Chapitre 4

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LEXIE

Quelques minutes auparavant 

Angel quitta ma chambre en me lançant un dernier regard compatissant. Elle se doutait forcément que je ne la croyais pas. Qui le ferait ?

Ma vie et celle de l'enfant que je portais étaient entre les mains d'un homme dangereux à la tête d'un réseau de drogue très puissant. Rien de très réjouissant.

J'avais beau tourné la situation dans tous les sens, rien ne pouvait m'assurer un bébé en bonne santé et une grossesse ininterrompue. Il fallait que je m'en aille pour espérer vivre un peu plus longtemps. Que je quitte cet endroit et ces gens animés par la soif de tué ceux qui s'opposent à leur business.

C'était, sans aucun doute, une idée stupide. Mais aucune autre alternative ne s'offrait à moi.

Vivre ou mourir.

Partie dans mes réflexions, j'observais autour de moi à la recherche d'une illumination. Peut être, qu'au final, cette décoration vide de vie pourrait s'avérer utile. La fenêtre condamnée ne laissa aucune place au doute. La porte était ma seule issue. Mon esprit en ébullition, j'ai établi plusieurs plans. Certains étaient irréalisables, d'autres bien trop dangereux. En manque d'idée, je suis même allée jusqu'à la salle de bain liée à ma chambre.

Et c'est finalement cette pièce minuscule qui m'apporta les réponses dont j'avais besoin. Lorsque mon regard se posa sur la photo d'une petite maison perdue dans la forêt encadrée et accrochée sur le mur de la salle de bain, mon plan se mit en place tout naturellement dans mon esprit.

Je l'ai décroché et l'ai violemment frappé contre le bord du lavabo. Je ne réfléchissais plus. Si je le faisais, j'allais laisser la peur me paralyser. Dans un bruit fracassant, mais qui ne sembla pas éveiller les sens de l'homme à l'extérieur, la vitre qui protégeait la photo se brisa. Toujours accompagnée de ma légendaire maladresse, un bout de verre vint entailler la peau de ma main. Une coupure dont je ne prêtais aucune attention, l'adrénaline me portant déjà à bout de bras.

J'ai stratégiquement choisi le morceau le plus aiguisé et le plus gros pour maximiser mes chances. Les événements qui allaient suivre seraient décisifs. Soit je réussissais et je parvenais à fuir loin de tout danger, soit je ne donnais pas cher de ma peau.

Avant de totalement me jeter à l'eau, j'ai révisé une dernière fois mon plan, j'ai tout remis en question. Et, en une fraction de seconde, j'ai sellé la suite de mon destin. J'ai hurlé à plein poumon. Il fallait que je sois convaincante. Je tendis l'oreille tentant de détecter le moindre bruit, une clé dans la serrure ou une poignée qui s'abaisse.

Un mélange de soulagement et d'un stress soudain firent battre mon cœur plus vite dans ma poitrine quand j'entendis des pas lourds derrière la porte. La surprise allait être mon principal atout. Mon père me l'avait appris. J'étais petite, agile et vive d'esprit. Il m'a appris à me battre en conséquence.

Une règle primordiale qu'il m'a enseigné, juger la corpulence et la force de son adversaire avant toute attaque. La quantité de muscle ou bien la taille de la personne en face de moi ne pouvaient être ignorées. Mes coups seraient différents si mon ennemi est plus ou moins grand. Plus ou moins fort.

Question de logique.

La masse de muscle et le mètre quatre-vingts qui pénétrèrent la petite pièce me mirent immédiatement sur la voie. Pas de corps-à-corps, je perdrais. Ma solution était de l'assommer, ou de lui faire perdre ses esprits une seconde pour partir en vitesse.

Une vie pour une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant