#4 - FANNY

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— Un peu plus haut... Encore... Oui, voilà. Parfait. Mmh... Moins fort, plus en douceur... Mmh... Ah...

Fanny s'écrase dans les draps. Elle se mord les lèvres, les mains perdues dans les mèches blondes de Cons. Couché entre ses jambes, il la tient par les cuisses et explore son intimité de la pointe de sa langue.

Il la regarde. Il boit dans ses yeux le plaisir qu'elle recherche et celui qu'elle ressent. Il sent enfin qu'il parvient à concilier les deux. La tête de Fanny s'enfonce dans l'oreiller comme si elle tentait de le forer de son occiput. Son dos se dresse vers le haut, dans le sens opposé. Son pubis se tend en réaction. Et elle jouit enfin. Un spasme la secoue d'abord, puis elle grogne son orgasme, les dents serrées.

Ténacité et abnégation ont été les mots d'ordre ce soir. Crampes de langue et tentions de la nuque seront ceux de demain. Cons y a passé vingt minutes, mais il y est parvenu. Il se redresse, fier de lui, et s'essuie la bouche du revers de la main. Fanny le gratifie d'un regard halluciné.

— Waouh... Je ne pensais pas... C'est vraiment la première fois que tu... ?

— Tu n'as pas menti quand tu as dit que tu étais un super guide. Je dirais même que tu étais extraordinaire.

Fanny sourit. Constantin s'approche d'elle et l'embrasse. Il la serre dans ses bras. Elle remarque son érection qui n'a pas faibli d'un millimètre. Son baiser à un goût de cyprine. C'est une odeur forte, entêtante, pas très agréable, et pas gênante non plus. Elle s'y accommode sans mal. Le sexe n'est pas une activité propre ; elle le sait depuis longtemps.

— Tu veux..., commence-t-elle.

— Je veux te baiser, répond-t-il. Sans vouloir être impoli.

— C'est très impoli, Constantin.

— Tant pis. Je m'en fous.

Ils s'embrassent encore. Fanny s'allonge dans les draps, et Cons la suit, à quatre pattes au-dessus d'elle. Il voudrait honorer son corps tout entier, le parcourir d'un seul geste. Il voudrait caresser chacun de ses poils duveteux, dressés et à l'affut, son nombril caché au fond de sa petite crevasse, ses orteils, la plante de ses pieds, ses chevilles, ses oreilles, son cou, et ces seins merveilleux dont il semble n'avoir jamais fait le tour.

Le corps de Fanny est couvert de grains de beauté et de tâches de rousseur. Elle a des poils sur le pubis et sous les bras. Sa peau est aussi douce qu'un abricot ; Elle sent l'eucalyptus.

Il ne tient plus en place. Jamais il n'a été si certain de vouloir faire l'amour. Il se sent prêt. Il n'est pas amoureux, alors il n'a pas peur de mal faire. Elle est gentille, douce, patiente. C'est elle. La fille de sa première fois. Il a envie que tout l'hôtel soit au courant.

Fanny déchire l'emballage du préservatif. Elle le regarde comme si elle souhaitait s'assurer qu'il était d'accord. Il la regarde aussi. Sans détour. Il l'imagine dans toutes les positions possibles, dans tous les endroits, dedans ou dehors, et ça l'excite encore plus. La machine de ses fantasmes en roue libre accélère encore lorsqu'elle se met à genoux, les fesses tendues en arrière, et qu'elle fait glisser la capote le long de son membre, avec précaution.

Il n'aime pas trop la sensation, mais son impatience est si grande qu'il s'en accommode. C'est maintenant. C'est là. Il va enfin connaître le mystère qui fait tant jaser les hommes.

— Tu es prêt ? murmure Fanny.

— Plus que jamais.

***

Lille. 00h24.

Perturbé par la question d'Estéban, Julien s'est isolé sur la terrasse. Il remarque Mathis, un peu éloigné de son groupe d'amis, adossé à la rambarde. Il fume. Julien hésite à le rejoindre. Il lui semble que son camarade de licence ne l'apprécie pas pour un sou. D'un autre côté, il a volontairement changé son rencard avec Bertille en réelle séance de sport. Peut-être a-t-il gagné une vague considération de sa part. Julien ne sait plus. Il inspire un grand coup, et s'avance vers Mathis.

On s'était dit qu'on préférait les fillesWhere stories live. Discover now