Chapitre 47

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Lundi.
Ça fait plusieurs dizaines de minutes que je suis réveillé, et je suis là dans ses bras, à le regarder.
Nos visages sont excessivement proches, nos lèvres se touchent presque.
J'essaye de comprendre ce qui se passe, ce que je veux, ce qu'il pense.
Je crois que Maya à sous-entendu qu'il avait des choses à me dire.
Elle me tue du regard à chaque fois que je parles de mecs.
Et je suis pas con.

C'est pas fini, je le sais, et tout le monde le sait.
Mais lui et moi on continue comme des cons, à faire comme si de rien était, comme si rien ne s'était passé. On parle pas, on joue.
Je crois que depuis que Maya s'est réveillée, quelque-chose s'est calmé.
Depuis qu'elle ma tout dit, je vais mieux, je vais bien même.
Je n'ai plus eu envie de pleurer.
Et puis pendant les vacances, j'ai pu reposer mon esprit, le laisser mijoter avec les notes de Jimmy.
Et voilà, c'est la rentrée.
Il est brun, il est beau, il ne tente que des approches.
Mon cœur se réveille, mais je n'oublie pas. Et j'attends.
Il doit me parler, il doit avouer, il doit tout dire, puis on verra.
Pendant longtemps j'ai cru m'accrocher à une cause perdue, et maintenant que le but est proche, que je l'aime encore, qu'il me sourit à nouveau, c'est comme si le feu s'éteint éteint, qu'il ne restait qu'un reste de nous, assis au coin des braises, reniflant l'odeur des cendres.
Mais ce n'est pas triste, c'est comme un long repos, où l'on se serre, où l'on a du mal à réaliser, où l'on ne sait plus très bien ce qui se passe.
Une larme tente de glisser de mon œil, une larme de je ne sais quoi, mais je le sens s'éveiller, alors je viens me blottir contre lui, enfouir ma tête dans son cou.
Il s'étire, repose sa main sur ma hanche, embrasse mon front, et m'observe.


T'es réveillé ?


Hmmmm, je râle.

Il sourit.
Je veux cette proximité, je ne veux que ça, je veux qu'il m'embrasse le matin, sans bruit. Mais je peux pas, parce que j'attends, et tant qu'il aura rien dit, je peux pas laisser ce « nous » acquis.

Je sors la tête de son cou, entrouvre les yeux comme si la lumière me brusquait et puis je me lève afin d'aller me doucher.

L'eau chaude embrase ma peau. Heureusement que je me suis levé, mon coté mélo dramatique commencer à trop prendre le dessus.
Je me demande si il y pense lui aussi.


Quand je sors de la douche il a préparé du café et des tartines, je m'attable et souris.


Il te va bien le tablier de Frank.

Il sourit en coin puis s'assied à son tour et boit une gorgée d'eau.


Ils sont super cools.


Carrément.

Je croque dans ma tartine.


C'est trop drôle que ce soit nous qui tombions sur eux.

Il s'étire.


Drôle c'est pas le mot, je dirais ironique, c'est l'ironie du sort même, je rétorque.

Je crois que j'ai envie de lancer des pics.


Comment ça ? Il demande.


Bah, l'EX couple gay de la classe qui se retrouve chez 2 hommes mariés depuis 4 ans. C'est plutôt le comble non ?

Aha, il est déstabilisé, ça se voit. Il ne va même pas relever cette remarque, je le sais.


Moi je dirais que ce qui est ironique c'est ta petite scène d'hier soir.

J'hausse les sourcils.


Quelle scène ?


« I don't wanna sleep with my ex boyfriend » (/Je veux pas dormir avec mon ex./)

Touché.


Je vois pas de quoi tu parles.

Je croque à nouveau dans ma tartine, l'air de rien, il lève les yeux aux ciels.


Elle était cool cette nuit nan ?


Mouais.



Il hausse les sourcils à son tour, puis va s'habiller.

On devait retrouver les autres à 8h30, quand on arrive on se sépare, et c'est parti pour des visites barbantes.

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