Prologue

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Deux ans plus tôt.

- Epargne la fille.

Le froid. La souffrance. Le désespoir. Un mélange de sensations au goût amer.

Une douleur aiguë me transperce la poitrine, tandis que je tente de reprendre mon souffle. J'ai l'impression d'être ligotée à une chaise, mais je n'en suis pas certaine. 

- Et si elle nous balance ?

- Dans son état, elle ne se souviendra de rien.

- S'il se passe quoi que ce soit, tu assumeras.

J'essaie d'ouvrir les yeux, de mettre des visages sur les voix autour de moi.

Seulement, tout est flou. Je distingue vaguement des silhouettes se déplacer, sans en percevoir les détails. Peut-être deux... Ou trois ?

Mes poignets sont en feu, quelque chose semble les tenir liés l'un à l'autre.

J'ai tellement mal. Mon corps entier semble désireux d'hurler tant la douleur qui me déchire est intense. Pourtant, à cet instant là, pas un son ne sort de ma bouche. 

- Je ne savais pas que tu faisais dans le sentimental, Aaron.

- Ferme-là. 

Aaron...?

Je sentis une main froide attraper brutalement mon menton et redresser mon visage. Un gémissement de terreur s'échappe de mes lèvres gercées. Ma poitrine me fait mal, comme si une profonde entaille s'y étirait.

- On la retrouvera si besoin. Souffla dangereusement l'homme, près de mon visage.

- Ça aurait été plus facile de la tuer elle aussi, mais bon. C'est toi qui décide. Grogna la seconde voix.

Me tuer ? Moi aussi ? Je sentais des larmes de détresse couler le long de mes joues, mais j'étais absolument incapable de bouger, de parler, ou bien même de comprendre ce qu'il se passait autour de moi.

- Dépose-là où tu veux, quelqu'un la trouvera.

La main lâcha brusquement mon visage, et je sentis ma tête retomber mollement. Je devais être droguée sans aucun doute. Je ne voyais pas d'autre explication à cet état vaseux dans lequel j'évoluais. J'étais comme paralysée. Mais consciente de chaque point douloureux de mon corps.

- Je m'en occupe. Va rejoindre les autres.

- Fait en sorte que personne ne te voit. Et ne l'abîmes pas plus que ça. On en a assez fait    pour aujourd'hui.

- Ca me parait évident. Je gères. Fonce.

J'entendis une porte claquer au loin. L'endroit résonnait. Comme dans un hangar.

J'avais un goût de sang sur les lèvres. J'avais si mal...Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

- A nous deux, poupée. Lança la seconde voix.

Je le sentis s'approcher de moi, puis plus rien. Le noir total.

YoursWhere stories live. Discover now