Chapitre 29

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LEXIE


Une dizaine de jours s'était écoulée depuis que les menaces de mon père étaient arrivées à nos oreilles. Dix jours qu'Aaron se donnait corps et âme dans la protection de notre famille, qu'il poursuivait ses recherches sur mon père, sur ma mère et sur cette affaire avec Jo Smith.

De par ma présence, j'essayais de l'aider, de le soutenir, mais j'arrivais à un point où le voir s'éteindre à petit feu me rendait malade.

Je me réveillais de nouveau seule dans notre lit immense. Habituée à toujours sentir ses bras autour de ma taille au petit matin, je me sentais incomplète depuis un moment.

Nous étions censés fêter Noël ce jour-là et il était hors de question que je le passe avec un fantôme autour de la table. Qui plus est, j'ignorais combien de temps cette situation allait durer et l'arrivée de notre bébé était prévu pour dans deux mois. Il aura besoin d'un père qui ne pensera qu'à son bonheur, pas d'un homme absent.

Je passai un coup d'eau sur mon visage, enfilai des vêtements et me dirigeai vers le bureau d'Aaron. Il y passait le plus clair de son temps et j'allais le faire sortir de là aujourd'hui.

Devant la porte, je pouvais d'ores et déjà l'entendre aboyer des ordres au téléphone. J'entrai dans la pièce sans m'annoncer et claquai la porte derrière moi. Le regard du jeune homme ne se riva même pas sur moi.

Je croisai mes bras sous ma poitrine en attendant qu'il m'accorde un peu d'attention, mais rien. Agacée, je m'approchai de lui rapidement et me penchai au-dessus de son bureau pour lui prendre son téléphone des mains et raccrocher.

- Je peux savoir ce que tu fais ? Protesta-t-il en se levant.

Je glissai son téléphone dans la poche de mon jean et m'adossai contre le mur à l'opposé d'Aaron.

- Combien d'heures tu as dormi cette nuit ? Lui demandai-je sèchement en croisant de nouveau les bras.

Il me dévisagea comme si j'étais devenue folle. Ses sourcils se tortillaient sous l'effet de la surprise.

- Quoi ? Finit-il par dire.

Je plongeai mon regard dans le sien. Il avait des cernes, les traits tirés et était entouré de cinq ou six à tasses à café vides. Son bureau croulait sous les papiers et y empestait une odeur de renfermé.

- Je me couche sans toi, commençai-je en contenant ma colère. Je me réveille sans toi. Je mange sans toi. Je viens de passer dix jours sans toi. A quoi est-ce que je dois me préparer Aaron ? A passer les deux prochains mois seule ? Les six prochains mois ?

Il contourna son bureau toujours cette même expression surprise sur le visage. D'un geste de la main, je lui ordonnai de ne pas s'approcher plus près.

- Ça m'est aussi tombé sur la gueule Aaron, dis-je en haussant le ton. Moi aussi, je viens d'apprendre que mon père menace notre enfant, notre équilibre, notre famille. Et je comprends ta réaction, j'accepte ta peur, tes inquiétudes et le fait que tu veuilles tout contrôler pour nous protéger. Mais là, je ne peux plus.

Il tenta de nouveau de faire un pas vers moi, mais je l'en empêchai.

- J'ai besoin que tu reviennes Aaron, continuai-je plus calmement. Il y a un nombre incalculable d'hommes devant notre maison, tous armés jusqu'aux dents et qui ont pour seule mission de nous protéger. Et d'après ce que j'ai entendu, tu as mis un contrat sur la tête de mon géniteur. Hurler sur tes hommes à longueur de journée et t'enfermer ici n'aident personne. Tu as fait tout ce que tu avais à faire, alors reviens... s'il te plaît.

Une vie pour une vieWhere stories live. Discover now