Chapitre 19

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Mais il se fout de notre gueule le petit con ! Nan mais c'est quoi ça ?! Bordel ! 


J'ouvre les yeux difficilement, réveillé par les cris de mon père.
Je comprends pas trop ce qu'il dit, il s'énerve pas souvent.
Je me lève en manquant de trébucher, et j'ouvre la porte donnant au salon.

Ils me regardent tous. Ma mère est en train de sangloter, ma sœur a le visage fermé, mon père est rouge de colère, et il y a même mon oncle, attablé, silencieux.

Ah te voilà toi ! Cris mon père.

Je les regarde tous en haussant un sourcil.

Qu'est-ce-qu'il y a ? Je demande.

Je vois mon oncle rigoler nerveusement.

Qu'est-ce-qu'il y a ? Mais tu te fous vraiment de notre gueule en fait ?! Continue mon père

Quoi ?

Je comprends pas, je suis encore dans les vapes.

Quoi quoi ? C'est quoi ça hein ?!

Mon père tend sa main vers moi, brandissant le téléphone de ma sœur face à moi.
C'est sur Twitter.
Les larmes me montent aux yeux.
C'est une photo de moi et de Cédric en train de s'embrasser, à la soirée, la première soirée.

Et il y a écrit "Matez le neveu du président de la manif pour tous mdr"
Je relève les yeux vers mon père, ils me tuent, ses yeux sont noirs, presque fermés de rage.

Les miens se remplissent de larmes, ma mâchoire se met à trembler, mes lèvres s'écartent, mais je sais qu'il n'y a rien à dire.
Mes pleures parlent d'elles même.
Mon visage, rougit par le sel de mes larmes, avoue malgré moi.
Mon cœur se serre.
C'est pas possible.
Mon père me fout une énorme claque.
Mon oncle ne dit rien, il baisse la tête.
Ma sœur détourne les yeux, et ma mère s'écrit:

Charles arrête !

Il retient son bras qu'il brandissait pour la seconde fois.

T'as 10mn pour te tirer d'ici.

Mes jambes ne me soutiennent plus. Il me balance ça, avant de me tourner le dos et de prendre ma mère dans ses bras.
Je me retiens de tomber et retourne dans mes chambre.
J'ai l'impression d'être drogué, je comprends pas ce qu'il se passe, mon âme crie silencieusement.
Je prend un énorme sac et je commence à mettre mes affaires les plus importantes à l'intérieur. Mes mouvements sont automatiques, je ne contrôle rien, je vois flou.
Je remonte la fermeture du sac, et enfile un jean. Je balance le sac sur mon épaule.
En passant dans le salon, ma mère pleure, mon père et mon oncle ne me regardent pas.
C'est ma sœur qui m'ouvre la porte de sortie que je franchis avant de me retourner vers elle.

Tim..

Je n'ose pas la regarder dans les yeux.

Ne reviens pas.

Elle referme la porte.
Et j'ai l'impression que mon corps tout entier se brise.
Mes yeux deviennent des fontaines, et je donne un énorme coup de pied dans la porte avant de descendre les escaliers en courant.

Une fois dans la rue, je sens tout les regards sur moi.
J'essuie mes larmes de temps en temps. Je dois être horrible. Et j'aimerais tellement être dans ses bras. Qu'il puisse me soutenir à ce moment là. Mais ce n'est plus d'actualité, il en a plus rien à foutre. J'ai la haine. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé devant chez Andrea, mais j'y suis.
J'espère qu'elle ne m'en voudra pas de lui avoir raccroché au nez.

Elle ouvre la porte et son visage se décompose. La claque de mon père devait avoir rougie ma joue. Le sel a rongé ma peau. Mes lèvres sont rouges et gonflées, mes paupières me grattent. Ma gorge est serrée. Mes cheveux ne ressemblent à rien. Mes yeux sont vides de toutes émotions, lavées par les larmes.

Tim !
Je baisse la tête. 

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