Six months against you

Chapitre 12

Point de vue Marina

De l'eau, rien que de l'eau. Elle ferma les paupières et la masse chaude sur sa peau. Toutes les fibres de son esprit et de son corps réagissaient à se toucher. Elle se sentit comme une pile électrique, une bombe explosive. Sa respiration se bloqua. Les bruits s'atténuèrent. Son corps se mit à flotter. Ses pensées prirent possession de tout son être. Avait-elle bien rangé la couverture ? Elle n'aurait jamais dû crier autant sur Niall. Et si elle était allée à la boutique ? Tout tournait dans sa tête. Les petites voix flottaient et chuchotaient de tous côtés.

Surprise, ses mains agrippèrent les bords de la baignoire et avala une longue goulée d'air. Lentement, elle retomba dans l'eau. C'était différent de l'océan. Le sel n'agressait pas sa peau tous les jours comme à Bayonne. Il n'y avait pas d'océan, pas de courant, pas d'eau glacée. L'eau était douce, propre, chaude. Marina se redressa, passa les mains sur son visage pour chasser tout ce à quoi elle pensait. Elle attrapa son savon. Deux ans qu'elle n'avait pas recommencé. Deux ans a ne pas se plonger des heures dans l'eau. Deux ans et pourtant son besoin de s'évader était toujours là.

Chez un être humain normalement constitué, l'amour, la raison et la dépendance étaient trois grosses parties égales selon elle. Chez l'adolescente, la raison se noyait sous la dépendance tandis que l'amour avait plié bagage depuis elle belle lurette.

L'adolescente finit par se sécher et à enfiler une tenue plus confortable. Elle ne comptait pas sortir maintenant qu'elle était rentrée. Marina se glissa doucement dans la chambre de Niall. Il n'y avait plus aucun bruit dans le salon. Soulagée, elle se dirigea vers la cuisine pour prendre un verre de jus de fruits. Elle respira profondément avant d'appuyer sur la douche d'appel de son portable. Le son vibra au creux de son oreille pendant qu'elle s'asseyait à même le sol avec sa boisson en main. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf...

- Veuillez laisser un message après le bip sonore. Merci.

Elle leva les yeux au ciel et avala une gorgée de jus.

- Bonjour Eden, Arthur... C'est moi, Marina. Je... Je ne sais pas trop pourquoi j'appelais... Je voulais prendre de vos nouvelles et discuter avec toi Arthur. Je t'adore quand même Eden. J'avais juste besoin de reparler de notre été. J'espère que vous allez bien tous les deux. Bye.

Les larmes lui piquaient les yeux et l'une d'elle s'échappa. Pourquoi ? A cause de l'eau, de la vie, de l'accident. Elle avait envie de rentrer chez elle.

- Qui est Arthur ? Demanda la voix d'Harry.

L'adolescente sursauta et essuya de la paume la larme échappée. L'Anglais s'assit à côté d'elle.

- Tu m'as fait peur.

- Désolé. Alors ?

- C'est un ami.

- Un très bon ami ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire. Répliqua Marina méfiante.

- Je veux connaitre mes concurrents.

Marina gloussa en secouant la tête.

- C'est un ami de longue date. Spécial dans son genre mais très gentil. Il m'a beaucoup aidé.

Sur ses mots elle se tut, posa l'arrière de sa tête contre les placards.

- La journée a été dure ?

- Oh oui, lui dit- elle. Je peux te poser une question ?

- Bien sûr.