Mon voisin [Tome 2]

Chapitre 7

Après avoir murmuré ces quelques mots, Jeremy a simplement fait demi-tour et est rentré chez lui sans se retourner. Moi je me suis jeté sur Seb en lui caressant doucement les cheveux, incapable de prononcer le moindre mot. Ne sachant pas vraiment quoi dire, je décide de lui prendre la main et de l'emmener dans mon appartement toujours dans un silence total. Sans broncher, celui-ci me suit et ferme la porte après avoir posé les pieds chez moi. Son nez ne cesse de saigner, et je touche du bout du doigt celui-ci en me mordant la lèvre. Je me sens affreusement coupable. ''Mais tu es coupable.'' Affirme ma conscience. En effet, coupable de l'avoir laisser gagner. Alors que ma main se pose délicatement sur sa joue chaude, celui-ci se dégage d'un mouvement de tête poussant même un grognement.

-Mon chat... Chuchotais-je faiblement

-Pourquoi que tu ne m'as pas dit qu'il était de retour ? Crache-t-il en colère. Il a raison d'être en colère, il a raison de m'en vouloir. Tout est de ma faute, comme tout ce qui se passe en rapport avec Jeremy. Déjà que j'ai perdu Marie à cause de lui, je ne compte pas perdre Sébastien.

-Car... je ne voulais pas que tu t'inquiètes, que tu penses que je pouvais l'aimer encore. Tu sais, avec le recul je me rends compte à quel point c'est un con, un incapable... J'avais peur que tu sois jaloux, que tu n'es pas confiance en moi...

-J'ai confiance en toi. Me coupe-t-il. Mais pas en lui. Qui me dit qu'il ne viendra pas te taper de nouveau ? Mes yeux s'écarquillent. Je pensais pourtant qu'il avait compris que Jeremy ne me ferait jamais de mal !

-Mais, il ne m'a jamais tapé ! M'écriais-je outré

-Oui comme tu m'as dit il ne ferait jamais de mal à une mouche. Regarde mon état ! S'énerve-t-il en pointant avec son doigt son nez dégoulinant de sang.

-Mais... Il s'est défendu, tu t'es jeté sur lui...

-Ah et tu le défends ? S'exclame-t-il

En me rendant compte qu'il a raison je mets ma main sur ma bouche. Comment j'ose défendre mon ex qui vient de mettre en sang mon mec ?

-Pardon, je ne voulais pas... Je veux juste que tu comprennes qu'il ne m'a jamais fait du mal physiquement et qu'il ne m'en fera jamais...

Mon copain hausse les épaules en guise de réponse. Et il tourne les talons vers la porte d'entrée d'un pas lourd. Confuse, je m'avance tout en parlant

-Tu vas où mon chat ?

-Je crois qu'il est préférable que je me tienne un peu éloigné de toi pour me calmer. S'exclame-t-il. Et sans attendre ma réponse, il ouvre la porte et la laisse claqué derrière lui.

Je me sens humilié d'avoir perdu ainsi, d'avoir pu aimer un tel être. Et moi qui me suis rendu malade pour ce pauvre type ne sachant que crée des emmerdes. La tristesse est complétement partie, laissant une rage folle se former dans le creux de mon ventre. Comme automatisme je sors de mon appartement pour sonner sans interruption à la porte d'en face. Jeremy ouvre soudainement la porte, et c'est seulement à ce moment que je cesse de sonner. Mon cœur tape contre ma poitrine d'une puissance, et rien ne pourra calmer se vacarme tant que tout cela n'aura pas cessé.

-Bravo Jeremy. Dis-je en souriant faussement. Tu as gagné. Tu es fière de toi n'est-ce pas ? Tu as gagné le fais que je regrette d'avoir pu t'aimer. Au lycée c'était une petite guerre entre deux gamins un peu paumé, c'est pour cela que j'ai pu quand même t'aimer. Mais maintenant tu sais ce que je vois quand je te regarde ? Du dégout. Oui tu me dégoute, et au passage je me dégoute d'avoir pu t'aimer. Bravo, tu es sur le chemin de la réussite. Continu avec ce même caractère et bientôt tu auras la récompense final : plus personne ne voudra de toi. Félicitation monsieur Larzillière.