Chapitre 51

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Je sais plus où je suis, j'ai plus pied, mes jambes sont engourdies, mes bras s'enroulent autour de son cou et mes lèvres répondent au baiser.
Nos bassins se repoussent un instant, et je frissonne.
Il lèche ma lèvre inférieure et je remonte à la surface.

Je le repousse subitement, on se regarde dans les yeux une fraction de seconde, et je balbutie:

Dé, désolé je peux pas.

Je me lève et part en un rien de temps, en deux minutes je suis en bas de l'immeuble et en train d'appeler Andréa.

Allo ?

A, allo je peux... Je peux venir chez vous ?

... Qu'est-ce-qu'il y a ?

Rien rien je... J'ai besoin de... d'être loin de lui un moment.

Je l'entends répéter à Maya ce que je viens de dire, et je crois qu'elle va demander à leur famille.

Oui c'est bon c'est OK, j't'envoie l'adresse.

Quand elle raccroche je serre les dents.
Qu'est ce que je fais, qu'est-ce-que je fous putain ?
.... Je passe ma main sur mon crâne et marche à l'aveugle.
Pourquoi je suis tellement con, comment j'ai pu céder putain...

Je me masse le crâne et regarde le message d'Andréa.
Je comprends pas pourquoi je panique autant.
Ça se trouve on aurait parlé après, mais je je sais pas j'voulais juste pas que ça se passe comme ça.
Puis je commence à devenir fou à force de dormir avec lui, et puis pourquoi maintenant alors qu'on était entrain de faire sa coloration, putain mais qu'on est con.

Je me tape la tête.

J'ai l'impression que c'est comme la première fois, qu'il se passe un truc que je comprends pas, que ça arrive trop subitement, pas comme je voudrais, que j'ai aucun contrôle, que je flippe totale.

Arrivé chez la famille d'accueil des filles, je leur dit simplement que j'ai besoin de passer une nuit sans lui.

Je passe la nuit dans les bras d'Andréa, à réfléchir, à me calmer.

En fait même si j'essaye de jouer au plus fort, de lui lancer des pics, de démarrer la discussion, je suis comme submergé dès qu'on est un peu trop proches. J'attends juste depuis des mois qu'on s'explique, j'attends de l' entendre me dire ce que Maya m'a dit, j'ai envie de l'embrasser depuis des jours mais je me retiens à cause de ces foutus explications, et là on s'embrasse sans se poser de questions, alors que ça fait 4 mois qu'on s'est pas embrassé. Je suis un peu perdu, un peu déboussolé.




Le mercredi, c'est notre journée libre. On a prévu de tous se retrouver à 14h, de faire les boutiques, de boire, de faire un peu n'importe quoi.
Mais Cédric est pas là. Et tant mieux, ça me permet de me détendre un peu, de relâcher les battements de mon cœur.

Je réalise que depuis qu'on est arrivé j'ai même pas envoyé un message à Charlie.

Enfait j'ai l'impression que depuis le début du voyage j'ai totalementoublié tout le reste, je me concentre sur le fait que dès queCédric aura lâché le morceau, je pourrais l'embrasser.
Maisj'en oublie presque l'importance de ses mots.
Être avec lui 24hsur 24h, depuis à peine deux jours, ça me rend malade.


On passe la journée à rire avec les autres. Puis je vois les minutes passer, je me demande ce qu'il est en train de faire. Je me demande si il comprend mieux que moi pourquoi je suis parti hier.
J'ai l'impression que toute cette historie est une blague qui va bientôt prendre fin.

J'écoute Words de Low en marchant avec les filles.

J'vais vers Maya et lui demande si elle a reçu un message de Cédric.

Il a juste dit qu'il se sentait pas de sortir, et puis qu'il devait s'occuper de ses cheveux.

Ça me fait du bien d'être un peu loin de lui. Comme si c'était le calme avant la tempête.
Comme si je prenais une grande inspiration avant de replonger.

Je sens que Maya meurt d'envie de me poser des questions, sur comment ça avance, sur ce qui se passe entre nous.
Mais je crois que je suis toujours pas capable de répondre.

BleuWhere stories live. Discover now