Six months against you

Chapitre 19

Point de vue Marina

Marina souffla intérieurement. Ce n'était qu'une petite soirée de rien du tout. Elle sentit la voiture se mouvoir dans le parking de l'immeuble. La bonde passa nerveusement une main dans ses cheveux. Elle n'avait jamais ramené de garçons à la maison... Sauf un certain Pierre, un jour après qu'il soit tombé du toboggan. Elle soupira une nouvelle fois, sortant de la voiture, remettant correctement sa robe noire. Son doigt bagué d'un nœud blanc attrapa sa pochette. Niall prit les valises et la suivis. Il se mordait la lèvre régulièrement. Marina sursauta quand il entremêla leurs doigts.

- Ça va aller... murmura-t-il.

- C'est moi qui devrais dire ça...

- Tu es encore plus stressée que moi. Je crois qu'il y a un problème.

La jeune fille se tendit et détourna le regard pour déverrouiller la porte en verre.

- Mon père ne m'a jamais vu sortir avec un seul garçon et là je lui ramène chez lui un chanteur mondialement connu sans pouvoir lui dire que je suis en réalité une escorte...

Elle rageait, seule dans son coin. Dégoutée d'elle-même et du fait de devoir mentir une nouvelle fois. Elle s'était promis d'arrêter d'être une menteuse mais cette fois encore ce n'était pas la bonne pioche. Pourquoi sa vie était-elle si compliquée ? Niall avait retiré sa main après les paroles de la Française. Elle n'était pas d'humeur. Marina le guida à l'étage correspondant et toqua à la porte sécurisée. Elle s'en voulu un instant d'avoir été si dure avec l'Irlandais. Après tout, elle aussi était passée par là quand elle avait rencontré Bobby et Maura.

Avant que la porte ne s'ouvre, elle posa ses lèvres sur la joue du blond, en lui demandant silencieusement pardon. Son père apparut dans le cadre de la porte. Il avait pris des rides depuis son départ. Les larmes piquèrent un instant ses yeux et elle se précipita dans ses bras aux effluves d'eau de Cologne bon marché.

- Papa.

Il la serra encore plus fort, comme lorsqu'elle était petite et qu'elle avait fait un cauchemar, comme lorsqu'elle se faisait gronder après avoir mangé le chocolat interdit. Elle se sépara de lui, observant ses grands yeux bleus. Elle posa ses lèvres sur sa joue, trépignant de joie.

- Ina' continue de m'étouffer et je ne pourrais pas manger la dinde !

Elle explosa de rire, chassa les larmes et se prit la main de Niall, resté en arrière, observant la joie indescriptible de la Française.

- Papa, voici Niall, mon... mon petit ami. Niall... mon père.

Ils se serrèrent la main, un sourire machiavélique de mauvais augure se forgeant sur les lèvres du plus âgé.

- Monsieur Arandia.

- Appelez-moi Michel. Entrez les tourtereaux ! Tout le monde est déjà là.

Le visage de la Française se décomposa. Tout le monde ? Ce n'était pas prévu ! Son père tourna les talons pour rentrer dans l'appartement. L'adolescente attrapa la main de Niall et le tira à l'intérieur. Tout en se déchaussant, elle inspira un grand coup avant de lui chuchoter des conseils.

- Ok... Tu dois faire très attention à ce que tu dis. Mon père a dû inviter mes grands- parents paternels. Evite les sujets polémiques dont celui de la guerre – pour mes grands- parents. Pour ce qui est de mon oncle et ma tante... Pas de politique. Il est fonctionnaire dans un sombre domaine de l'économie alors avec lui évite de mentionner le nombre de zéro qu'à ton salaire.