Chapitre 8

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Une odeur de café vient me chatouiller les narines, j'ouvre les yeux et le voit debout, dos à moi, toujours torse nu , attelé à la gazinière.

Je suis en position fœtale, emmitouflé dans sa couette, que je respire quelque secondes. Il se retourne subitement vers moi, je sursaute.

Alors, bien dormi ? Me demande t-il en souriant, sirotant son café.

Je plisse les yeux.

Dans un premier temps non, ensuite, je crois oui.

Il ricane.

Tu vois, je te l'avais dit.


On a bossé toute la journée, demain on aura plus que la réalisation à faire. Le midi on est sorti et on a retrouvé les autres au Mcdo.
C'était super cool.

Le soir au moment de se coucher, il s'est allongé sur le sol, et m'a demandé d'aller sur le matelas, je me suis roulé sous la couette, seul ma tête dépassait.

Je l'observe une dizaine de minutes, il ne bouge pas, il a les yeux fermés, les mains posées sur son torse. Comme si il allait réussir à dormir.
Je soupire.


Cédric.

Hm ?

Il lève un sourcil.

Viens, c'est bon je vais pas t'obliger à dormir sur le sol alors qu'on est chez toi.


Il sourit en venant s'allonger sur le matelas, se mettant sous la couette.

Merci, c'est cool, t'a enfin compris que je te sauterais pas dessus.

Je lui souris.

À moins que t'en aies envie ? Prononce t-il plus doucement, d'un sourire joueur.

Je fronce les sourcils.

Pfff, dis-je en me tournant vers le mur, dos à lui.

Je l'entends ricaner et je peux pas m'empêcher de sourire en retour.

Une dizaine de minutes passent encore.
Il se tourne vers moi.
J'ouvre les yeux et regarde le mur droit devant, attendant que quelque chose se passe.
Il y a un silence de mort, on n'entends que nos respirations.

D'ailleurs la mienne accélère lorsque ses doigts se posent sur mon dos.
Je frisonne.
Il parcourt ma colonne vertébral de son index, puis relève un peu mon t-shirt, et vient poser sa main brûlante sur ma peau, froide, juste au dessus de ma hanche.
Je ne dis rien, je ne bouge pas.
Il se trompe, il doit se tromper. Je n'en ai aucune envie, absolument aucune.
Je referme les yeux, et m'endors, en le revoyant danser sur le toit de cette voiture.

Dimanche matin.
Ce qui me réveille est un bruit strident, particulièrement désagréable. La sonnerie de la porte.
Je me tourne vers Cédric, il dort profondément.
J'attends quelques secondes, puis je me lève et vais dans le couloir, une fois devant la porte, je regarde à travers le petit trou. Mais il est complètement sale, je ne vois rien.
Je soupire en me frottant les yeux puis ouvre la porte sur un jeune homme, un rouquin, un peu plus grand que moi, gay, ça se sent, je crois.
Il me regarde de haut en bas. Puis de bas en haut.
Je suis toujours en caleçon, et en t-shirt.
J'allais lui demander pourquoi il venait sonner chez Cédric à 8h du mat' mais il a prit la parole avant.



J'y crois pas, pff, pauv' mec, m'a t-il balancé, les yeux noirs, avant de se remettre à descendre les escaliers.

Ok, d'accord super réveil, enchanté.

Je referme la porte doucement, et quand je reviens dans la seule et unique véritable pièce du studio, je le vois, assis, les cheveux ébouriffés, des petits yeux.
Il se gratte la tête et me regarde en souriant.


Il a cru que t'étais mon mec. Dit-il en baillant et en se laissant retomber en arrière.

J' hausse les sourcils et me pointe du doigt.


LOL, je rigole avant de me laisser tomber sur le matelas.

Il se redresse sur un coude et me regarde en souriant.
Je l'observe quelques secondes.


C'est ton ex ?

Non.


Je fronce les sourcils.


Tu veux vraiment que je te raconte ma vie ?


J' hausse les épaules.

.... C'est mon plan cul, la dernière fois qu'on a baisé c'était y'a trois semaines, et il a le seum parce qu'il me kiffe, mais que moi j'en ai rien à foutre.

Je le regarde parler, et je trouve pas ça cool.

Ok.

Il me dévisage quelque secondes.

Et toi ? Ta vie sentimentale, sexuelle, rien depuis Andréa ?

Rien.

Long silence, ça devient une habitude.

Café ?

Avec plaisir.

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