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Je me réveille doucement avec un mal de ventre, j'ai très mal dormi cette nuit, je n'arrêtais pas de me réveillée à cause de la douleur. Mes vêtements sont pleins de sueur, je gémissais tellement mon corps frissonnait.

Anas était allongé à côté de moi, son réveille sonne alors il se lève. Et lorsqu'il m'a vu sur le lit, il a hurlé:



— Oh mon Dieu Dounia !



Il se précipite vers moi et attrape ma tête qu'il secoue de gauche au droite.

— Dounia tu m'entends ?



J'essaie de parler, mais j'y arrive pas. Ses mains passent sur mon ventre, il me fais des bisous sur le visage.





Respirer devenait difficile, je vois du sang sur ses mains, puis tout le reste du sang qu'il y avait sur les draps, sur mes vêtements. C'est le bébé, je l'ai perdu, je ne sens plus rien.


— Dounia ne ferme pas les yeux, me laisse pas. Je vais appeler une ambulance.




(...)

Je sens qu'on me tient la main, elle était toute engourdie, impossible de la bouger. Mes paupières sont tellement lourdes, qu'ouvrir les yeux demande un effort considérable.

J'imaginais que ma mère me tenait la main, en me disant à quel point je lui avais manqué.
Lorsque je réussis à ouvrir les yeux, c'est Anas que je vois.


— Ne bouge pas, je vais appeler quelqu'un


Anas part en coup de vent, tandis que j'essaie de bouger du lit. Ma gorge était extrêmement sèche, mon corps était totalement endormi.
Un infirmier arrive dans la chambre.


— Madame vous m'entendez ?


Je hoche la tête positivement.

— Essayez de serrer ma main dit-il en prenant la mienne. Je sais que c'est dure mais faite un effort

Je finis par bouger le bout des doigts

— très bien. Est-ce que vous sentez quand je touche le pied ?


Il touchait mes pieds, je sentais alors je hoche la tête positivement à nouveau

— Essayez de bouger les doigts de pieds au moins.


J'essayais de toute mes forces mais c'était impossible, je finis pas pleurer. Et si j'étais devenue handicapée ? Anas me tient la main.


— Ce n'est rien, ça viendra plus tard ne vous en faite pas. On va s'arrêter là pour aujourd'hui. Je vous apporte un verre d'eau.



L'infirmier s'en va. Anas prend ma main et m'embrasse, je n'ai même pas la force de le repousser, je me contente de fermer les yeux pour essayer de penser à autre chose.



— Je suis désolé, on a perdu le bébé. Mais le principal c'est que tu sois là. J'ai trop deconné Dounia, je suis désolé.


L'infirmier arrive avec le verre d'eau et une paille, il me tient le verre et dirige la paille dans ma bouche. J'ai bu quelques gorgées seulement avant qu'il me retire le verre d'eau.


— Je sais que vous devez avoir soif mais il ne faut pas que vous buviez beaucoup pour le moment. Donnez lui un peu d'eau dans une heure dit-il à l'attention d'Anas.

— D'accord.

— Monsieur vous devriez partir, les visites sont terminées et madame a besoin de se reposer.

— Elle a besoin d'avoir son mari à côté d'elle.
Rétorque Anas

— Demain elle en aura besoin. Pour le moment c'est du repos qu'il lui faut


L'infirmier me regardait, je le suppliait du regard de le faire sortir. Anas finit par s'en aller, l'infirmier me souhaite une bonne nuit avant de partir.
Je me retrouvais seule, dans cette chambre, dans l'obscurité.

Je penses à nouveau à ma mère, je sens sa présence avec moi, et ça me rassure.

(...)


Trois jours plus tard j'étais rentrée chez nous, avec Anas. J'étais tellement épuisée autant mentalement que physiquement, je n'avais plus envie de me battre contre lui. De toute manière je n'ai plus personne maintenant, je n'ai plus de famille ni d'amis.

— Tu veux quelque chose ?

— Non, je veux juste aller m'allonger.

— Ok.



Il m'accompagne jusqu'à notre chambre. Les draps étaient changés, tout était comme avant. C'est comme si c'était un mauvais rêve.

Je vais te laisser te reposer un peu, appelle moi si t'as besoin de quoique ce soit dit-il avant de déposer un baiser sur ma joue.


Je m'allonge sur le lit après avoir retiré mon gilet, je n'avais pas sommeil mais je voulais m'endormir. Rester éveiller ici c'est une torture


Là je penses à Azem, je me demande ce qu'il est devenu, s'il essaie toujours de me suivre ou non. De toute manière ça doit faire un mois que je ne suis pas sortie si ce n'est pas plus.
J'aurais dû l'écouter dès le départ, mais j'étais trop dans l'illusion, j'étais amoureuse.

Je vais sûrement finir comme ma mère, et dire que quand j'étais ado je lui en voulais pour être restée avec mon père. Comment j'ai pu lui en vouloir ? Je suis dans la même situation qu'elle.

Ma vie aura été une souffrance, du début à la fin. J'ai vécu des moments de bonheur avec Anas mais ça a vite tourné au cauchemar. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi même.

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DouniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant