Chapitre 11

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LEXIE


Mon cœur frôlait la tachycardie. Tout reposait sur Aaron.

J'avais été naïve. J'avais continué d'espérer qu'un ami d'enfance ne puisse pas être corrompu par mon père. Mais il était trop fort, trop influent. Et il savait choisir ses cibles.

Max continuait de jouer avec ma respiration. Et j'étais morte de peur.

Je sentais Aaron perdre patience face à nous. Il brûlait de rage, ses yeux auraient pu tuer. Ils fusillaient du regard mon agresseur tout en analysant ses mouvements. La moindre faille pourrait donner une chance au jeune homme de tirer et de me sauver la vie.

Bien que Max connaissait certaines techniques de mon père, il n'avait pas le sang-froid, l'insensibilité. Il n'avait pas encore le cœur dur et antipathique. Aaron le savait, tout comme moi.

Ses yeux, jusqu'alors toujours rivés sur mon assaillant, basculèrent soudainement dans les miens. Et ce que j'y lisais me rassura.

Je devais lui faire confiance, le laisser faire. Peu importait si Max s'en sortait, il me sortirait de là. Un message aussi réconfortant qu'effrayant en somme.

Il prit alors la parole, un sourire provoquant collé au visage.

- Qu'est-ce que tu attends exactement de moi, Max ?

- Que tu me la laisses sans riposter. Calmement.

Pour toute réponse, il se mit à rire.

- Si je te la laissais aussi facilement, ma fierté en serait anéantie. Tu te rends donc bien compte que je ne peux pas faire ça.

La mienne, par contre, il semblait s'en contre foutre. Je croyais apercevoir ma dignité à mes pieds. Me faire passer pour une question d'ego avait heurté mon cœur en tachycardie.

- C'est pas comme si tu avais le choix, reprit Max. Elle est entre mes mains. Pas entre les tiennes.

- Tu ne peux pas la tuer. Sinon qu'est-ce que tu livreras à ton chef adoré ? Le cadavre de sa fille ?

- Effectivement. Je ne peux pas la tuer. Mais je peux la blesser. Ou bien encore, utilisait sa plus grande peur...

Le ton de mon agresseur, son attitude, quelque chose changea. Il prit soudainement plus d'assurance.

Je sentais sa main jusqu'ici sur ma gorge cesser tout mouvement me laissant reprendre ma respiration. Mais ce fut de courte durée. Mon souffle se coupa de nouveau quand sa main descendit lentement sur ma gorge. Ses doigts se glissèrent sous le col de mon tee-shirt et il se stoppa là. Juste avant d'atteindre ma poitrine.

Mes jambes tremblaient. Les larmes roulèrent sur mes joues. Et mon regard était fixé sur Aaron qui était tendu des pieds à la tête. Je me sentais étouffer. Couler au fond d'un océan de larmes et d'angoisses.

- ... Les hommes.

Bam

Un bruit sourd et d'origine inconnue perça mes tympans. Le corps de Max se fit plus lourd sur le mien. Ma vision était trouble. J'étais en état de choc n'ayant plus conscience de rien.

Tout est allé très vite.

Mon corps fut vivement tiré vers l'avant me collant contre le torse d'Aaron. Sa main sur mes yeux m'empêchait de voir quoi que ce soit. Sa respiration était tout aussi erratique que la mienne.

Une vie pour une vieWhere stories live. Discover now