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J'étais allongée seule dans la chambre lorsqu'Anas y entre, il s'assied auprès de moi.


— Ça va ma chérie ?

— Oui.

— Il y a des pizza, je vais les réchauffer et j'arrive dit-il après m'avoir embrassé


Il se lève et sort, moi je regarde dans le vide, lorsque ma grand-mère apparaît devant moi. Ça doit être une hallucination c'est pas possible.


— Qu'est-ce que tu fais ?

— Maman dis-je les larmes aux yeux

— Lève toi.

— Non.

— Lève toi je t'ai dis. Tu veux finir comme ta mère ? Qu'on retrouve ton cadavre dans ta chambre comme elle ?

— Arrête.

— Je ne t'ai pas éduquée comme ça. Lève toi et débrouille toi pour sortir d'ici, autrement c'est ton cadavre qui sortira de cette maison. Aller !



Elle disparaît aussitôt. Quelques larmes coulent le long de mes joues, elle me manque tellement.

Je referme les yeux, mais ses paroles tournent en boucle dans ma tête. Je ne veux pas être comme ma mère. Je ne peux pas finir comme elle. Je refuse de me résigner !

Je me suis levée et je suis partie à la fenêtre, j'ai pris la table de nuit et je l'ai balancée sur la voiture d'Anas garée juste en bas de l'immeuble. Sa voiture se met à sonner. Alors je vais le voir:


Il y a des enfants qui s'amusent avec ta
voiture !

— Quoi ? Punaise je vais les tuer ces morveux dit-il en courant vers la sortie.


Anas sort sans même fermer la porte, je sors de la maison juste après lui, et je descend jusqu'en bas. Anas fixait sa voiture, puis il regarde nôtre fenêtre. Il a compris, et je ne pourrais pas courir plus vite que lui alors je remonte à l'intérieur de l'immeuble.

Je monte les escaliers, je peux pas rentrer chez nous, il faut que je trouve une solution. En bas, Anas est déjà en train de monter les escaliers, deux par deux.

Je toque à une porte au hasard, c'est une femme qui m'ouvre.


— Excusez-moi, je suis la voisine du dessous et il y a des travaux chez moi, je peux utiliser vos toilettes ?

— Oui bien sûr dit-elle en me faisant entrer.




J'entre, et elle referme la porte aussitôt. Je pars dans la salle de bain et m'assieds sur la cuvette des toilettes. Il doit croire que je suis sortie de l'immeuble, il ne pensera jamais que je suis entrée chez uns de nos voisins.
Je suis restée quelques minutes, puis j'ai regardé par la fenêtre de la salle de bain.

Anas était en train de courir dans tout le quartier à ma recherche. Il va falloir que j'attende un moment avant de descendre.

Je suis sortie de la salle de bain et la voisine m'invite à entrer dans la cuisine, un bébé à la main.



— Vous êtes en dessous c'est ça ?

— Oui.

— Je vous ait déjà croisée.

— C'est possible oui souriai-je

— Vous allez bien ?

— Oui oui. Je peux regarder par votre fenêtre ?

— Oui allez y dit-elle gênée.


Je regarde par la fenêtre, le voiture d'Anas n'était plus là, il a dû faire un tour en voiture.


— Vous voulez boire un thé ?

— Non merci ça ira. Je vais vous laisser, merci beaucoup.



Je suis sortie de son appartement et j'ai couru jusqu'en bas de l'immeuble. Par chance, il y avait un bus qui passait, je suis vite entrée dedans sans même payer de ticket.

Au fond du bus, j'attendais. Quoi ? Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas où aller. Chez Aria ? C'est la première personne à qui Anas rendra visite. Et ne parlons même pas de ma famille.
Anas m'a bien fait comprendre plusieurs fois que si je m'enfuyais chez eux, il n'hésiterait par à s'en prendre à chacun d'eux.  C'est la même menace qu'il a utilisée contre moi à l'hôpital, pour éviter que je parle aux médecins.
La seule personne chez laquelle je pourrai aller c'est chez Azem. Mais je n'ai pas envie qu'il y soit mêlé.

(...)

Voilà deux heures que je marche, j'étais épuisée. Finalement je suis arrivée devant chez Azem, je n'avais pas le choix. J'ai toqué, et il a finit par ouvrir.


— Waw, une revenante. Ça va ? Demande Azem en me regardant de haut en bas.


Je ne tarde pas à m'évanouir dans ses bras.

Lorsque je me réveille j'étais dans son lit, il était assis sur son fauteuil, à me regarder. À peine j'ai ouvert les yeux, j'ai droit à tout un interrogatoire


— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Arrête, commence pas s'il te plaît.

— Dounia, t'es pâle, t'as perdu dix kilos, ça fait un mois que tu ne travaille plus, tu t'evanouie devant moi et je n'ai pas le droit de te poser des questions ?

— J'en pas envie d'en parler ok criai-je. Laisse-moi tranquille, de toute façon je n'aurais pas dû venir ici dis-je en me levant.

— Non, non, tu vas aller nulle part dans cet état. Si t'es venue ici c'est qu'il y a une raison. T'es en danger devina-t-il. C'est lui c'est ça ? C'est Anas.

— Par pitié ne me parles pas de lui.

— Eh, ça va. Il ne va rien te faire, t'es en sécurité dit-il en me prenant dans ses bras.


Le sentir lui, son odeur contre moi me fait tellement de bien. Je me sens réellement en sécurité avec lui. J'aurais dû le croire dès le début.



— Tu es gelée remarqua Azem qui ne tarde pas à me couvrir d'un plaid. Tu veux manger quelque chose ?

— Non, je vais prendre une douche.

— Je t'en prie fait comme chez toi.



Je suis allée dans la salle de bain, je me deshabille et prend ma douche.

Devant le miroir je tombe des nues.
Mon corps était presque squelettique tellement j'avais maigris, et à aucun moment je ne m'en suis rendu compte. J'avais perdu mes joues, mon visage était pâle. C'était une horreur.

Je déteste ce corps qui n'est plus le mien, qui a porté un enfant puis connu une fausse couche.

Je fond en larme contre le mur, Azem entre dans la salle de bain et me couvre avec une serviette.


— Ça va aller dit-il en me prenant dans ses bras. C'est finit.



J'ai vécu l'enfer.


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DouniaWhere stories live. Discover now