

- Rajoute un couvert, on a un invité de plus.

Mon copain fronce les sourcils et avant qu'il puisse me demander, je lui réponds.

- Mon père.

Heureux pour moi, il m'embrasse et je pars ouvrir à mon père. Quand j'ouvre, l'homme de 54 ans en face de moi tend ces bras pour m'enlacer et je me jette dedans. A chaque fois je me dis que je devrais lui en vouloir d'être aussi peu présent, mais à chaque fois qu'il est en face de moi je craque et je lui pardonne tout. Quand il est là, j'ai tellement l'impression de redevenir sa petite princesse, sa petite fille chérie...

Alors que je me retire de ses bras pour le laisser rentrer, je vois derrière lui Candy et sa fille. A ce moment mon sang ne fait qu'un tour, et sans gêne je demande à mon père :

- Qu'est-ce qu'elles font là ?

Mon père se gratte la nuque, voyant ma colère.

- Tu sais chérie, elles font partie de la famille maintenant. Et tu voulais réunir ta famille non ?

Je regarde Candy droit dans les yeux puis les baisse vers la petite. Je l'ai toujours trouvée adorable, contrairement à sa mère. Elle est polie, mignonne, et gentille. Je me baisse vers elle pour lui faire un bisou. On s'est vues peu de fois, et la pauvre est complètement timide.

- Tu te souviens de moi ? Demandais-je d'une douce voix.

- Un peu. Chuchote-t-elle.

Je la laisse rentrer et une fois qu'elle ne m'entend plus, je dis à mon père devant Candy.

- Ma famille c'est toi. Pas elles.

Polie, je fais quand même la bise à Candy qui ne sait où se placer avec cette tension dans l'air. Je me demande aussi quelle sera la réaction de ma mère, qui ne l'a jamais vue. Je les accompagne dans le salon et présente les nouvelles venues aux invités.