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Je me suis réveillée seule dans le lit, Anas a dû partir au travail, et tant mieux parce qu'il m'insuporte. Sa présence est pesante pour moi, c'est un mélange de peur et de colère. Toute la nuit je n'ai pas réussis à dormir, je réfléchissais, je repensais à nous, notre relation depuis le début. Et je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai rien remarqué plus tôt.

Je pars faire ma toilette dans la salle de bain puis je m'assieds sur le lit, à réfléchir quoi faire.

La porte s'ouvre sur Anas qui arrive avec un plateau rempli de nourriture.


— Salut bébé dit-il en le déposant devant moi. Il faut que tu manges, t'as perdu trop de force en ce moment, et c'est pas bon pour le bébé.



J'avais envie de pleurer, c'est comme si ce que j'avais dis la veille était entré par une oreille et sortie par l'autre.


— Anas je t'ai dis que je ne veux pas le garder

— Chérie tu raconte n'importe quoi, quand il naîtra tu changeras d'avis.

— Je n'en veux pas ! j'articule et le regardant dans les yeux


Anas d'un revers de la main balance le plateau à l'autre bout de la pièce, les assiettes et les verres qui étaient dessus se sont brisés. J'ai sursauté, mon coeur battait. Il s'approche un peu plus de moi:


— On va aller à l'hôpital demain, pour voir si tout va bien. J'espère que je n'ai pas fait de conneries dit-il en caressant mon ventre. Bref, je vais aller au travail, je rentrerai plus tôt que d'habitude ne t'en fait pas.



Il s'approche et me fait un bisou sur la joue en tenant mon menton. Ensuite il sort de la maison. Je peux enfin respirer.

Je suis allée désespérément vérifier si la porte était bien fermée, et elle l'était. J'ai fouillé l'appartement de fond en comble à la recherche de mes clefs ou de mon portable mais ils ne sont pas là. Il a dû partir avec.

Je n'avais rien avalé, et j'avais faim alors j'ai cherché à manger dans le frigo. Je sais déjà que je ne toucherai ni à l'eau, ni au jus ou de la nourriture déjà préparée. J'ai finalement fait une salade avant d'aller me recoucher.

Je me force à manger car je n'ai plus de force, le moindre effort fait battre mon coeur à fond et me donne des vertiges. Anas n'a sûrement pas mesurer les conséquences de ses actes. Comment il a pu me droguée aussi longtemps, ça a duré plus de deux semaines.

Pour droguer quelqu'un sans le tuer, il faut connaître les doses. Anas a l'air de très bien les connaître, je me demande s'il n'a pas fait la même chose à son ex. Peut-être bien.

Là ce qui m'inquiète c'est combien de temps il va vouloir me garder ici. Dans quelques semaines je ne pourrais plus avorter légalement, je préfère encore mourir que de laisser cet enfant vivre.

(...)

Anas rentre du travail, comme à son habitude il vient me donner un bisou en me disant bonjour. Il me dégoûte tellement.

— T'as mangé ?


Je le regarde simplement avec haine, je ne peux plus faire semblant que tout va bien comme il le fait.



— Bon ok. Je suppose que non. De toute manière j'ai apporté des pizzas. Donne moi deux minutes je vais les réchauffer.


Anas prend les deux cartons de pizza et part dans la cuisine avec. Quelques minutes plus tard il revient avec les pizzas et de l'eau. C'est sûr qu'il a encore mis de la drogue à l'intérieur.


DouniaTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang