Chapitre 57

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Gare de Lyon.
Les mains tremblantes, tenant une énième clope, on se sépare les uns des autres.
Et je n'ai qu'une envie : retrouver son petit matelas sur le sol, sa mini salle de bain, ses draps, son odeur, son corps.

À peine arrivés, je retire mes baskets et mon jean, et me laisse tomber sur son lit, la tête dans l'oreiller, soupirant.

Hmmmmmm.

Je le sens sourire en ouvrant sa valise.

T'es fatigué ?

Ouiiiiiiiiiiiii.

Mais t'as dormis toute la journée.

Il range ses affaires dans un tout petit meuble que j'avais jusqu'à présent pas remarqué.

Oui mais j'suis toujours fatigué.... C'est nouveau ça ?

Ouais, mais bon, je crois que je vais devoir en acheter un deuxième.

Il lève la tête vers moi, ma valise entre les mains.

Tout tes sweats ne vont pas rentrer.

Je souris comme un con, puis rampe du matelas jusqu'à lui.




On se serre, à moitié allongés dans son lit.
La série laisse place à une ribambelle de pub.

Je ferme les yeux et laisse tomber ma tête sur lui.

.. Tu m'as manqué.

Il sourit doucement et viens embrasser mon cou, ma joue, puis mes lèvres.

Toi aussi. Il prononce dans un murmure avant que la série ne recommence.

C'est tellement reposant, tellement calme, j'ai presque l'impression de m'ennuyer.

C'est si dure à expliquer. Cette sensation d'apaisement lorsqu'on est avec la personne qu'on aime.
Cette stabilité fragile qu'on pense inébranlable.

Je crois que peu importe ce qui se passera à l'avenir, je n'ai plus peur.
J' aime tout ce qu'il se passe.
J'aime qu'il fasse partie de mon histoire.
J'aime le fait qu'il puisse me manquer.
J'aime l'aimer.


Il doit être 3h du matin, j'entrouvre les yeux, une légère odeur de clope me picote les narines.

Il est près de moi, et m'observe.

Je souris et me ré-approche de lui.

À Quoi tu penses ?

Il me regarde.

À toi.

J'embrasse la peau de son cou.

Je pense tout le temps à toi, il dit.

Je viens frotter mon nez au sien, puis embrasser son front en souriant.

Après quelques minutes de tendres bisous, je me rallonge sur le ventre, et enfouis mes bras sous l'oreiller, ou je sens quelque chose de froid.
J'en sors la chaîne en or du colis qu'il avait reçu il y a plusieurs semaines. Il la regarde un instant, puis jette son regard plus loin en tirant sur sa clope.

Je joue avec la chaîne entre mes doigts, posé sur mes coudes, puis tourne la tête vers lui.

...Tu veux en parler ?

Il respire doucement puis ancre ses yeux dans les miens.

Tu veux savoir ?

J'attends un instant avant de répondre.

BleuWhere stories live. Discover now