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J'avais suivi Aaron jusqu'à sa voiture, sans même poser de questions. Je sentais qu'il n'était pas réceptif et semblait totalement fermé. Je préférais éviter de subir ses sautes d'humeur. Je posais ma petite valise sur la banquette arrière, à côté d'un long sac noir.

Ce doit être des armes, sans aucun doute.

Je m'installais sur le siège passager et observais du coin de l'œil le leader de l'équipe s'installer à mes côtés. Il lança un regard dans son rétroviseur et s'essuya les gouttes de sang séché sur son visage. Il me lança un rapide coup d'œil, comme pour voir si j'allais réagir mais je n'en fis rien.
Il démarra la voiture et prit la route pour la sortie de la ville, laissant derrière nous nos amis respectifs.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. Malgré moi, je me sentais tout de même un peu en sécurité à ses côtés. Il m'avait sauvée tant de fois, et j'avais compris que son objectif premier n'était désormais plus de me tuer ou me blesser. Aaron persistait pourtant à être instable en ma présence, tantôt arrogant et froid, tantôt enjôleur et mystérieux.

- On a pas mal de route à faire, si tu veux dormir, ne te gêne pas. Lança-t-il, son beau regard rivé sur la route face à lui.

- Ça va pour le moment.

- Tu as vu Emily ?

Un court silence s'installa entre nous après sa question. J'ignorais si Luke l'avait prévenu ou non.

- Tu pourrais au moins me dire merci. Dit-il l'air agacé.

J'écarquillais légèrement les yeux, et tournais la tête vers lui :

- C'est toi qui a autorisé à...

Il acquiesça et me coupa :

- J'ai sentis que tu en avais vraiment besoin. J'ai demandé à Luke de la ramener un moment à l'appart.

- Merci alors ... Marmonnais-je mal à l'aise.

Il hocha doucement la tête, l'air pensif. Je n'arrivais pas à comprendre comment il pouvait passer du type sanguinaire au type qui se souciait de mon état mental. C'était attentionné de sa part, mais j'espérais qu'il n'y aurait pas de contrepartie.

- Est-ce que tu t'es encore ... Battu ? Demandais-je faiblement.

- Je ne suis pas caissier tu sais. Forcément mes journées sont guidées par la violence. Soupira-t-il sans détacher son regard de la route.

- J'aimerais beaucoup que tu m'apprennes.

Il haussa un sourcil, sceptique :

- De ?

- À me défendre.

- Je t'interdis de toucher une arme.

- Aaron, imagine que quelqu'un de l'organisation s'en prenne à nouveau à moi ?

- Je suis là, tu n'as pas besoin de te défendre seule.

- Ouais ben... C'était limite à l'hôtel ... Marmonnais-je en jouant avec mes doigts dans mon écharpe.

Il me lança un regard sévère mais ne répondit rien. Il savait que j'avais raison. Il était arrivé au dernier moment.

- Où vas-t-on ?

- Je t'ai dit que je devais retrouver quelqu'un il y a deux jours.

- Oui mais ça ne m'en dit pas plus sur qui et pourquoi.

- Je ne peux rien te dire pour le moment.

Je poussais un profond soupir en m'enfonçant dans mon siège :

YoursWhere stories live. Discover now