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Ce soir là, Anas et moi étions invités chez ses parents, c'était génial, il y avait tous ses frères et sœurs, ainsi que leurs enfants.

Durant le dîner, le grand frère d'Anas ne faisait que de me fixer, j'étais très mal à l'aise, on aurait dit qu'il m'examinait.
Anas l'a remarqué, et il soutenait son regard. Une minute plus tard, le frère d'Anas chuchote quelque chose à l'oreille de Sonia, celle-ci prend la parole aussitôt en me regardant:

— Dounia t'as quoi au cou ?


Je baisse le menton instinctivement en essayant de regarder mon cou, et effectivement, sur mon torse, juste au dessus de ma poitrine on pouvait parecevoir un début de cicatrice. C'est Anas qui me l'a faite sans le vouloir lorsqu'il avait déchiré ma chemise. Évidement, je n'allais pas expliquer ça à sa famille. D'ailleurs ils me regardaient tous en attendant une réponse. Pourtant elle n'est plus tellement visible. 


— J'en sais rien, j'ai de longs ongles j'ai pu me griffer .


Anas me regarde puis continue de fixer son frère. J'ai senti comme une tension entre eux, et bizarrement ça a plombé l'ambiance.




— On dirait plus que c'est un animal qui t'as griffé dit mon beau frère en regardant Anas qui le regardait avec haine.



Anas se lève de table, on avait tous finit de toute manière. Alors avec les femmes, on a commencé à débarrasser tandis que les hommes étaient parti au salon. Dans la cuisine, Anas m'envoie un message:

« On rentre ».

J'ai donc dis aurevoir à mes belles-sœurs et quitte la cuisine, puis je suis retournée au salon pour saluer mes beaux-parents ainsi que les frères d'Anas.


— Fais attention à toi Dounia dit son frère lorsque je lui dit aurevoir.



Anas me prend par l'épaule et me guide vers la sortie, comme s'il voulait qu'on sorte vite. Je sentais qu'il était énervé, et que sa colère montait d'avantage.

(...)

On entre à la maison, et Anas ferme la porte d'entrée en la claquant. J'ai sursauté avant de me tourner vers lui.

— T'es obligée de montrer ta poitrine comme ça ?

— Quoi ? Mais t'es fou ou quoi ?



Je portais une chemise et un jean. La chemise n'avait aucun décolleté, on ne voyait même pas le début de ma poitrine, rien du tout. Je ne suis pas folle pour aller chez ma belle-famille avec un décolleté.


— Répète dit-il en attrapant le col de ma chemise avant de me plaquer au mur.




Je ne respirait même plus tellement j'avais peur, j'ai cru qu'il allait lever la main sur moi. En regardant ses yeux, je savais qu'il en était capable. Mon corps était immobile, mon cœur battait à la chamade. Anas  finit par me relâcher.

Anas s'éloigne de moi et reste très distant, comme s'il avait peur de moi ou de ce qu'il pourrait faire. Je suis toujours contre le mur, mon coeur s'emballait toujours autant, en quelques minutes, avant qu'Anas ne puisse dire quoique ce soit, ma vue se brouille et j'ai perdu connaissance.

(...)

Je me réveille dans notre lit, je me sentais un peu sonnée. Anas était assis à côté de moi, il était de dos. Sa présence me rassurait, jusqu'à ce que tout ce qu'il s'est passé m'est revenu à l'esprit.

J'avais même peur de bouger, qu'il sache que je suis réveillée. Trop tard, il se retourne pour me regarder.
Dès qu'il s'est mis face à moi, je me suis éloignée, au point que j'ai faillit tomber du lit.



— Attends Dou dit-il en montrant ses mains. Je ne te veux aucun mal.



Je me suis levée du lit, Anas essayait de me retenir mais je l'ai poussé.



— Je suis désolé, je suis vraiment désolé.

— Ne me touche pas ! dis-je en repoussant ses mains

— Bébé attends s'il te plaît.

— Je m'en vais, va te faire soigner ! Dis-je en prenant mon sac et mes clefs de voiture.

— Dounia écoute-moi au moins. Tu peux pas partir comme ça s'il te plaît, t'en va pas.




J'ai quitté l'appartement, il m'a suivit dans le couloir. Finalement Anas la rattrape et me tourne face à lui.


— Dounia je suis tellement désolé, je vais tout t'expliquer.

— M''expliquer quoi Anas ?

— Mon frère il l'a fait exprès, il voulait justement que j'agisse comme ça.

— Je ne comprends pas dis-je perdue.

— Viens à l'intérieur, je t'expliquerai tout et après tu pourra faire ce que tu veux. 



Je finis par céder, Anas m'amène jusqu'à l'interieur, je suis toujours aussi choquée de la brutalité dont il a fait preuve plus tôt.



— Il y a deux ans, je m'étais mis en couple avec une femme, elle s'appelait Carine. Tout allait bien entre nous, jusqu'à ce que je tue quelqu'un pour la première fois lors d'une interpellation musclée. Ça m'a marqué, j'étais encore jeune. Bref je suis tombé dans l'alcool. Je suis devenu alcoolique, et donc violent. Je l'étais parfois avec elle, je n'avais aucun contrôle sur moi, parfois je ne m'en souvenais même pas.
Bref. Mon frère l'a appris et je me suis fait defoncé. Mais c'était il y a des années.
Il croit toujours que je suis capable de frapper une femme, alors que pas du tout. Jamais je ne pourrais te frapper. Certes tout à l'heure je n'aurais jamais dû te parler de la sorte, je me suis emporté parce que mon frère m'avait mit les nerfs. Mais jamais je ne pourrais te frapper Dounia, tu le sais.

— Non justement je le sais pas.

— Dounia, c'était une période très sombre de ma vie. Je veux même pas en parler ou même m'en souvenir. Mais j'ai énormément changé.

— Ah ouais ? Et c'est quoi ce que tu m'a fait tout à l'heure dans ce cas ?

— Me rappeler de cette histoire ça m'a rendu fou. Mais Dounia je ne pourrais pas lever la main sur toi tu le sais. Je te le jure, crois-moi dit-il en prenant les mains et en les posant contre sa joue.

— Laisse-moi réfléchir.

— Reste à la maison, si tu veux tu prends le lit, et je dormirai sur le canapé.




Après tout ou est-ce que j'allais partir ? Je ne me sentais pas très bien non plus, alors Anas m'a ramenée jusqu'à la chambre, et il m'y a laissée seule.
Son histoire est touchante, et bizarrement, ça me rassure de savoir qu'il a une part de sa vie sombre. Ma vie est remplie de drames, et j'avais l'impression que de son côté tout était parfait. En apprenant cette histoire, je me rend compte que c'est pas réellement l'homme parfait à la famille parfaite. Parce qu'avant je me demandait même pourquoi on était ensemble, on avait rien à voir.
Maintenant si. 


(...)

Je n'arrivais pas à dormir, dormir sans lui m'est devenue pratiquement impossible. Alors en pleine nuit, je suis allée au salon s'il dormait, allongé sur le canapé la bouche ouverte avec le bras sous sa tête. Il était tellement mignon. 

Je me suis allongée à côté de lui, il s'est réveillé, lorsqu'il m'a vu il a sourit en me serrant contre lui.  Dans la minute on s'est endormi tous les deux.


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DouniaWhere stories live. Discover now