Chapitre 52

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Il est 19h, la nuit commence déjà à tomber. Je rentre doucement en fumant ma clope. L'odeur de feu de cheminée règne dans le quartier.

Ma veste en jean, ouverte, ne me tient pas vraiment chaud, et je dois sûrement avoir les joues et le nez rouges, les lèvres gercées, les sourcils froncés.

En passant devant l'immeuble je remarque que la lumière de la chambre est allumée. De la musique sort par la fenêtre mais je n'arrive pas à entendre ce que c'est.

Je monte les escaliers deux par deux. Je ne suis pas pressé. Mais je sens que c'est le moment.

Je remarque que Frank et James ne sont pas là, et que ça pu la clope.

Quand j'arrive dans la chambre, je retire mes écouteurs.
Cédric était debout entrain de régler le volume de la musique. Il baisse en me voyant, et je lui fait un signe de la main pour qu'il remonte le son.


En retirant ma veste je lui jette un regard, il est torse nu.
Mais ce n'est pas ça qui attire mon attention, il a récupéré ses cheveux bleus.

Je m'assieds au bord du lit.

Même si il fait l'air de rien, je sens bien qu'il est tendu. Il vient de finir sa clope et pourtant il s'en rallume une.

J'ai l'impression d'épier le moindre de ses faits et gestes, comme un animal, tout en me concentrant sur la couleur de ses cheveux.

La chanson qui est en train de passer est Desmurs d'Eddy de Pretto.

Je lâche un soupir incontrôlé face à cette musique que j'ai bien trop écouté en pensant à lui.
Il jette un regard vers moi avant de s'approcher de la fenêtre, et de regarder dehors. Son pied tapote sur le sol et il cendre systématiquement toute les deux secondes.

Je me laisse tomber en arrière contre le matelas.

Une minute passe.
Il baisse le volume.

Tim ?

Je me redresse sur les coudes et tourne la tête vers lui en l'invitant à continuer.

Hier je, je voulais pas que tu penses que c'était pour... pour kiffer et puis me barrer, ce...

C'est pourtant ce à quoi tu m'as habitué.

Il ne dit rien.

.. Tu te souviens de la discussion à l'hôpital ? Ou de celle dans les toilettes ? C'est pour éviter ce genre de chose que je suis parti.

Les reproches sortent toutes seules.

Là c'est pas le but.

J'hausse un sourcil.


Il a l'air de ne pas du tout savoir par où commencer. Un peu perdu, sûr de lui mais perdu.

C'est dur à dire ? Je demande.

C'est compliqué à expliquer. Il rigole nerveusement.

Je m'assieds face à lui, de son côté du lit, tout près de la fenêtre où il est adossé.
Je le regarde dans les yeux, je l'observe, et il prend sa respiration avant d'ancrer son regard dans le mien.

... Je... J'ai menti, sur toute la ligne.

On dirait qu'il attend que je le relance.

Écoute je... Je suis conscient de ce que j'ai fait. Mais j'ai pas envie que mon histoire passe comme une excuse. Le problème c'est que j'ai pas su gérer. J'ai pas su avoir confiance et j'ai été égoïste. Je t'ai menti, à chaque fois. Quand j'ai dit que je m'étais lassé, quand j'ai dit que t'étais pas prêt. Je me laisserais jamais. Depuis la première fois que je t'ai vu, j'ai besoin de rien d'autre que toi.

Je ne dis rien, je me contente d'être attentif, alors il me regarde une seconde avant de continuer et de baisser les yeux.

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