Chapitre 10 : Gentil garçon

487 79 141
                                    


Je m'éveille face à un mur que je ne connais pas, et qui appartient à une chambre que je connais encore moins. Il y a un bras autour de moi. Un bras de gars. Cons ? Non. Ce n'est pas sa chambre. Et il n'est pas là. Il baise en Italie. Ça me revient.

Je suis allé en soirée, hier. J'ai parlé avec Estéban et Mathis. Clémentine m'a agressé, et... Je me sens tout à coup enseveli sous une avalanche de souvenirs. Le bras autour de moi, c'est celui d'Estéban, et à en juger par sa position, il n'a pas bougé depuis qu'on s'est endormi. Estéban respire lentement dans mon cou. Je suppose qu'il dort encore.

Sa prise est très serrée autour de ma taille. J'ai du mal me dégager. Ma tête me fait mal. Il me semble que je serais plus à l'aise sur le dos. Je tente de remuer un peu, mais je ne sais pas comment me remettre dans une position plus confortable sans trop forcer sur son bras. Je ne veux pas le réveiller.

A force de gigoter, je finis par remarquer que mes fesses frottent un truc assez chelou. Ça me semble gros. C'est dur. C'est... Merde.... Merde. Merde. Merde. Merde. Merde. J'ai exactement le même entre les jambes. En un poil plus modeste, mais tout de même. L'effet est là. Putain. Ok. Bon. Il ne faut surtout pas qu'Estéban se réveille maintenant. Avec un peu de chances, on va mutuellement s'éviter une situation gênante. S'il dort encore cinq dix minutes, ça a le temps partir. Pour moi, c'est sûr. Pour lui, je ne sais pas.

— Mmh...

Putain ! Estéban grogne et frotte son nez dans mes cheveux. Il se frotte tout court, en fait. Je vais mourir. Ce qui est en train de se passer ne m'aide pas du tout à décompresser. Cet instant est à peu près aussi embarrassant que sexy. Je ne sais plus si je prie pour être ailleurs, ou si j'ai envie de... Argh ! Il fait extrêmement chaud dans cette chambre.

Il m'enlace encore plus fort. Même si je voulais bouger, je crois que je ne pourrais pas. Il a l'air d'avoir bien plus de force que ce qu'il laisse paraître. Il se colle un peu plus contre moi. Ses lèvres rencontrent la peau de ma nuque. Je frissonne de la tête aux pieds. A quoi est-ce qu'il joue ? Je n'arrive pas à savoir s'il est complètement réveillé, ou encore en demi-sommeil.

D'ailleurs, quelle heure est-il ? Il fait très sombre dans la chambre. Je n'entends pas de bruits au-dehors. Je supposais qu'on était le matin, mais quand on s'endort bourré, on peut se réveiller n'importe comment. Il faudrait que j'atteigne mon portable. Je ne sais pas où il est. Je n'ai pas vraiment envie de me déplacer.

Ou peut-être que si, vu qu'Estéban commence à faire onduler son bassin contre mes fesses d'une manière particulièrement indécente. Je ne suis pas prêt pour ça. J'ai peur.

— Tu sens bon... murmure Estéban à mon oreille.

Mon corps réagit à ses mots d'une manière inattendue. C'est si agréable que ça fait presque mal. Mon dieu... Je suis terrorisé. Et si je trouvais une excuse pour partir tout de suite ? Un devoir à rendre, par exemple... Une urgence familiale. Un tour à l'église...

— J'aimerais bien que tu sois ami avec moi comme tu l'es avec Cons. C'est pas juste de me mettre de côté... Ça me plaît pas.

— D... Désolé...

— Ne me mets plus de côté, Julien.

— D'accord.

Il me rend faible. Ma peau est parcourue de frissons glacials, mais tout l'intérieur de mon corps bouillonne. Je sens sa main descendre le long de mes abdominaux, centimètre par centimètre, trop lentement pour que je le supporte.

Je ne réalise même plus que j'exhale l'impatience. Ma tête bascule en arrière, contre son épaule. Mon bassin le heurte violemment. Désormais, sa tête est contre la mienne. Je sens la naissance de ses lèvres sur le haut de ma joue.

On s'était dit qu'on préférait les fillesWhere stories live. Discover now