Chapitre 33

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J'ai sûrement une sale gueule en arrivant chez Charlie. On fini une bouteille de vodka en regardant des films toute la soirée. Je m'efforce de ne pas flancher, de ne pas crier, de ne rien casser.

J'ai envie de rester au lit toute ma vie, si je pouvais échanger ma place contre celle de Maya je le ferais sans hésiter.

Encore une fois, j'ai séché, une bonne semaine, avant de revenir au lycée. Me mettant dans le pire des état. Je sais que ça me fera pas oublier, je sais que ça m'apportera aucune attention. Je sais juste que sur le moment, je passe pas la nuit à pleurer comme un pauvre type.

On s'ignore de nouveau, mais on passe plus de temps ensemble, avec les filles. Je retourne boire des verres avec eux le mercredi, on fait quelques soirées de temps en temps.
Deux mois passent ainsi.

En ce moment je crois qu'il a un copain. Et ça me rend ouf.
Parce que ce pauv' mec se fera larguer dans deux semaines.



Un soir, on est de sortie lui et moi pour aller acheter un pack de bière à l'épicerie du coin.
Il est 23h, et Aude à déjà fini tout l'alcool.
On marche dans la rue sans rien dire. Je regarde mes pieds.


À un croisement, on rentre presque dans un couple de personnes, ils s'arrêtent, j'allais m'excuser , quand je sens la main de Cédric s'emmêler à la mienne.

Je relève la tête et manque de tomber en arrière, devant moi, ma mère et mon père.

Oh Tim, commence ma mère en me regardant de haut en bas, Mais qu'est ce que tu es devenu ?

Je suis pris de court, mon cœur bat à 100 à l'heure, comme si je paniquais, non en fait je panique. Je sais pas quoi dire, et mes doigts serrent ceux de Cédric sous le regard dangereux de mon père.

Ced fait un pas en avant, histoire de bien les regarder en face.

Quand on fout son gosse à la rue, on se sent un minimum responsable.

Leur lâche t-il avant de me tirer et de se remettre à marcher.

Ils sont restés bouches bées, et je le suis aussi.
Cédric ne m'as toujours pas lâcher la main, et tant mieux, parce que j'ai l'impression de m'effondrer.

Merci.

Il se retire soudainement, comme si il s'était ressaisi.

Y'a pas de quoi, il lâche un petit rire.

Nan, vraiment.

Il sourit.

Est-ce-que ce serait pas la troisième fois que je te sauve la vie ?

Putain mais tu sais compter ?

Il rigole.

Un long silence retombe entre nous, on achète le pack de bière, et on fait le chemin arrière.




On est dans le couloir de l'hôpital, pour aller raconter notre dernière soirée. Cédric devance la marche.

On a tous hâte de raconter à Maya la cuite d'Aude, et les soucis capillaires de Jess.

Mais Cédric se stoppe brutalement devant la porte de la chambre.

Qu'est-ce-qu'il y a ? Lance Andréa.

On reviendra plus tard. Lâche Cédric d'un ton sec avant de rebrousser chemin.

Pourquoi ? Demande Jess.

Y'a ses parents.

Et alors ? demande Aude .

Alors qui connaît Maya mieux que personne ici ? Voilà, merci, donc on m'écoute, on la laisse avec ses parents, et on se casse.

Les filles se regardent, puis le suivent en direction de la sortie.

Moi je reste devant la porte, et observe les parents de Maya à travers le hublot.

Tim ? T'as rien entendu ? Me lance Cédric.

Je tourne la tête vers lui.

Si, mais j'en ai rien à foutre.

Il me regarde un instant, puis hausse les épaules et rejoint les filles.

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