Une vie pour une vie

Chapitre 25

AMY

Je tournai en rond dans mon salon. Un vrai lion en cage. Les mots de Lexie me revenaient en tête et m'obsédaient littéralement.

« Qu'est-ce que tu considères comme une bêtise ? Le baiser ou ton rejet ? »

Tout comme ces images. Celles des yeux brillants d'Alex qui fixaient mes lèvres. Et de ce baiser qu'on avait échangé.

Puis la culpabilité me submergeait au moment même où je me revoyais le repousser, l'éloigner de moi en croisant son regard déçu.

Une semaine s'était écoulée depuis ce jour et je n'arrivais à penser à rien d'autre. J'étais incapable de me concentrer.

Il ne répondait à aucun de mes messages et je ne l'avais pas croisé depuis. Je me sentais mal et perdue. Surtout perdue.

Il me manquait, c'était indéniable, et nous devions avoir une discussion. Une de ses grandes discussions à cœur ouvert, celle qui nous permettra de tout mettre à plat.

Rien que de l'imaginer, j'étais terrifiée.

Quand l'idée de dévoiler mes sentiments et mes pensées me traversait, les paroles de ma mère revenaient au galop pour me torturer.

Vivre avec une femme qui haïssait les hommes et tout ce qui se rapportait de près ou de loin à l'amour rendait compliqué de développer une vision saine des relations pour une petite fille.

L'amour détruit tout, voilà ce qu'elle me répétait sans cesse. Et je n'avais jamais vraiment douté de ses mots.

Jusqu'à aujourd'hui en tout cas.

Les hommes et les femmes que j'avais fréquentés ne provoquaient pas tout ça en moi. Je ne tergiversais jamais quand il était question d'amour. Je ne connaissais pas l'amour sincère, ou l'amour tout court, alors ces relations n'étaient basées sur rien. Seulement une attirance sexuelle réciproque.

Mais dès que je pensais à Alex, je ne pouvais empêcher de nombreux scénarios. J'étais capable de tourner de vrais films dans mon esprit. Mon cœur battait la chamade quand je le voyais et il me manquait. Tout le temps.

Je m'assis sur mon canapé en regardant l'heure tourner. La nuit était tombée. Si je voulais le voir, il fallait que je prenne une décision rapidement.

L'idée d'appeler Lexie me traversa l'esprit, mais je me ravisai. Elle aussi avait une vie et était enceinte de 4 mois. Sans oublier Aaron qui me tuerait si je la réveillai.

Je devais me débrouiller toute seule.

Je me levai en prenant mon manteau puis me dirigeai vers la porte. Mes mains tremblaient, mais si je me mettais à m'écouter alors je ferais demi-tour. Et ça, c'était hors de question.

Durant le trajet en voiture, mon angoisse grimpa encore un peu plus. Ce fut l'apothéose quand je me retrouvai devant la porte de sa maison.

Je pris une profonde inspiration pour me donner un peu d'assurance et donnai quelques coups contre le battant.

Quand Alex apparut devant moi, je sentis tout mon courage s'évaporer. Il me dévisagea visiblement surpris de me voir ici.

Le voir face à moi confirma toutes mes craintes. Il m'avait terriblement manqué.