Chapitre 7 : Connor

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_ Woaw... Souffle-t-elle.

Je souris doucement. C'est vrai que cette vue est sublime. Le lac est d'une splendeur à couper le souffle. Seul point de la forêt où les arbres s'écartent assez pour que le soleil puisse vraiment percer entre l'entendu verte.

Ma main se resserre autour de Nora.

Elle semble fascinée par ce qu'elle voit. Cependant pas de sourire sur son visage. Il est toujours aussi neutre et impassible. Je ne peux me faire qu'une idée du visage qu'elle peut avoir avec un sourire ou toute autre expression. Comme si celle-ci était la seule qu'elle puisse avoir.

_ C'est vraiment beau, ajoute-t-elle.

_ Oui, ce lac est un petit coin de paradis, confirme Tia toujours à nos côtés.

_ Et c'est tout ce qu'il y a de plus naturel, poursuit Dylan, un large sourire sur les lèvres.

Nora continue de contempler le lac encore quelques instants. Dylan, Tia et Max partent déjà vers l'étendue d'eau après s'être débarrassés de leurs habits superflues. Ces trois-là plongent bruyamment dans l'eau, morts de rire.

_ Tu veux aller te baigner? Je demande à Nora.

_ Non, je vais juste rester là, ça me va très bien, me répond-t-elle sans me jeter un regard.

Ce manque d'expressions sur son visage est vraiment perturbant. Impossible de savoir si c'est par ce qu'elle n'aime pas l'activité ou si rester de côté lui convient vraiment. Même ses yeux n'expriment rien. Ni même sa voix. Tout est neutre chez elle. Je voudrais simplement savoir ce qu'elle ressent. Mais ça, je ne le peux pas. Tant qu'elle n'accepte pas le lien, ce ne sera pas possible.

Ce simple fait commence à me frustrer. Je sais que ce n'est pas de sa faute. Mais j'aimerai tellement qu'elle m'accepte. Mon loup s'agite en moi. Ne demandant que plus de contacte. Ne demandant qu'à voir une simple émotion sur son visage. Il tourne en rond au fond de mon esprit. Il a besoin d'elle. Et moi aussi. Pourtant elle nous impose une distance de sécurité que je m'oblige à respecter, et celle-ci commence à me peser. Des âmes-sœurs ne sont pas supposées se tenir éloignées l'une de l'autre comme ça.

Je souffle et m'approche du bord en l'entrainant avec moi pour finalement m'y assoir. Elle se laisse tranquillement faire, retire ses sandales et plonge ses pieds dans l'eau. Bien qu'aucune émotion ne traverse son visage, j'ai l'impression qu'elle apprécie ce contact avec le liquide. Je tente de mettre ma main sur son épaule mais je la sens se crisper. Je la retire doucement, frustré. Je crois bien que notre étreinte tout a l'heure et ma main dans son dos sur le trajet était tout ce qu'elle peut me donner pour le moment.

Je suis bien obligé de prendre mon mal en patience. Quoi que je fasse ou dise, elle ne me laissera pas faire, et je ne risque que de l'éloigner de moi. Mon loup s'impatiente, et moi avec lui.

Pourtant je ferai en sorte de lui donner le temps qu'il faut. Mais si elle ne me donne pas de réelle raison, je ne suis pas sûr de réussir à être aussi patient avec elle très longtemps. J'ai l'habitude d'être spontané, ce que je ne peux définitivement pas être avec elle les trois quart du temps. Nous, loups-garous, sommes connus pour réclamer le contact perpétuel de notre âme-sœur et même de nos semblables en général. Alors pourquoi elle ne se laisse pas faire ?

Qu'elle ait les yeux blanc-argentés me fait déjà assez mal comme ça pour qu'en plus elle me tienne à distance.

Je souffle et regarde mes amis s'amuser dans l'eau. Tia est perchée sur les épaules de Max pour essayer de le faire tomber. Dylan ne se gêne pas pour l'aider. Leurs éclats de rire se font entendre d'ici et suffisent à me faire sourire.

Blanc-Argentés : Destin d'une âme briséeWhere stories live. Discover now