Yuugata (soir)

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Lilith repoussa son drap. Son mobile n'arrêtait pas de biper. 4h du matin. 20 messages, la plupart venaient de Ken qui voulait prendre de ses nouvelles. Un appel manqué de son père :

"Lilith, j'ai parlé à ta grand-mère. Reste encore un peu avec elle, ma grande, il est temps que vous aprenniez à vous connaitre. Donne-lui une chance, ma pouce. Je vais parler à grand-père pour qu'il arrange les choses "

- Je ne sais pas si mon père est naïf ou cette femme une sacrée comédienne

L'animal qui dormait à ses cotés la regarda dubitatif.

Ses cotes vocifèrent à chaque pas qu'elle fit pour se se traîner vers la salle de bain. Mais il n y avait pas de médicaments. 

Elle se dirigea vers la sortie : personne dans le couloir. Seulement, un garde était posté près de l'ascenseur, il avait l'air de s'ennuyer à mort. God jappa, assez fort pour la convaincre qu'il mourait si elle le laissait seul.

- Je vais sortir le chien, annonça-t-elle au garde qui ne lui prêta pas plus attention que si elle fut un fantôme

Elle rentra dans l'ascenseur et s'appuya contre le mur. L'ascenseur possédait plusieurs boutons complexes, dont certains, couleur rouge doré ressemblaient à des médailles et d'autres plus petits avaient des symboles variés mais tous portaient la marque du dragon. Il y avait aussi un petit écran qui s'alluma automatiquement quand elle s'approcha. L'adolescente toucha tous les boutons, mais l'ascenseur refusa de bouger.

- Accès interdit. Veuillez essayer plus tard, fit une voix mécanique

Le garde, avec une lueur cynique brillant sur sa face plate, la regarda se battre contre tous les boutons. 

- Merde!

- Nommez-vous

- Lilith, dit-elle entre ses dents

- Recognition vocale et faciale réussie. Bonne nuit Lilith san, fit la voix robotique

Une lumière s'alluma enfin et une douce mélodie se fit dans l'ascenseur, c'était un chant des vagues une nuit de lune. 

- Ton maître est une ordure, fit l'adolescente

Le chien battit la queue, un gros sourire sur sa face poilue. 

 Youta lui envoya un sms :

"Triple score, la française. Le boss t'a pas tué j'espère? Ma grand-mère est inquiète, t'es mieux de ne pas faire semblant d'avoir mal devant elle et la faire suer ou je te règle ton compte, pétasse. Il y a aussi ta vieille qui vient d'arriver, il y a des trucs louches dans ses valises. Vraiment louches"

- Oui, on se tiendra loin d'elle, fit l'adolescente en caressant la fourrure de celui qui était de toute évidence le deuxième ami qu'elle avait dans cette famille

La grosse bête gémit de contentement.

Arrivés au rez-chaussée, elle fut saisie par le bruit de fête provenant du club. Une marée humaine s'était donnée rendez-vous ce soir. Adieu toute trace de l'apocalypse qu'elle avait vécu quelques heures plus tôt. Bonjour champagne et soirée de gala!

Les dix hommes qui surveillaient l'entrée la mitraillaient tous du regard, comme si ils la mettaient au défi de tenter quelque chose d'illégal. Elle marcha vers la cuisine et fut frappée par le tourbillon d'activité qu'y regnait. Tout le monde courait de gauche à droite, en silence. Femmes et hommes, la mine sévère, aucun cheveu ne dépassait la longueur permise, tous se déplaçaient militairement sur le champ de bataille.

- Pas ici! Jappa le chef cuisinier, un vieux monsieur avec 1.50m d'autorité

- J'ai besoin d'un calmant. Un peu d'alcool, précisa-t-elle

La griffe de la panthère noireWhere stories live. Discover now