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MayCentre hospitalier

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May
Centre hospitalier

Cela fait maintenant deux mois que je suis hospitalisée dans un centre spécialisé contre les addictions. Au début, ça a été très dur pour moi. Vraiment compliqué. Je suis passée par toutes les phases et toutes les émotions possibles et inimaginables.

La seule façon pour moi de sortir tout ce que j'avais sur le cœur, a été d'écrire. J'avais la possibilité d'avoir un carnet alors j'en ai profité pour qu'il devienne mon journal intime. D'une certaine façon, ça me soulageait quand je n'arrivais pas à parler. Même si au début cette idée me paraissait abstraite, aujourd'hui je ne m'en sépare plus.

Le 23 septembre 2018.

Cher journal,

Je ne pensais pas tenir un journal un jour mais on m'a conseillé de le faire. Peut-être que ça m'aidera à aller mieux même si j'en doute un peu. Même beaucoup. Je ne suis pas comme mon ex qui arrive à déverser sa peine sur le papier. Et voilà que je me mets à parler de lui ! Et en plus sur du papier ! Ca y est, je crois que je deviens folle.

Enfin bref, ça fait une semaine que je suis prise en charge dans ce Centre contre les addictions et pourtant je ne me suis toujours pas habituée.

Chaque matin je me réveille avec le sentiment d'être punie. On a beau me répéter que c'est uniquement dans le but de m'aider mais à part être coupée du monde et ne plus voir mes proches, je ne vois pas en quoi ça m'aide. Je me sens plus que seule comme je ne l'ai jamais été.

J'ai voulu être hospitalisée pour faire plaisir à ma famille mais tout ce que je ressens c'est de l'abandon. J'ai l'impression d'être livrée à moi-même. Ici, tout le monde est triste et dépressif. Tout le monde souffre de troubles et d'addiction mais pas moi. Je ne suis pas des leurs.

Qu'est-ce je fous ici ? Je me le demande encore.

Tout ce que je veux c'est rentrer chez moi. Je leur en veux tous de m'infliger ça. A tel point que j'ai refusé leur visite. Je savais exactement ce qu'il allait se passer : ils m'auraient regardé avec pitié et m'auraient dit que je suis ici pour mon bien. Et moi, en retour, je n'aurai pas pu les regarder dans les yeux sans avoir honte. Voilà pourquoi je ne veux pas qu'ils me visitent.

La seule personne que j'ai envie de voir c'est ma mère. J'aurai tellement aimé qu'elle vienne ici et qu'elle me prenne dans ses bras ! Elle est tout ce dont j'ai besoin. Elle seule m'aurait comprise.


Le 01 octobre 2018.

Cher journal,

Comme la date l'indique, ça fait exactement deux semaines que je suis au Centre. Je n'écris pas encore chaque jour mais j'ai l'impression de tenir un rythme. Je crois que tous les deux jours je me force à décrire mes journées dans ce carnet. Au moins, ça m'aide à passer les journées plus rapidement.

To Be Young 2Where stories live. Discover now