Une Vie De Triplées

🌸Cent-Treizième Partie🌸

Dans la peau de Nassia
Quand j'ouvre les yeux, je vois une multitude de grosses têtes. Je sais même plus où on est et ni pourquoi on y est. Omar m'aide à me relever et m'assieds sur une chaise.

Omar: Wesh ça va?
Moi: Ouais ouais je crois. On est où la? Il est quelle heure? Et où sont les jumeaux?
Wassim: Je sais pas pour toi frère, mais je préférais quand elle avait les yeux et la bouche fermés
Halim: Wallah. Bon qui veut du chocolat? Nassir?
Nassir: Ouais frère, balance

Dites-moi que je rêve...que c'est tout simplement un cauchemars...que je me suis prise un méchant coup sur la tête et que j'ai des hallucinations. Nassir est mort. Nassir est mort! Il peut pas être là, devant moi, aujourd'hui!

Moi: Nawess...Nawess...Viens ici
Nawess: Je suis là Nassia. Je veux rentrer s'il te plait

Elle me supplie du regard pour qu'on rentre. Sa tête est pire que si maman l'avait frappé. C'est comme si elle venait de se réveiller d'un mauvais rêve et je pense avoir la même tête. Je me lève, récupère les clés dans les poches d'Omar sans qu'il s'en rende compte. Je dis au revoir à tout le monde discrètement pour ne pas que les garçons nous voient. Nalah me stoppe et me prend dans ses bras. J'ai tout simplement envie de pleurer mais pas devant tout ce monde, d'autant plus qu'il va falloir passer devant les autres clients du restaurant.

Nalah: Je passerai demain. Pour voir maman. Ne lui dites rien ce soir si vous la voyez
Nawess: Oui t'inquiète, Nassia on y va
Moi: A plus Nalah

On s'apprête à sortir de l'espace qui nous est réservé quand j'entends Omar dire mon nom. Je pousse Nawess et on traverse le restaurant rapidement. Une fois dehors, je cherche partout la voiture d'Omar et on y monte. Je démarre pas tout de suite. Il faut d'abord que je me calme pour éviter un accident. Je passe plusieurs fois mes mains sur mon visage et essaye de trouver une réponse logique à tout ça, mais ça me dépasse. Nawess ne parle pas, elle regarde droit devant elle et elle se mordille la lèvre inférieure. Je la tire vers moi, même si elle tente de résister au début, et je l'enlace du mieux que je peux.

Nawess: Il peux pas revenir comme si de rien n'était...On a souffert Nassia...On a souffert de son absence soit disant éternel pendant tellement de mois...jusqu'à maintenant...Comment il peut oser? Hein? Comment il a pu?
Moi: J'en sais rien ma puce, je ne saurais pas te répondre. Mais si y'a bien une chose qui est sûre, c'est qu'il va pas s'en tirer comme ça. Ni lui, ni les garçons. Aucun d'eux ne va s'en sortir aussi facilement

Je la serre dans mes bras en la bercant. La "mort" de Nassir nous a fait du mal, beaucoup de mal. Comment je vais expliquer à ma mère que son fils n'est pas mort? Qu'elle a enterré un cercueil vide? Je dis quoi à Ogann et Orane maintenant? Le retour de Nassir va me faire passer pour une menteuse ou pire, pour une folle à leurs yeux. Je sais pas quoi faire...

Moi: Allez, on rentre maintenant

Je conduis jusqu'à l'appart. Nawess s'est endormie tandis que moi j'en ressentais pas du tout l'envie. Et ce même quand j'étais douchée, habillée et allongée dans mon lit. Je regarde l'heure et vois 5h du matin. Super...au moins les jumeaux dorment tous. J'entends Omar entrer et arriver vers la chambre. J'essaie même pas de faire semblant de dormir parce que j'ai envie de gueuler sur quelqu'un et il est l'heureux élu. Il ouvre la porte entièrement et me regarde.

Omar: Pourquoi tous mes vêtements sont dans le salon? Et c'est quoi ce bail de vouloir faire maison à part? On a même pas encore acheté l'autre maison!
Moi: De un: arrête de crier, je suis pas ton gosse et les tiens dorment actuellement. De deux: je ne veux pas te voir dans cette chambre. T'as osé me regarder dans les yeux Omar, tu m'as répété plusieurs fois que t'étais désolé pour la mort de Nassir. Et ce soir, tu te ramènes avec lui, en mode la vie c'est un Kinder Bueno. Vous pensez que c'est comme ça? Toi même tu sais combien j'ai souffert, tout ce que j'ai mis en stand by parce que la mort de mon petit frère m'avait fait mal. A moi, à ma soeur, à ma mère...
Omar: Ta mère le savait...Elle le voyait rarement mais ils se voyaient quand même