Chapitre 20 : Connor

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Evidemment, je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que Tia a déjà entrainer bien loin mon âme-sœur. Je la laisse faire, de toute manière, nous avons de quoi faire. Nous rejoindrons les filles plus tard.

_ Alors ? On commence par quoi ? Demande Dylan, sérieux.

_ On va voir Martin en premier, j'ai des questions à lui poser.

Nous nous mettons directement en marche, connaissant parfaitement le chemin à emprunter pour rencontrer cet homme.

Les Humains, toujours aussi insouciants, ne se doutent pas de ce que nous sommes et passent devant nous comme si de rien n'était. Pour eux, nous sommes leurs semblables. Et, bien que je les trouve très intéressant et que, sous cette forme, la ressemblance entre nos deux espèce est indéniable, je ne pense pas que j'arriverais à les supporter sur le long terme. Venir de temps en temps est amplement suffisant.

Leurs inventions son intéressantes, mais superflues et rapidement agaçantes. En plus d'être la plupart du temps très bruyantes. Mais pour une race incapable de chasser sans outils ou de se déplacer sur de longues distances sans entrainement ou sans pauses, c'est nécessaire. Rare sont les humains avec qui je supporte parler. Martin en fait partie.

Il est un des seuls d'entre eux à connaitre l'existence des lycanthropes. En fait, sa famille tout entière est au courant. Depuis la nuit des temps, ses ancêtres veilles sur nous, pour que le reste de leur espèce ne nous découvre pas et que, prient de frayeur, ils ne déclarent la guerre. Eux seuls sont capable de sentir la présence du territoire d'une meute et de surcroît à pouvoir y pénétrer. Et c'est aussi grâce à lui et sa famille que notre meute a de quoi subvenir à ses besoins afin d'avoir une vie plus tranquille.

Nous pénétrons dans des rues piétonnes presque désertes ou seules le bruit de nos pas résonne en échos lointains. Et, enfin arrivés devant l'immeuble, c'est Max qui sonne à l'interphone, toujours aussi amusé par ce petit engin fixer au mur. Il ne faut que quelques secondes pour que la voix d'un homme ne se fasse entendre.

_ Martin, c'est nous ! Tu nous fais monter ?

_ Les sacs à puces ? Vous êtes bien en avance ! Je vous ouvre.

Toujours aussi éloquent visiblement. La porte s'ouvre et nous pénétrons dans le bâtiment, nous empressons de monter les escaliers pour rejoindre l'appartement. Lorsque nous arrivons au troisième étage, Martin est déjà adossé au chambranle de la porte. Sa bedaine toujours aussi rebondi sous un éternel pull à carreau tandis qu'un sourire fend son visage entamer par une barbe mal tailler et grisonnante. Il aura au moins fait l'effort, ou non d'ailleurs, de ramener ses cheveux gris sur l'arrière de son crane plutôt que de les laisser devant ses yeux comme à son habitude.

_ Ba alors, quelle puce vous a piqué ? Vous avez bien deux mois d'avance sur le rendez-vous qu'on avait prévu. Vous avez de la chance que je sois chez moi.

_ Tu es toujours chez toi, ricane Max.

_ Nous avons quelques soucis en ce moment, ton aide serait la bienvenue, j'enchaine avant qu'il ne se vexe.

Martin hoche la tête sans faire attention à la précédente remarque et s'écarte afin que nous pénétrions chez lui. Le palier n'étant pas l'endroit le plus adéquate pour la discussion que nous nous apprêtons à entretenir. Comme toujours, il nous installe autour de la table de son séjour, partant dans sa cuisine préparer un café que nous ne boirons pas, tandis que nous continuons de nous stupéfaire du désordre affreux dans lequel vis l'homme qui commence pourtant à se faire vieux.

_ Je ne vois pas pourquoi tu t'acharne à faire autant de café. Nous n'en boirons pas de toute manière, je clame tout de même.

_ Cela fait plus de trente ans que j'essaye d'apprendre à votre meute le gout des bonnes choses de notre société, je ne compte pas abandonner de sitôt ! Me répond-t-il, toujours isolé dans sa cuisine.

Blanc-Argentés : Destin d'une âme briséeWhere stories live. Discover now