Chapitre 20

592 28 3
                                    

Point de vue Marina

Niall était rentré chez lui. Marina, elle, était restée chez son père pour la fin de la période de vacances. Abigaël n'avait cessé de fangirler sur son couple tandis que Lily Ange était aux anges d'avoir pu passer avec du temps avec Niall – qu'elle considérait maintenant comme son grand- frère. Et en prime elle avait eu des photos exclusives d'un chanteur. Pour Marina, son retour en France était plus difficile qu'elle ne le croyait. Dans la rue, des filles la dévisageaient. Elle avait revue d'anciennes camarades de classe qui l'avait abordée alors qu'elle ne les connaissait que de vue. Marina détestait la célébrité. Mais il fallait avouer qu'elle se fichait bien en ce moment de ce que l'on pensait d'elle et la jeune fille mal à l'aise, préférait passer ses journées à plage à observer les vagues se fondre dans le sable dans un bruissement sourd. Tout était calme à cause du froid. Parfois la marée montait, mordant ses orteils, ses talons.

La Française avait pris du temps pour sa petite sœur l'emmenant dans des randonnées, des visites de monuments en tout genre, faire du shopping et aller au cinéma pour admirer les chefs d'œuvres des années 80/90. Marina ne savait pas ce qu'était censée faire une grande sœur mais elle mettait un point d'honneur à ce que sa sœur ait un excellent bagage culturel. C'était peut- être incompréhensible pour certains mais l'adolescente voulait le meilleur pour sa sœur. De plus Lily Ange se désintéressait totalement des choses de son âge. Ce fut avec une pointe de tristesse qu'elle rentra à Londres où était son « petit ami : le célèbre et sublime Niall Horan ». Marina n'avait pas consulté les journaux people ou autres lorsqu'elle était chez elle tout le reste s'effaçait.

Marina monta les dernières marches qui la séparaient du palier avant de souffler. Une semaine à peine qu'elle était revenue et elle avait alors pris conscience que son colocataire mangeait absolument n'importe quoi. Il pouvait dévorer un plat à peine dégelé comme une pizza ou un repas mexicain déjà préparé. A ce rythme-là il allait terminer avec un cancer ou en surpoids. Pourquoi les jeunes de nos jours étaient-ils obligés de dévorer tous ces produits chimiques ? La jeune Française avait donc décidé de se montrer moins glaciale vis-à-vis de celui qui lui gâchait sa scolarité... Elle n'allait tout de même pas le rendre responsable de la liberté qu'elle avait maintenant. Marina préparait déjà les repas du soir mais désormais elle s'y appliquait plus et Niall faisait même l'effort de revenir manger avec elle les midis quand il avait le temps. Il fallait avouer que leurs « vacances » en Irlande et chez elle avait eu des effets positifs sur eux. Elle le voyait un peu moins comme un idiot égocentrique. Pour cette nouvelle année sa première résolution avait donc été de lui faire à manger correctement.

Elle poussa la porte de l'appartement et fut happée par l'ambiance électrique qui régnait à l'intérieur. Des cris résonnaient et des insultes anglaises volaient à toutes allures, presque trop vite pour qu'elle comprenne quelque chose. Hésitant à faire demi-tour, elle se résolut à se rendre au cœur même de la dispute. Elle posa le sac de course dans le couloir et gagna la cuisine qui était un champ de bataille où couverts, paillettes d'assiettes et de verres s'entre tuaient à même le sol. Les deux opposants se faisaient face : Niall dans une chemise à tomber, l'inconnue dans une robe étroite magnifiquement taillée. Ses cheveux caramel sombre tombaient en dégradé sur ses fines épaules et sa silhouette semblait irréelle dans la pièce dévastée.

Marina posa le pied dans la cuisine au moment même où le blond gifla violement l'inconnue qui tomba à terre en sanglotant. Les lèvres de Marina s'entrouvrirent comme si c'était elle qui avait reçu la claque. Il se tourna alors vers la nouvelle venue qui dans un regard dégouté le cloua sur place. Marina s'approcha de la victime et sans un mot la releva avant de la guider jusqu'à la salle de bain qu'elle ferma à clé. Niall n'avait tenté aucun mouvement vers elle tellement il était choqué de la trouver là. L'adolescente la fit asseoir et farfouilla dans les placards avant de revenir avec du désinfectant et des cotons. Les débris d'assiettes avaient entaillé sa fine peau près de l'oreille.

Six months against youWhere stories live. Discover now