Dounia

26

Mon corps était par dessus le sien, tous deux nu, il me caressait le long de ma colonne vertébrale avec ses deux doigts. Je me sentais tellement bien avec lui, si je pouvais, je ferais durer ce moment une éternité. Mais justement, c'était trop beau pour être vrais.

— Je vais devoir y aller.

— Mais il est 20h passé.

— Ouais mais en ce moment on est sur une affaire trop importante, on y travaille toute la journée et toute la nuit. Mes collègues ne sont même pas encore rentrés depuis ce matin.

— Ça peut pas attendre demain ?

— Si je pouvais, je resterai ici avec toi toutes mes soirées. Mais là en ce moment je ne peux pas me le permettre. 

— Trop nul dis-je en le regardant se détacher de moi

Anas se lève et enfile ses vêtements en quelques secondes, je le regarde en me blottissant dans la couverture.

— Je vais rentrer tard ce soir, ne m'attends pas dit-il en déposant un bisou sur mon front.

— Ok, fais attention à toi.

Un dernier bisou sur la bouche et Monsieur s'en va. Je me retrouve toute seule chez lui, comme tous les jours depuis une semaine. En ce moment il travaille pas mal, mais bon, il n'a pas le choix, et en plus ça lui fait plaisir.

Demain je dois aller travailler alors je vais regarder un petit film avant de m'endormir. Je prends d'abord une douche, je fais ma toilette et m'allonge devant la télévision.

D'un coup, je reçois un appel d'Aria:

— Allô ?

— Ouais Dounia, désolée de te déranger aussi tard, mais il faut que je parle à quelqu'un.

— Oui pas de soucis dis-moi

— Je peux passer chez toi ?

— Je suis chez Anas là, mais tu peux passer.

— Non, je ne veux pas vous déranger

— Si, viens il n'est pas là. Ou on reste dehors si tu veux.

— Ok, j'arrive. Envoie-moi l'adresse.

Aria m'a vraiment inquiétée, j'espère que ce n'est pas trop grave. Je prends une petite veste et sort en pyjama en bas de l'immeuble pour attendre Aria. En une dizaine de minutes, sa voiture était devant moi.

J'y entre à l'intérieur, et y découvre une Aria en larme, avec des yeux rouges.

— Aria qu'est-ce que tu as ?

— Pas ici dit-elle en essuyant des larmes.

Elle conduit jusqu'au centre ville, là-bas on s'arrête et Aria descend de la voiture. Elle marchait sans rien dire, et moi je la suivais aveuglément. On entre dans un café-bar, il n'y avait pratiquement personne.

Aria s'installe sur une chaise et m'invite à faire de même.

— Dis-moi.

— Mon mec, il m'a quitté dit-elle après avoir commandé une boisson alcoolisée

— Ah... je suis désolée pour toi

Je pensais que ce serait beaucoup plus grave que ça, franchement je ne comprends pas comment on peut-être dans un état aussi déplorable pour un garçon.
J'ai limite envie de rentrer chez moi là.