Chapitre 20

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Je suis recroquevillé dans un coin de sa chambre quand je vois Jess et Aude rentrer.
Elles sont affolées. Maya n'est même pas là.
Je comprends plus rien.

Putain mais je veux juste qu'il soit là, juste être dans ses bras merde...

Je pleure à chaudes larmes. Les filles me câlinent et tentent de me rassurer comme elles peuvent. Elles m'ont fait un bandage sur ma main abîmée depuis la veille.
Le soir je m'endors dans les bras chaleureux d'Andréa.


Lundi.
Je fais mon possible pour ne pas le regarder. Lui semble ne faire aucun effort pour y arriver. Il passe la plupart de son temps avec Maya, et les filles l'ignorent un peu.

Je passe mon temps à retenir mes larmes, ou à les essuyer.

Le mercredi on va tous boire un verre comme d'habitude. Bien que je n'en avais aucune envie, parce qu'il serait là. Andréa m'a obligé.
On vient de recevoir nos cocktails, on trinque, je bois une gorgée avant de reposer mon verre sur la table en reniflant.
Je sens son regard se poser sur moi.
Je fixe le vide, feignant l'ignorance en soufflant.

Faudrait que tu penses à changer de cocktail.

J'ai bien entendu ? Pff.. Je le regarde pendant deux secondes avant de lui lancer le liquide bleuté que contient mon verre. Les filles poussent un cri de surprise. Mais lui réagit à peine et ça semble devenir une habitude.
Il se contente de me regarder, neutre, tandis que je me lève et ramasse mes affaires avant de me casser. Andréa me rattrape, j'habite chez elle depuis dimanche.

Le jeudi j'suis pas venu.
Vendredi, je l'ignorais, mais il a fallu qu'en cours de français on soit mis côte à côte.
Ça fait plus d'une demi heure que le cours a commencé.
Je fais comme je peux pour retenir mes larmes qui ne cessent de couler.
..... Je le sens m'observer.

Bon, t'a répondu quoi à la question 1? Demande t-il l'air de rien.

Je pousse un cri de pleure avant de placer ma main sur ma bouche, mes larmes redoublent de fréquence. Andréa et Maya se tournent vers nous. Tandis qu'Andréa caresse ma main libre, Maya engueule Cédric.

Putain mais tu peux pas le laisser tranquille deux secondes ?! Déjà que tu le mets en PLS en rajoute pas ! S'exclame t-elle

Mais,  commence t-il.

Mais ferme la juste Cédric, ferme la. Rétorque Andréa.

Il tourne le regard vers moi et je n'en peux plus.
Je me lève, prend mon sac et sort du cour.

L'eau qui s'écoule de ma main est rougie par le sang.
J'étais en train de refaire mon bandage quand la porte des chiottes s'est ouverte sur lui. On se regarde quelques secondes à travers le miroir. Je baisse les yeux et commence à récupérer mon sac pour sortir, mais il me retient par le poignet et m'emmène dans une cabine. Il referme la porte et je garde la tête baissée.

Tim.
Je tremble.

Arrête, parle pas..

Je retiens un sanglot en relevant le regard vers lui.
Il semble surpris de la façon dont je l'observe.
Il pose sa main sur ma joue toujours mouillée, et fait revenir son pouce doucement contre ma peau.

....
Je profite de cette infime chaleur réconfortante et penche un peu ma tête contre sa main.
Mon regard s'adoucit et j'avance le visage vers lui.
Il pose ses lèvres sur les miennes, et je réponds doucement, gobant sa lèvre inférieure.

Je viens poser mon bassin contre le sien, et il intensifie le baiser.
On part vite dans notre bulle.
Mon jean menace de craquer, écarté entre mes cuisses, alors qu'il me tient par la taille, appuyé contre le mur.
Il rentre et sort de moi à une fréquence régulière et je gémis dans son cou, serrant son t-shirt comme si je m'accrochais très fort à quelque chose, retenu au dessus du vide.



Mes pieds touchent le sol, et je referme ma braguette tout en l'embrassant, il fait un pas en arrière, et laisse sa tête venir taper contre le mur dos à lui. Je le regarde, il fixe le plafond.

... Je t'aime, je murmure.

C'est fini Tim.

Je me prends un couteau en plein cœur.

Je comprends pas.

Y'a rien à comprendre.

Il vient ancrer ses yeux dans les miens.
Les larmes remontent.

Arrête, commence t-il, venant placer sa main sur ma joue.
Je le retiens en serrant son poignet.

Je croyais que c'était moi et ton cœur. Je dis doucement.

.... T'es pas prêt Tim.

Quoi ?

Il me regarde une fraction de seconde sans rien dire.

Il soupire.

Pourquoi t'essayes pas d'arranger les choses avec tes parents ?


J'entrouvre les lèvres .

Parce que c'est impossible, tu l'as pas fait toi, voilà.

Je crois qu'il serre les dents.

Parfois c'est impossible, là ça l'est pas.

Je secoue la tête.

Je comprends pas où mène cette discussion.

Il soupire à nouveau.

Écoute, c'est juste que ça me convient pas ok, ça s'arrête là, c'était cool, et court, mais les meilleures choses ont une fin hein ?

Il sourit à nouveau et sort des chiottes, me laissant là comme un con, sur un proverbe de merde qui ne veut absolument rien dire.

Je sors à mon tour, quelques minutes après, déboussolé.

Et là c'est le comble, je le vois devant le lycée, jouer le flirt avec le mec roux, qui était venu sonner chez lui à 8h du mat il y a des mois de cela.

Je sors du lycée, et vient à leur hauteur.

Tu me sors que je suis pas prêt, ok peut-être que j'assume pas assez pour toi d'être un putain d'enculé, mais....

Je le regarde un instant avec dégoût, avec d'observer de haut en bas l'autre roux qui ne comprends pas.

Mais toi t'es juste un putain de queutard, qu'en à rien à foutre, et qui est juste pas capable de s'engager. Et t'sais quoi, le pire dans tout ça, c'est que j'ai été con, j'aurais dû le comprendre dès le départ, quand tu m'as sorti que ce mec là.

Je le pointe du doigt en parlant.

Il te kiffait et t'en avais rien à foutre, ton putain de plan cul. Tu cherches que ça, tu veux que ça, t'es dégueulasse.

Moi je décide de partir là dessus.
Je crois que le mec vient de lui foutre une claque.

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