Il suffit parfois d'un peu de bleu, et d'un garçon pour remettre sa vie en question.
Tim, 16 ans, issu d'une famille conservatrice, n'aurait jamais imaginé la tournure que sa vie prendrait après cette rencontre à la Manif Pour Tous.
« Ne me demandez...
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On passe une journée plutôt sympa, on fini le projet vers 15h, et puis on se pose sur son matelas, il fume un ter, on écoute de la musique, on parle de tout et de rien.
Il me dit que sa famille l'a viré de chez lui quand il a fait son coming out, y'a 2ans; qu'il a été au Refuge, et qu'ensuite le lycée lui a trouvé cette chambre. Je lui raconte un peu ma vie, en grosse ligne, ma naissance, le collège, Andréa. On a pas mal rit, l'ambiance s'est détendue entre nous, mais à chaque fois que ses fossettes se relèvent quand il sourit, j'ai l'impression de tomber du haut de ces 9 étages et de m'écraser sur le sol.
Un moment je me lève pour aller chercher un chargeur au fond de mon sac, et sans le vouloir, je fais tomber le spray au poivre.
Il regarde la bombe rouler jusqu'au matelas, puis relève les yeux vers moi, sans sourire.
T'es sérieux ?
.....
Je ne dis rien , je suis rouge, je veux pas qu'il le prenne mal.
Mais il explose de rire.
Ah ouais, t'as peur à ce point là ?
Non ! 'fin non mais, je sais pas pourquoi j'ai ça, c'est con, je sais.
Il me regarde, attendri je crois, la nuit tombe dehors, la fenêtre laisse passer un air frais. Je sens la tension remonter.
Viens là. Me dit-il.
Pourquoi ? Je demande, suspect.
Pour te prouver que t'as pas besoin d'avoir peur.
....
On se fixe quelques instants, et je m'approche , je suis debout, à côté du matelas, il est allongé, se tenant sur ses coudes ; toujours torse nu, en jogging, et moi toujours en t-shirt caleçon.
Assis toi.
Où ça ?
Sur moi.
J'écarquille un peu les yeux. L'excitation monte en moi rien que d'y penser, de le voir si calme, et insistant. Je soupire d'exaspération, puis vient m'asseoir sur ses cuisses, face à lui, les jambes écartées. On se fixe. Je suis gêné à un point inimaginable, et non, je n'ai pas peur, pas du tout, je suis juste crispé, parce que la situation que je voulais éviter est en train d'arriver, et que je fais rien pour l'en empêcher.
Remonte un peu.
Je lève les yeux au ciel, puis ré-ancre mon regard dans le sien.
