L'obscurité la plus totale

2.3K 134 5
                                    

Des sons. Des ombres très flous. Des sons. Des voix. Une conversation.

- Pourquoi l'as-tu amené ici ?

- Tu ne poses pas la question sérieusement là...

- Évidement que si !

- Sérieusement ?! Mais... Je n'allais pas la laisser mourir !

- Tu aurais pu appeler une ambulance ou l'emmener aux urgences. Ils auraient p...

- Non. Je ne veux pas que ce soit les médecins qui s'en occupent. Je veux que ce soit toi.

Je reconnus la voix de Thor. Il grondait, ils parlaient sûrement de moi. Je ne reconnaissais pas l'odeur des lieux. C'était un mélange de tellement de parfum différents...

- Thor, elle a perdu beaucoup beaucoup beaucoup de sang. Lança une voix féminine.

- Je lui donnerais le mien.

- Tu n'es pas sérieux ? Tu es un Dieu et on ignore totalement les effets qu'aurait ton sang si on le mélangeait à celui d'un être humain. Lança une seconde voix, masculine cette fois.

- Thor s'il te plaît...

J'entendis le concerné soupirer, une porte s'ouvrir et se fermer. Je sentis une main glisser doucement sur la mienne. La porte qui s'ouvre et se ferme à nouveau.

- Je lui donnerais le mien si c'était possible. Mais j'ignore ce que cela pourrait lui faire.

Cette voix... Monsieur Rogers ?

- Merci. Marmonna Thor. Mais je n'ai pas peur de ce que cela pourrait lui faire. Du moment qu'elle revienne parmi nous.

- Fais-le. Je retiens la porte.

J'entendis des bruits de tuyaux, des protestations derrière la porte et soudain, quelque chose me piqua le bras. Je sentis quelque chose entrer en moi, dans mes veines. Le sang du Dieu du Tonnerre se mélangeait au mien et je ressentais littéralement des étincelles dans mes veines, sous ma peau.

- Combien de temps devons-nous attendre ? Demanda la première voix, un peu agacée.

- Je l'ignore. Grogna Thor.

- Thor... Nous ne l'avons pas envisagé mais... Si elle ne se réveillait pas ? Reprit une des voix féminine.

- Je ne l'envisage pas. Elle se réveillera.

- Mais sera t-elle toujours la même... C'est une autre question.

- Et qui pourrait se...

Je n'entendis soudainement plus rien, mon corps se laissa aller au sommeil et aux étincelles que le sang du Dieu me faisait ressentir.

Je repris connaissance, certainement un long moment après, dans un nouvel endroit. Le lieu sentait l'hôpital mais également le café bon marché, et du parfum boisé, sûrement celui d'un homme. J'ouvrais les yeux mais me retrouvais plongée dans le noir absolu. Avec lenteur, je relevais ma main vers mon visage. J'avais mal absolument partout et eu beaucoup de mal à redresser mon bras.
Mes doigts entrèrent en contact avec une surface très rugueuse. Cette dernière entourait ma tête entièrement.

- Qu'est-ce que...

Je laissais retomber ma main sur ma poitrine, à bout de force, et sentais la même matière sous mes doigts. Le bandage faisait également le tour de ma poitrine et, en son centre, s'y trouvait quelque chose de dur et un peu chaud.

Une porte s'ouvrit et j'entendis des pas entrer dans la pièce, ainsi que des murmures. Je tournais mon visage vers les sons qui arrivaient à mes oreilles.

- Il... Il y a quelqu'un ?

Un long soupir fut pousser, et une grande inspiration prise.

- Bonjour...

Je n'avais pas encore "rencontré" cette voix. Elle était douce à mes oreilles.

- Qui êtes-vous ? Où... Où sommes-nous ?

- De quoi vous rappelez-vous ?

- Je discutais avec... M... Ma...

Les souvenirs de l'événement me revinrent. La discussion avec le Dieu, le souffle violent qui m'emporte en dehors de la boutique, la douleur que je ressentis au niveau de mon coeur, mon visage me brûlait atrocement...

Mes mains se mirent à trembler, tout comme mes lèvres. Mais je ravalais mes larmes ainsi que ma salive.

- Qui êtes-vous ?

A l'intonation que prit la voix de l'homme, il sourit.

- Je m'appelle Clint. Clint Barton. Comment dois-je vous appeler ?

- Éléa. Éléa Smith.

Je me tus et baissais la tête avant de passer à nouveau ma main sur ma poitrine, insistant sur le fameux morceau dur.

- Est-ce douloureux ?

- Ça l'est. Et mon visage...

- Oui c'est normal, à cause du choc que vous avez subis.

- Que m'avez-vous fait ?

- Moi ? Rien du tout. Mais mes amis vous ont sauvé, en faisant ce qu'il fallait.

- Pourriez-vous préciser votre pensée ?

- Et bien... Pour commencer, nous avons été dans l'obligation de vous implanter un réacteur ARK dans la poitrine, afin que les divers morceaux de métal que nous n'avons pas réussi à retirer n'arrivent pas à votre coeur.

- Un... Un réacteur ARK. Comme celui de Monsieur Stark ? Pitié, ne me dites pas que je vais me transformer en Iron Woman.

"Clint" se mit à rire doucement et poussa un soupir tendre. Je trouvais ces sons agréable à mes oreilles, malgré la situation. D'ailleurs, j'entendis des petits rires étouffés derrière la porte.

- Aucune chance que cela arrive. Assura l'homme en se calmant.

- Vous avez bien dit "pour commencer". Il y a autre chose ?

- Et bien oui. 2 autres choses.

- A l'entende de l'intonation de votre voix, je doute que ce soit de bonnes nouvelles. Donc ?

- Effectivement. Dans un premier temps, vos yeux ont été fortement endommagé et nous ignorons si vous allez retrouver la vue.

- Oh seigneur... Laissais-je échapper.

- Et pour terminer, vous avez perdu une quantité importante de sang et Thor s'est dévoué pour vous donner du sien. Comme vous le savez, c'est un dieu et... Nous ne savons pas si son sang va engendrer des modifications génétiques à votre ADN.

Je répétais "Oh seigneur" en tremblant et levais avec mal mes mains vers le bandage de mon visage, tentant de les retirer.

- C'est un cauchemar... C'est un cauchemar... Je vais me réveiller je..

L'homme se rapprocha de moi et prit mes mains lentement.

- Éléa... Éléa calmez-vous, s'il vous plaît... Arrêtez...

- C'est un cauchemar... Murmurais-je en sentant les doigts de l'homme serrer les miens. Je ne peux pas... Cela ne se peut...

- Tout va bien, Éléa. Vous n'êtes pas seule...

- Je suis seule. Je suis seule, j'ai fait en sorte de l'être. Je suis punie. Je suis punie... C'est ça ? J'ai essayé d'être gentille avec tous, je fais tout pour l'être avec tous, je n'en veux à personne je... Pourquoi moi je...

Clint se tut et se contenta de serrer mes mains tendrement.

- Je vous assure que vous n'êtes pas seule. Reprit-il calmement. Nous sommes présents pour vous. J... Je serais présent pour vous.

Mon coeur me fit mal soudain et j'eus le souffle coupé. Clint serra mes mains et aboya "Venez m'aider !". La porte s'ouvrit à grande volée et mon lit s'allongea et je perdis connaissance, privée d'oxygène.

"Ça va aller, Éléa... Nous sommes là..."

De l'autre côté du comptoirWhere stories live. Discover now