Dounia

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Deux mois plus tard.

J'ai repris un appartement seule pas loin de la ville cette fois, et personne n'a bronché simplement parce qu'ils savent tous que j'ai raison. Naïma habite désormais avec son mari, et je ne peux pas vivre éternellement chez mes oncles et tantes, même si Djibril a plus qu'insister pour que je restes, au bout d'un mois, dès que j'ai repris le travail, il a cèdé et j'ai déménagé. La condition était bien évidement que je ne parte pas loin, ce que j'ai bien évidement accepté.

Finalement j'ai repris le même travail qu'avant. L'oncle d'Anas, patron de la boîte où je travaille, en apprenant l'histoire à compati et a finalement pardonné mes semaines d'absences. J'ai donc droit à des discussions malaisantes avec Aria.

Depuis le décès d'Anas, elle a essayé de me joindre, de prendre contact avec moi mais je l'ai beaucoup mise à l'écart pour passer plus de temps avec ma famille.  Je ne vois pas du tout Aria comme un soutient, plus une amie avec laquelle je peux m'éclater, en tout cas c'est comme ça que je la vois. Toutefois, je sais très bien qu'elle peut et veut être un soutient pour moi, mais je ne veux pas lui parler de mes problèmes, même avec ma famille j'ai du mal.

— Wojtek et moi on se parle par message m'annonce Aria soudainement avec un sourire qui prenait tou son visage

— Sérieux ?

— Ouais. C'est une bonne chose ou pas ?

— T'es célibataire. Et Wojetk est quelqu'un de bien. Alors pourquoi aps ?

— Célibataire depuis trois jours quand même.

— C'est lui qui est venu vers toi ?

— Ouais, je suis flattée. C'est un beau-gosse quand même.

— C'est vrais.

Après le travail on est allées déjeuner dans un restaurant pas loin. On parlait de tout et de rien, le soir je suis rentrée chez moi, en voiture.

J'ai hérité des biens d'Anas, c'est-à-dire son appartement, sa voiture, et une grosse somme d'argent. Au départ je ne savais pas trop quoi faire de tout ça, j'ai finit par abandonner notre appartement, j'ai vendu sa voiture aussi, et le reste je le met de côté.
Jamais je n'aurais pu utiliser sa voiture, ou son appartement, ça aurait été trop glauque, surtout pour l'appartement, j'y ait que de mauvais souvenirs maintenant.

— Ça te dis de partir en vacances ?

— Où ça ?

— Dans un coin pas loin de Paris pour une semaine. Y'a une grande soirée là-bas organisé par des potes et je veux trop y aller.

— Bah écoute pourquoi pas.

— Génial. Comme ça tu rencontrera de nouvelles personnes, et peut-être même l'amour de ta vie. Enfin, je ne sais pas si t'es prête.

— Anas c'est du passé si tu veux tout savoir.

— Tant mieux.

— Mais c'est pas pour autant que je souhaiterai me mettre en couple avec quelqu'un. Je veux être tranquille pour le moment

— On verra bien.

Je suis rentrée chez moi totalement crevée, devant ma porte attendait Wojtek. Qu'est-ce qu'il fou là ?

— Salut

— Salut. Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je voulais te parler d'un truc.

— Il est tard, je suis très fatiguée et..

— C'est important Dounia.

Je finis par céder et je l'invite à entrer, j'attendais impatiemment de savoir ce qu'il allait me dire.

— Anas avait découvert quelque chose sur toi, il comptais m'en parler ce soir là, avant qu'il ne meurt.

— Et donc ?

— Et donc j'essaie de savoir de quoi il s'agit.

— Wojtek tu ferais mieux de partir.

— J'ai trouvé ce mot dans les affaires d'Anas dit-il en sortant de sa poche un bout de papier.

Il me le tend et je le lis, il était écrit « meurtrière ». J'ai directement su qu'il s'agissait de la même personne qui m'envoyait des menaces, et qui prétendait savoir ce que j'avais fait en Grèce.
Donc ce mot Anas l'a lu ? Il ne m'en a pourtant jamais parlé.
Je me demande quand est-ce qu'il l'a eut, et surtout qu'est-ce qu'il comptait dire à Wojtek. Mais s'il voulait lui en parler, c'est qu'il le savait.

— Tu as l'air de savoir de quoi il s'agit.

— Pas du tout dis-je en le lui tendant. Je ne sais pas ce que ça veut dire, c'est un mot. C'est ridicule, qu'est-ce qu'on peut en déduire ?

— Dounia, j'essaie de comprendre qu'est-ce qui est arrivé à mon meilleur ami, et j'ai l'impression que tu ne nous a pas tout dit.

— C'était il y a un mois, et j'ai absolument tout dit. Tu connais ton « meilleur ami » comme tu dis, tu dois sûrement connaître son ex également. Ce n'était pas lui la victime mais bien moi. Maintenant je te prie de sortir dis-je ne ouvrant la porte.

— Bonne soirée dit-il en sortant.

Je referme la porte à clef. Mais c'est pas possible, il est malade celui-là il va jamais me lâcher. Ça fait déjà un mois et il est toujours dessus. Je sais pas ce qu'il me veut mais ça me fait peur, j'ai surtout peur qu'il découvre ce qu'il s'est pass, avec Anas ou en Grèce. Lui n'aura aucune pitié, je ne veux pas finir en prison.

J'ai pris une douche puis je suis allée me coucher. Durant la nuit j'ai très mal dormi, la visite de Wojtek à ressassé beaucoup de choses. Je repense maintenant à ma séquestration avec Anas, à la personne qui m'harcelait il y a quelques mois (et dont je ne connais toujours pas le nom), aux meurtre d'Anas et du voleur en Grèce.

Parfois je me demande pourquoi ma vie est aussi compliquée. Pourquoi il y a autant de drame, de sang. Mes parents, mon mari...

Mes larmes montent, mais je les ravales aussitôt. Je vais avancer, c'est ce que j'ai toujours fait.

(...)

— T'es comme ta mère. Et bien tu vas finir comme elle.

Je me réveille en sursaut, j'allume la lumière et regarde autour de moi, mais la pièce est vide. Cette phrase, je l'ai déjà entendue.
J'essaie de me souvenir et je revois tout un flashback.

Anas me donnait des coups de pieds partout sur le corps en criant:

— Tu m'as trompé ? T'es comme ta mère hein ? Eh bien tu vas finir comme elle.

J'essaie de me protéger comme je peux, ses coups font toujours aussi mal, Azem entre et le pousse par le balcon

Comment j'ai pu oublier cette phrase. Et surtout qu'est-ce qu'elle veut dire ?
Anas savait quelque chose sur ma mère c'est certain, quelque chose moi et peut-être même ma famille ne savaient pas. 

Il faut que je sache.

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