Chapitre 17

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Le dimanche, quand il n'était plus là, je n'ai pas arrêté de sourire, et de renifler son odeur dans mon oreiller.

Il était absent lundi.
Le mardi, même si il a passé la journée contre moi, je le sentais loin.

Mercredi il a passé son temps à regarder par la fenêtre.

Jeudi et vendredi il semblait ailleurs.


Allo, je dis d'un ton joueur.

Je l'entends ricaner et ça fait du bien.

Oui, c'est pour quoi ?

Demande t-il l'air de rien, je le sens sourire de l'autre bout du fil, et j'ai l'impression de le retrouver.

Humm, je me demandais, si, par hasard, il était possible de venir se loger au creux de vos bras en ce samedi soir.

Il attends quelques secondes avant de répondre, je l'entends respirer.

Je crains que ce ne soit pas possible malheureusement.

Oh, et pourquoi donc ? Je demande, essayant de ne pas montrer que je suis déçu et inquiet.

Eh bien....

J'ai l'impression qu'il cherche ses mots.

Je suis convié à une soirée de vieux amis.

Ne puis-je point vous accompagner ?

Il sourit, encore, je le sais.

Aucun de nous ne ramène quelqu'un, désolé.

...Quelqu'un ?

Oh tu sais très bien que je voulais pas dire ça.

Hm... Bon, du coup on pourra pas demain non plus c'est ça ?

.... Désolé...

T'inquiètes... Je vais voir Andréa, et je vais penser à toi...

Hm...

Je t'aime.

Moi aussi.

Là aussi je le sens sourire, mais mon cœur se serre, ça me semble triste.

À lundi ? Je dis doucement, amoureusement.

.... à lundi.

Il raccroche.
.... J'essaye de ne pas penser au pire. De me dire que c'est vrai, qu'il ne ment pas, je m'en convaincs.



Nan, je pense qu'à ça, et j'ai peur, je tremble, je serre mon oreiller, je le sens, je le vois en fermant les yeux. Je souris en repensant à la dernière fois. Je me dis qu'il me rend fou, que je n'ai jamais été autant amoureux. Alors je reprends confiance, tout va bien.

Et j'avais raison, la semaine suivante était parfaite.
Il était là, aimant, m'embrassant à chaque instant. Jess devait carrément nous séparer pour qu'on puisse tenir une conversation.
Je ne me reconnais plus. Dans le bon sens du terme je crois.

Samedi soir, la fête bat son plein, on est en boite. On danse, collés, on saute, on s'embrasse, comme d'habitude tout plein de monde vient le saluer, et il me présente à chaque fois, et m'embrasse comme un fou.


Salut chou !

Un mec aux cheveux mi-longs vient déposer un baiser aux bords des lèvres de Cédric.
Je serre le poing.

Oh bébé, pourquoi tu m'as pas rappelé, c'était parfait !

Cédric sourit nerveusement, et passe un bras autour de ma taille.

Charlie hrm, j'te présente mon mec.. Tim.

Ton mec de quoi en fait ? Je le pousse en arrière. Tu te fous de ma gueule, c'est qui lui ?

Charlie me regarde, et entrouvre la bouche avant de reposer ses yeux sur Cédric.

Ced, nan vraiment tu connais les termes du contrat. C'est mort pour les gens en couple tu le sais !

Le jeune homme semble complètement désemparé, il ancre ses yeux dans les miens.

Désolé vraiment je savais pas, je déteste être mêlé à ces histoires.
Il commence à tourner les talons, puis il dit :

C'était samedi dernier.

Et il s'en va comme il est venu.
Je serre les dents, et regarde Cédric, tremblant
Il ne dit rien et me regarde aussi.

... Il allait ouvrir la bouche.

Tu la fermes putain.

Il s'étonne et veut poser sa main sur ma taille. Le coup par tout seul. Mon poing atterrit sur sa joue et il trébuche sur quelques personnes derrière lui. J'explose, j'suis prêt à continuer mais le vigile-immense- arrive et nous prend par le col avant de nous balancer en dehors dans la boîte.

Maya, Jess et les autres arrivent en trottinant alors que je le tiens par le t-shirt et que je le pousse contre le mur, je lève le poing, je le baisse, je ne fais que ça, en plus de crier, et il ne dit toujours rien.

Mais putain mais tu crois quoi toi ! Tu crois que je suis là pour rire en fait, que je me fous de ta gueule aussi! C'est pas sérieux pour toi tout ça putain ?!

Jess tente de nous séparer.
Je me mords le poing et recule de quelques pas. 

T'es le pire Ced, putain mais pourquoi t'avais besoin de faire ça, pourquoi tu l'as fait !?

Je place mes mains sur ma tête.

Tu comprends pas quand je te dis que je t' aime bordel ? Je rigole pas moi.. je t'aime putain !

Je donne un coup de pieds dans une poubelle avant de me ré-approcher de lui.

J'y crois pas, je peux pas y croire ! Comment t'as pu ? Mais merde j'suis là moi, tu crois que j'ai choisi, que je fais semblant ? Tu me rends dingue putain, dingue ! Et toi, mais toi tu vas baiser une putain de p***?!

Andréa me recule en me prenant par les épaules.
Il s'essuie la joue et me transperce de ses yeux. Il ne parle pas, il ne dit rien, je crois que je vais péter un câble, que je vais exploser à nouveau.

Va bien niquer ta race putain, je dis ça en me barrant, à bout.
Les autres m'appellent, mais j'en ai plus rien à foutre. Je cris un « connard ! » en marchant, fou de rage.
Tout allait si bien, mais là je tombe du ciel.
C'est impossible, c'est juste pas possible.
Sur le chemin jusqu'à chez moi je serre les poings, j'en peux plus, je craque, je m'arrête dans une ruelle, je tourne en rond, je marche énergiquement et je donne un grand coup de poing dans un mur. Puis je m'accroupis et tient ma tête entre mes mains.
Je sanglote et me mords la lèvre à sang.

Putain... Je murmure. 

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