Chapitre 3 : Nora

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Doucement, il passe un de mes bras au-dessus de ses épaules et, une fois assuré que je suis bien stable, il nous éloigne de la cuisine. Les regards sont braqués sur nous, aucuns ne nous lâche. Plus précisément, c'est moi qu'ils fixent. Je suis la bête noire à présent, celle qui a mise en danger leur Luna. Du moment qu'ils n'auront pas la certitude que je ne suis pas une menace, ils n'arrêterons pas. Je me contente de fixer le sol. Je n'ai pas la force de faire autre chose et ça m'énerve au plus haut point. Cet état de faiblesse dans lequel je me retrouve à chaque fois que je me réveil ou que je fais la moindre action m'insupporte.

Nous quittons rapidement la salle. Connor supportant une bonne partie de mon poids que je suis bien incapable de porter seule. Heureusement que je suis assez légère. Alors que je me dis qu'il va me ramener à l'infirmerie où j'étais jusqu'à présent, il n'en fait rien. Se dirigeant même à l'exacte opposer. Je lève la tête vers lui, les sourcils froncés. Lisant mon trouble, il me donne une explication.

_ Tu es fatiguée, et je doute que tu veuilles passer ta vie dans une infirmerie. Je t'emmène dans ma chambre.

Je rougie légèrement. Le simple fait qu'il m'emmène dans sa chambre à la place de me laisser seule dans l'infirmerie me fait étrangement chaud au cœur. Lui semble s'amuser de ma réaction, continuant tout de même d'avancer.

Nous arrivons devant un escalier. Immense. Tout en bois dans un style bien plus anciens que tout ce que j'ai pu voir pour le moment. J'ai à peine posé les yeux dessus que je sais que le monter ne va pas être une mince affaire. Sera peut-être même impossible à bien y réfléchir. Mais alors que je me concentre sur mes jambes pour éviter que celles-ci ne tremblent, je me sens soulevée. Très vite, je me retrouve plaquée contre un torse chaud. Je ne réagis pas directement, trop surprise pour le faire. Je ne pense à lever les yeux que lorsque Connor commence à gravir les marches.

Je croise son regard rieur des plus charmant. Si mes joues n'était que rosées, elles ont maintenant pris la couleur d'une tomate bien mûre. Bon sang ce qu'il peut être beau. Et, honteusement, je baisse la tête en me rendant compte de l'absurdité de mes pensées. Je suis passée de l'envie folle de tuer des étrangers à celle d'embrasser un homme qui, bien qu'il soit mon âme-sœur, n'est encore qu'un illustre inconnue.

Nous arrivons rapidement à l'étage supérieur. Je ne fais pas attention à la direction qu'il empreinte, obnubilée par son visage parfait qui se concentre sur ce qu'il y a devant lui. Nous passons une porte et je suis vite couchée sur une surface môle. Un étrange froid m'envahit. Différent à celui qui m'a déjà pris l'hors des deux fois où mon lien de meute a été coupé. Il n'est pas douloureux cependant. Juste incroyablement désagréable. Il me laisse un vide au fond du cœur, creusant un peu plus celui déjà présent.

_ Voici ma chambre, ce contente-t-il de dire.

J'observe l'environnement autour de moi. C'est cosy. Les murs sont d'une agréable couleur marron beige et le sol lui est un parquet ciré d'un brun presque noir. Il n'y a pas de décorations sur les murs. La seul chose cassant leur monotonie est la grande fenêtre encadrée par de sombres rideaux gris.

J'aperçois une porte. Surement un dressing ou une salle de bain. Mon regard dévie encore un peu sur un bureau près de la porte d'entrer. Ce dernier est recouvert de paperasse. Entre certains tas, je vois quelques cadres photos. Je sais qu'ils sont remplis mais je suis trop loin pour les détailler.

_ Ça te plait?

Je me tourne de nouveau vers lui. Nous sommes dans sa chambre mais je l'aurai presque oublié. Obnubilée par la découverte de l'endroit où dort ma moitié. C'est impersonnel, mais incroyablement confortable.

Blanc-Argentés : Destin d'une âme briséeWhere stories live. Discover now