Chapitre 59

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Cela fait plus d'une heure qu'on est arrivé à République pour contrer la « Manif Pour Tous ». Le soleil tape fort, et j'ai chaud, je sue à grosses gouttes. Mes jambes qui dansent depuis bien 30 minutes flancherons dans peu de temps.


Je regarde Ced, fier d'être avec lui sur le toit de cette foutue voiture, de crier que j'ai le droit de l'aimer et qu'on est beau.

Je maudis mon oncle en le voyant de loin monter sur la scène.
Mes parents, je les pardonne, mais lui.... il me dégoûte.


« Je vous pris d'accueillir ma compagne, la nouvelle présidente adjointe du collectif ! Miriam Goff ! »


Cédric s'arrête subitement de danser.


Quoi ?!

Il saute du toit de la voiture puis trottine jusqu'à la foule.

J'essaye tant bien que mal de le rattraper mais c'est trop tard.
Il prend une bouteille qu'il trouve au sol et la balance sur la scène.

Mon oncle et la présidente adjointe s'écarte devant les éclats de la bouteille, puis observent la foule.


CONNASSE ! Crie Cédric en levant ses majeurs.

J'ai enfin réussi à l'attraper et le tire par sa veste.


Cédric putain qu'est-ce tu fous?!


Mais c'est ma mère Tim ! C'est ma daronne PUTAIN !

Il crie et porte ses mains à ses cheveux qu'il agrippent.


J'y crois pas, j'y crois pas... 


Je jette un coup d'œil à sa mère, qui reste bouche bée sur la scène, puis à la foule qui nous regarde.


Je pose mes mains sur ses joues et le force à me regarder.


Respire un grand coup, calme toi.


Je glisse ma main dans la sienne.

Son acte a déclenché une euphorie du côté des gens qui militent avec nous, ils sont tous en train de balancer des trucs.
J'aperçois quelques voitures de polices arriver, et une poignée d'officiers courir vers nous.

Il me fixe de ses yeux vitreux, la mâchoire serrée.


Cours.

Je le tire par la main et on se met à courir vite, aussi vite qu'on ait  jamais couru, on se faufile entre les voiture.
Je comprends que les policiers veulent l'arrêter, mais le problème c'est que y'a des casse-couilles de la manif qui se sont mis à nous poursuivre aussi, et eux ils ont pas l'intention d'être sympa.


On a failli se rétamer ou se faire renverser une dizaine de fois quand on arrive enfin dans le renfoncement d'une petite ruelle.

J'observe du coin de l'œil les entrées de l'allée, pendant qu'il se déchaîne sur une poubelle en criant.


Chht ! Je lui dis avant de le saisir par les poignets et d'ancrer mes yeux dans les siens

Ced,calme toi, au moins le temps qu'on soit sûrs qu'ils nous aient pas suivi.

Il se défait de mon emprise violemment avant de redonner un coup de pied dans la poubelle, et de s'accroupir, plaçant son visage entre ses mains.

Il se défait de mon emprise violemment avant de redonner un coup de pied dans la poubelle, et de s'accroupir, plaçant son visage entre ses mains

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Je lui rabats sa capuche sur la tête puis m'éloigne un peu, le temps qu'il redescende, et que j'appelle Maya, pour vérifier que tout va bien.

Je le rejoins au bout de quelques minutes, il n'a pas bougé. J'entends sa respiration fébrile, et je le vois hoqueter de pleurs.

Je m' accroupis face à lui et vient caresser sa joue.


Bébé...

Il tente de réguler sa respiration, puis rabat ses cheveux en arrière. Il a les yeux grand ouverts, fixant le sol.


Je la hais, je me hais, je les hais tous.

Il parle durement, les dents serrées avant de se remettre à sangloter.

Je laisse s'écouler quelques dizaines de secondes, avant de me mettre à genoux et de le prendre contre moi. Il me serre et pleure dans mon cou en balbutiant qu'il la déteste et qu'il va devenir fou.

Je passe ma main sous sa capuche et caresse le haut de sa tête doucement.
Je le sens se calmer un peu contre moi, même si il continue de s'accrocher à mon t-shirt aussi fort qu'il peut.


Je t'aime... Je murmure.

Il respire mon odeur et dépose un baiser dans mon cou.

J'ai aucune idée de ce qui va se passer maintenant, de ce qu'il va décider de faire, si mon oncle va porter plainte, si sa mère va venir à l'appart, si il va tenir le coup.
Mais j'ai confiance, je sais qu'on traversera ça ensemble.
Je le lâcherais pas, et je suis convaincu que lui non plus.

Il souffle doucement.


Je t'aime.. Il dit tout bas, calmé.

...Je continue de caresser ses cheveux un instant, de respirer lentement. Je l'embrasse sur le haut de la tête.

Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me traverse la tête.


Je t'ai jamais demandé pourquoi t'avais les cheveux bleus.

Je le sens sourire, il ricane, la voix un peu cassée par ses pleures, sûrement étonné par mon changement de sujet soudain.


T'es con...je pensais que Jess t'avait dit... Il murmure doucement.


...J'ai cette couleur depuis qu'Andréa m'a montré une photo de toi en Seconde, parce que t'a les yeux bleus.

J'ai	cette couleur depuis qu'Andréa m'a montré une photo de toi en	Seconde, parce que t'a les yeux bleus

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