Le meilleur café de la ville

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"Ouverture à 5h. C'est tôt, certes, mais il faut bien gagner sa vie.

A 5h10 rentre le premier client. Une casquette, une paire de fausses lunettes, des vêtements semblables à ceux du commun des mortels... Comme si une paire de lunettes changeaient une personne du tout au tout. Steve Rogers commande toujours la même chose. Un grand cappucino vanille, avec un muffin à la myrtille. C'est d'ailleurs le seul client qui m'achète des muffins à la myrtille. Il me paye en sans-contact, me sourit gentiment. Je dois reconnaître que de tous les Avengers, il est de loin le plus respectueux et le plus polis.

Le second client, un Avenger tout aussi respectable est le docteur Banner. Il aime beaucoup la douceur de ma tarte à la citrouille et celle du Macchiato saveur Caramel. D'ailleurs le docteur rajoute toujours trois pichenettes de Cannelle.

A 9h, c'est le grand Tony Stark qui fait son entrée. Il me commande un double latte, accompagné d'une viennoiserie. Ça dépend des jours. Et il finit par prendre deux lots pour les ramener à ses amis. "Pas trop cuits" si possible. Et il repart avec une de mes grosses boîtes de Donuts à chaque fois.

Après trois Avengers "homme" entre la première femme. Natasha Romanoff. Un expresso, et un cookie cheesecake à la framboise. Elle est souvent suivie de la seconde femme, Wanda Maximoff, qui prend également un expresso mais plutôt une part de tarte du jour.

Puis viennent les deux amis Sam Wilson et James Barnes. Généralement, ce sont les Avengers qui restent le plus longtemps. Ils s'assoient, ils discutent de tout et de rien, ils prennent de grands café et restent pour déguster mes brioches. "De pures merveilles" ai-je entendu de l'homme ailé.

Outre les autres clients, le dernier de la journée est toujours le plus vieux des Avengers. Le dieu du tonnerre. 1500 ans et des manières de gentleman. Toujours un sourire, un "bonjour princesse". Et à l'inverse de ses amis, des commandes toujours différentes. En 1500 ans d'existence, il avait dû avoir sa dose de train-train quotidien. Aujourd'hui c'était muffin pomme-cannelle et chocolat chaud, supplément crème fouettée.

- Merci, princesse. A demain !

Je lui accorde un sourire, car il tourne à chaque fois sa frimousse de Dieu vers moi et m'adresse un sourire doux.

Il y a pourtant un Avenger qui demeure un vrai mystère pour moi. Ce dernier se fait appeler Hawkeye, littéralement Oeil de Faucon. Je ne l'ai jamais vu mais j'en entends beaucoup parlé. Hm. Non, les Avengers ne me parlent pas, mais ils parlent entre eux et là, j'en entends beaucoup parlé. Moi je suis que le distributeur de café et de pâtisseries.

Le soir venu, je ferme boutique de l'intérieur et je monte dans mon chez moi. C'est un appartement minuscule mais assez grand pour que je puisse y vivre.

Depuis l'attaque des Chitauris, où j'ai perdu ma famille, je suis seule. Mieux vaut être seule, comme ça, vous n'avez plus personne à perdre. Je n'en veux à personne, c'était leur moment. Je n'en veux ni à ce Dieu de la malice, ni aux chitauris, ni aux avengers qui avaient tenté de sauver la ville.

Je suis insomniaque. Je l'ai toujours été d'aussi loin que remonte mes souvenirs. Je dors très peu, une demi-heure me suffit et ensuite je m'attelle à préparer les merveilleuses pâtisseries dont les gens raffolent.

Je suis également seule à tenir ma boutique. Il n'y a pas d'employés, je n'ai pas d'amis non plus. Je suis seule. Seule avec mes pâtisseries, mon café, une petite vie bien tranquille et remplis d'arôme..."

Pourquoi le sort s'acharne sur les personnes qui font du bien à la société ?

Il était 4h30 lorsque je descendais dans la boutique, les bras chargés de mes plateaux. Je passais dans le devant du magasin, installais les viennoiseries et faisais préchauffer les machines. Une fois tout ceci fait, j'allais tourner la pancarte "Nous sommes heureux de vous accueillir avec le sourire !", déverrouillais la porte et me retournais pour aller m'installer derrière le comptoir. Mais à peine avais-je fait trois pas que le carillon de la porte retentit. Je me retournais, surprise et adressais un sourire bienveillant à la personne.

De l'autre côté du comptoirWhere stories live. Discover now